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Adultes : Histoires

Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Comme mon scénario a bien évolué depuis mon introduction, je pense que cette histoire a plutôt sa place au sein de la partie adulte. Si vous souhaitez lire l’introduction, ce que je vous recommande vivement (:D ba oui je ne l’ai pas écrit pour rien quand même), je vous invite donc à lire l’introduction dans la partie libre, ici :

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https://forum.ticklingfr.com/viewtopic.php?f=23&t=21759&p=153783#p153783

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Voici donc le premier chapitre de ma fiction qui s’oriente vers... vous verrez bien. J’imagine déjà bon nombre de situations croustillantes et j’espère que ça vous plaira autant qu’à moi.

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Bonne lecture :)

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

CHAPITRE I : RÉVÉLATIONS

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Vendredi 3 octobre — 17 h 48

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Dans un petit square, Clémence attend. Comme à son habitude, elle est arrivée avec un peu d’avance et Agathe n’est pas encore là. Pour patienter, elle examine avec insistance la large devanture en boiseries bleues située de l’autre côté de la rue. Son regard glisse sur de larges fenêtres légèrement opaques et se raccroche au seul élément qui se détache de la façade. Une discrète enseigne rectangulaire de bois noir, sur laquelle elle parvient à lire les quelques lettres blanches qui y sont gravées : "Cabinet Steinway – Paris".

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Ça a l’air classouille ce cabinet. Mais plus ça va, plus j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de louche dans ce concours. Les filles ont peut-être raison… non, je peux pas leur accorder ça aussi facilement. Attendons de voir. Ça peut être intéressant.

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Elle se met ensuite à détailler les passants en se demandant s’ils rentrent chez eux ou s’ils prennent la direction d’un bar pour fêter cette fin de semaine. Soudain, son attention est captée par un mouvement brusque. Elle sourit lorsqu’elle comprend que la personne, qui lui fait de grands signes de l’autre côté de la rue, n’est autre qu’Agathe. Mais chose surprenante, elle est accompagnée d’Iris. Clémence remonte la lanière de son sac à main et s’empresse de les rejoindre.
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« Toujours en avance, hein ? lance Agathe alors que Clémence traverse la rue.

– Eh oui ! On change pas les vieilles habitudes. Mais qu’est-ce que tu fais là Iris ? Je croyais que ça t’intéressait pas.

– Je me suis dit que ça coûtait rien de venir avec vous. Surtout, je vais m’en vouloir si je participe pas alors que c’est un truc sérieux.

– Tu peux aussi dire que je t’ai convaincu, lance Agathe en lui faisant un clin d’œil. Il est moins cinq, on y va ? »

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Sans attendre leurs réponses, elle pousse la porte et s’engouffre dans le cabinet. À l’intérieur, elles sont reçues par une réceptionniste assise derrière un comptoir et bloquant l’accès à un long couloir.
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« Bonsoir, que puis-je pour vous ?

– Bonsoir, bafouille Agathe en se tournant vers Clémence, nous...

– Avons rendez-vous avec madame Lacroix pour dix-huit heures, continue Clémence.

– Votre nom s’il vous plaît ?

– Valrieux, Clémence.

– Très bien, conclut la femme. Vous pouvez vous asseoir, je la préviens de votre arrivée. »

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Alors que la réceptionniste s’est saisie du téléphone, elles se dirigent vers les fauteuils en examinant l’endroit. La pièce n’est pas très grande, mais décorée selon un style chic et épuré qui correspond assez à ce qu’on attend d’un cabinet renommé. Sur la table basse devant leurs fauteuils, aucune brochure d’informations, mais des exemplaires du Times et de The Economist. À leur gauche, une sorte de ficus géant, ressemblant plutôt à un palmier et en face d’elles, derrière le comptoir une toile de maître dans des tons gris. Elles se regardent sans oser se parler et prêtent l’oreille à l’écho de conversations lointaines en provenance du couloir. Quelques secondes après que la réceptionniste ait raccroché, une femme d’une quarantaine d’années surgit de ce couloir et fond en direction des trois amies.
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« Bonsoir Mesdemoiselles ! Maître Lacroix, s’exclame-t-elle en leur tendant une main ferme. Si vous voulez bien me suivre. »

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En passant devant l’avocate qui leur fait signe de rentrer dans le second bureau du couloir, Agathe note que son tailleur lui va à merveille et se demande ce que ça donnerait sur elle.

