Histoire : Les campeuses

On découvre parfois les joies particulières
Du camping à l'orée d'un bois sombre et touffu
Si d'aventure on veut, en quête d'imprévu,
Y établir sa tente et sonder les clairières...

Telles ces deux amies, qu'ont faites prisonnières
Les chasseurs hirsutes peuplant le lieu perdu
Dont ils sont les gardiens ; elles paieront leur dû :
Un péage en nature à l'esprit des lisières...

Les voici donc sanglées, en pyjama fripé,
D'un jeu de cordes, sur un lit d'herbes étales,
Dans leur sac de couchage étroitement serré,

D'où ne dépassent que la plante des pieds sales
Qu'on chatouille avec un faisceau d'orties mouillé,
Et leurs seins de calice aux candeurs vespérales