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Ça lui va bien parce qu’elle est toute fine... Faudrait que je pense à me réinscrire au sport d’ailleurs parce qu’avec l’hiver qui vient je vais encore manger comme une grosse
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« Je vous prie de m’excuser, annonce la femme en désignant les deux chaises en face de son bureau, j’avais cru comprendre que vous ne seriez que deux. Je vais chercher une autre chaise. »

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Une fois tout le monde installé, elle reprend :

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« Alors. Si j’ai bien compris, vous vouliez des informations concernant un concours ?

– C’est bien ça, répond Clémence. Il s’agit en fait d’une annonce posté sur un forum, par un certain "M.TCKL". Il m’a transmis vos coordonnées et la référence du dossier qu’il a chez vous à propos de ce concours. »

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Après avoir saisi le papier que lui tendait Clémence, l’avocate entre la séquence alphanumérique dans son ordinateur. Lorsqu’un résultat apparaît, elle tente de cliquer dessus, mais une fenêtre s’ouvre avec un message.
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« Oh ! s’étonne-t-elle. Apparemment, pour vous donner les informations, j’ai d’abord besoin que vous signiez une clause de confidentialité.

– Pardon ? s’exclame Iris. Pour quelle raison ?

– Rassurez-vous, c’est une pratique assez courante lorsqu’il s’agit de révéler des informations sensibles à des tiers anonymes.

– Des informations sensibles ? demande Agathe. C’est censé être un concours pour gagner un an de voyage.

– Je suis navré, mais ne connais pas tous les dossiers du cabinet. Il se peut qu’il ait été rédigé dans une autre de nos succursales. Or pour accéder aux informations, il me faut obligatoirement une clause de confidentialité par personne présente, répète l’avocate tout en lançant des impressions.

– Je ne vais pas signer de document alors que je ne sais pas de quoi on parle, déclare Iris.

– Écoutez mesdemoiselles, enchaîne la femme en allant chercher les documents pour les lire et les présenter aux filles, il s’agit seulement d’une clause de confidentialité. Elle ne vous engage en rien à participer. Elle vous interdit seulement de révéler les modalités qui vous seraient dévoilées, sans doute pour protéger le fonctionnement du jeu, et vous impose de donner une réponse avant de sortir de mon bureau.

– Si c’est que ça, conclu Clémence en attrapant un exemplaire. Aucun souci pour moi. »

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Après l’avoir survolé, elle y appose sa signature et lance un regard insistant à ses deux amies qui finissent par l’imiter. L’avocate scan ensuite les documents et les dépose dans le dossier pour déverrouiller l’accès.
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« Il s’agit bien d’un concours avec à la clé un an, soit 365 jours, de voyage, tous frais payés. Il est précisé que le gagnant peut aller où il le souhaite et faire ce qu’il veut. Tous les frais seront pris en charge sans aucune limite, contrôle ou restriction d’aucune sorte...

– ça veut dire qu’on peut faire absolument tout ce qu’on veut ? interroge Agathe.

– Oui, confirme l’avocate. Il est organisé par M. Kévin Soldano...

– Le chanteur du groupe Swipe ? coupe Iris ravie.

– Énorme ! ajoute Clémence. Et on pourra le rencontrer ?

– Il est écrit qu’une rencontre sera prévue avec l’ensemble des participants, quelle que soit l’issue du concours. Il s’agit aussi de la troisième édition et conformément aux contrats précédemment établis par notre cabinet, il n’y a jamais eu de problèmes. »

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Les trois amies se regardent et se sourient. L’exaltation est bien réelle. Chacune rêve déjà de l’endroit où elle se voit passer la prochaine année. Iris s’imagine aux côtés de Paul, au volant d’un van aménagé sur une route s’étendant à perte de vue et qui doit les mener de l’Alaska à la Patagonie chilienne. Clémence essaye de lister tous les pays qu’elle pourrait traverser avec l’espoir d’arriver aux 197 États reconnus par l’ONU. Quant à Agathe, elle se représente allongée sur le pont d’un voilier au milieu d’un archipel d’îlots entourés par les eaux turquoise du Pacifique. Leurs visions s’envolent lorsque l’avocate reprend :
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« En revanche, le concours n’a rien à voir avec un tirage au sort. Il s’agit, elle marque une pause, d’une compétition, à laquelle ne pourront participer que des personnes pouvant attester se connaître de longue date, être encore en bon terme et s’apprécier.

– Comment ça ? intervient Iris suspectant quelque chose d’anormal.

– Dans votre cas, cela signifie que vous seriez les seules participantes à concourir pour le prix. À moins que vous ne décidiez d’intégrer de nouvelles personnes...

– Hors de question ! réplique Clémence. On aura moins de chance de gagner si on fait ça, non ?

– Si c’est pas un tirage au sort, pas forcément, ajoute Agathe. Mais concrètement, vous ne nous avez pas encore expliqué en quoi consiste cette compétition.

– Vous avez tout à fait raison, admet l’avocate un peu gênée. Pour remporter le prix, il faut obtenir le meilleur score après des... épreuves d’opposition. C’est un peu spécial, donc je vais vous lire précisément les modalités jointes au dossier. Ça sera plus facile pour moi. »

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Pour cacher son embarras et en voyant l’intérêt suscité par ses derniers mots sur les visages de jeunes femmes, elle rive son regard sur l’écran et entame la lecture des modalités, avec le ton le plus professionnel dont elle est alors capable :
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« 1) Organisation générale : l’un après l’autre, chaque participant devra s’opposer à l’ensemble de ses concurrents au cours d’une épreuve de résistance chronométrée. Le gagnant sera celui qui obtient un temps supérieur à la somme des temps obtenus par les autres concurrents. Si aucun n’atteint cet objectif, le gagnant sera celui ayant résisté le plus longtemps.

2) Épreuve de résistance : pendant une durée maximum de trente minutes, le concurrent devra être attaché sur une table à carcan en forme de croix...

– Pardon ? s’offusque Iris.

– Une quoi ?

– Une sorte de table Agathe, répond Clémence, sur laquelle on attache quelqu’un. C’est un accessoire de bondag...

– Donc, s’empresse de continuer l’avocate en voyant le choc se dessiner sur les visages, devra être attaché sur une table à carcan en forme de croix et laissé aux bons soins des autres concurrents. Pour arrêter le chronomètre, ces derniers devront le plus rapidement possible amener leur victime aux larmes par les chatouilles ou bien la pousser à l’orgasme. Des accessoires seront mis à disposition (voir liste ci-jointe). »

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En levant son nez de l’écran, l’avocate à l’impression d’avoir changé en statues les trois jeunes filles. Il est vrai que le contrat stipulé lui semble peu conventionnel, mais elle en a déjà vu d’autres du même genre. En travaillant pour des gens richissimes, elle a vite découvert qu’ils ont besoin de dépenser leur argent et qu’ils peuvent combler tous leurs désirs. Du coup, ils cherchent à s’en créer de nouveau par des moyens toujours plus extravagants les uns que les autres. Or son travail n’est pas de poser des questions, mais d’encadrer légalement les demandes de ces clients fortunés. Quand même, elle a une pensée pour ces trois muettes complètement interloquées par ce qui vient de leur être révélé. Elle remarque que si Agathe semble complètement perdue, Clémence se recroqueville sur sa chaise comme écrasée par une soudaine culpabilité, alors qu’Iris lui jette un regard accusateur. Elle profite de ce moment de flottement pour achever :
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« 3) Compléments et Sécurité : pour participer, chaque concurrent doit être majeure, volontaire, et en capacité de faire un choix. Il est possible d’ajouter des conditions et de poser des limites quant aux pratiques. Pour toutes informations complémentaires ou modifications, veuillez transmettre à l’avocat en charge. Elle marque une pause avant de reprendre. J’imagine que ça doit vous paraître étrange, mais je peux vous assurer que c’est tout à fait légal tant que vous avez eu connaissance des modalités et que vous consentez à participer. Je vais vous laisser quelques minutes pour relire les contrats, réfléchir et en parler entre vous. Je reviendrais ensuite pour répondre à vos questions si vous en avez et notifier votre participation si c’est ce que vous souhaitez. »

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Devant l’absence de réaction, elle s’empresse aussitôt de quitter son bureau.
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« Wow ! L’ascenseur émotionnel de fou, s’exclame Clémence, vous en dites quoi ?

– T’es pas sérieuse ? s’insurge Iris en se levant. Je prends mes affaires et je me casse. Encore un plan foireux, merci Clém.

– Attends, s’interpose Agathe en posant sa main sur son avant-bras pour la retenir. On parle quand même de gagner le voyage de nos rêves ! On peut en discuter, non ?

– Ah mais j’y crois pas ! T’es d’accord avec ça toi ?

– Écoute, j’avoue que c’est très bizarre, mais...

– Bizarre ? Carrément extravagant ! Même de la part d’une star.

– Oui, c’est vrai ! Mais tu as aussi toujours rêvé de le rencontrer non ? Eh ben, c’est une sacrée occaz.

– Sauf que je suis pas prête à faire ce genre de chose pour le rencontrer. Ça m’excite pas moi tout ça, proteste-t-elle en lançant un regard accusateur à Agathe.

– Ce que je crois, c’est que tu sais surtout que t’as aucune chance de gagner contre nous deux, attaque Clémence sans noter le sous-entendu. Du coup, tu veux même pas participer parce que tu sais qu’on va te battre à plate couture !

– Ba oui t’as raison, raille Iris sur un ton condescendant. J’ai surtout pas envie de faire ça avec vous !

– Peut-être, mais je suis sûr qu’à ce jeu-là je suis bien meilleur que Paul, riposte Clémence avec un grand sourire.

– Mais oui ! intervient Agathe en saisissant l’occasion d’appuyer sur une corde sensible. Clém a raison, je reconnais bien ton côté mauvaise perdante là. Tu es tellement chatouilleuse que tu sais que tu vas perdre direct.

– D’accords, donc tu es aussi de son côté, se résous Iris en se rasseyant.

– Je suis du côté de personne, mais j’ai vraiment envie d’un super voyage de ce genre. Et sois lucide, à quoi tu t’attendais réellement ? Un tel prix, ça se trouve que dans les délires d’un milliardaire débauché, pas dans des concours ordinaires. Alors j’avoue, comme je vous fais confiance, moi je suis prête à tenter l’expérience.

– C’est pas seulement pour ça et tu le sais, lâche Iris.

– Je vois pas pourquoi tu dis ça, dément Agathe confuse devant le regard inquisiteur de Clémence.

– Quoiqu’il en soit, argumente Clémence, tu n’as jamais su t’amuser, donc ton refus catégorique m’étonne pas vraiment. Tant pis pour toi, c’était une bonne occasion de lâcher prise et de partager un moment... spécial entre nous. Qui sait, ç’aurait pu être sympa.

– Okayyy j’ai compris, s’incline Iris. J’accepte de participer et je vais vous éclater ! Mais j’ai deux conditions. La première, on parle de ça à PERSONNE. La seconde, si je gagne je veux plus jamais entendre parler de forums et de plans tordus Clémence.

– Pas de soucis, confirme Agathe en rigolant.

– Tsst tsst ! Attends, c’est pas fini, objecte Iris. Y en a pas que pour elle. Toi, tu devras affronter la vérité et lui parler de "tu sais quoi".

– Me révéler quoi ? s’étonne Clémence devant la mine déconfite d’Agathe.

– Ben tu ne le sauras que si je gagne, lance Iris d’un air satisfait.

– Faites les malines, on verra bien qui rira le dernier.

– C’est bien beau tout ça, mais nous on y gagne quoi si tu perds ? demande Agathe.

– Rien, répond-elle. Mais c’est mes conditions pour que je participe.

– Donc si c’est le seul choix qu’on a, assimile Agathe devant le hochement de tête de son amie, je suis partante. Reste plus qu’à pas te laisser gagner.

– OK pour moi aussi. De toute façon aucune chance qu’elle gagne maintenant, conclut Clémence en allant ouvrir la porte pour rappeler l’avocate.

– Alors qu’avez-vous décidé ? reprends cette dernière après avoir repris sa place derrière le bureau.

– Nous allons accepter, répond Clémence.

– Ah, murmure l’avocate interloquée, très bien.

– Mais, avant ça j’ai une question, s’interpose Iris.

– Je vous écoute.

– Si je gagne, est-ce que je peux partager le prix avec quelqu’un d’autre que nous trois ? Mon copain par exemple ?

– Oui aucun problème, si vos amies n’y voient pas d’inconvénient, demande-t-elle en levant les sourcils et en les pointant du menton dans l’attente d’une éventuelle objection. Du moment que son identité est notifiée à l’avance. Si vous avez ses coordonnées, je le rajoute tout de suite en tant que bénéficiaire potentiel avant d’imprimer la version finale du contrat. Elle s’exécute et reprend après avoir récupéré dans l’imprimante trois nouveaux documents. Je vous laisse remplir les quelques renseignements vous concernant et signer en bas de la page. Je vous notifierais la date, l’heure et le lieu de rendez-vous choisit par mon client dans moins d’une semaine, au moyen de l’adresse mail que vous venez d’indiquer. J’en profite pour vous rappeler que vous êtes liées par une clause de confidentialité et donc qu’il vous est interdit de révéler la moindre information concernant ce concours, sous peine de poursuite. Par ailleurs, comme cela est notifié dans les contrats que vous venez de signer, vous avez le droit de vous rétracter tant que la notification du rendez-vous ne vous a pas été envoyée. Je vous souhaite une bonne semaine. »

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Une belle mise en scène : scénario accrocheur, bravo !



Le contexte est prometteur et je languis de voir ce qu'il va se passer entre les 3 copines...

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Génial ! Un retour :D j'avais peur d'avoir perdu tout le monde avec mon transfère... Je suis en train de boucler le second chapitre, il devrait arriver d'ici quelques jours ;)

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Pas mal comme premier chapitre qui annonce bien de belles choses :)

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

CHAPITRE II : TERREUR
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La semaine fut moins mauvaise que d’habitude pour Clémence. Ce n’était pas parce que son patron était absent ni parce que les clients étaient plus sympathiques qu’à l’accoutumée. Non, tout cela n’a rien à voir et elle le sait. Un sentiment d’impatience l’a tenu en alerte durant ces derniers jours. La veille, il a atteint son apogée alors qu’elle a reçu un mail indiquant la date et le lieu exact de son rendez-vous de demain. En y repensant, il lui semble que cette pensée persistante s’est installée dans un recoin de son esprit depuis cette fameuse entrevue au cabinet juridique. Oui c’est bien ça. Mais comment pourrait-elle être impatiente devant ce rendez-vous si spécial, qui l’attend elle et ces deux meilleures amies ?
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— Je n’en reviens toujours pas d’avoir réussi à les impliquer ! Elles n’ont aucune chance en plus. Je suis certaine de gagner, j’ai tellement plus d’expérience. Si elles savaient à quoi s’attendre... Finalement, j’ai aussi un peu honte de leur avoir forcé la main. Enfin, ça aura au moins le mérite de pimenter un peu leurs vies. Ah... Mon voyage va être génial !! —

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***


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Samedi 11 octobre, 9 h 49

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À peine sortie du métro, Agathe remonte le boulevard de Picpus en direction de la place de la Nation. Elle suit l’itinéraire que lui indique son smartphone et finit par se retrouver devant le porche du n° 78. Elle hésite à passer en dessous, car la sombre cour sur laquelle il ouvre lui rappelle brutalement les raisons de ce rendez-vous. Un peu éblouie, elle ne distingue de la pénombre qu’une succession de pavés usés et encadrés par quatre hauts pans de murs retenant la lumière. Alors qu’elle devine une silhouette accoudée à une forme massive au centre de la cour, une étrange vision émerge dans son esprit. Elle se voit, passant sous le porche et allant à la rencontre de la silhouette. Mais lorsqu’elle traverse le porche, elle se retrouve comme aspirée, puis projetée dans une autre époque. Les murs sont toujours là, mais ils ont quelque chose de changé. Le béton assailli par les plantes grimpantes a disparu. Il a laissé place aux poutrelles d’un colombage dessinant des losanges et des X. Au centre de l’espace, se dresse maintenant un puits massif, orné d’une armature et d’une poulie rouillée. Cependant, la silhouette est toujours là, parée d’une chevelure ondulée blonde comme les blés. En contemplant les pointes, le regard d’Agathe finit par s’insinuer dans un étroit décolleté et lui révèle une peau pâle à la naissance d’une poitrine généreuse. Réussissant, au prix de quelques efforts, à détacher son regard de l’abîme dans laquelle elle s’est perdue, la jeune femme poursuit son exploration. Elle découvre une robe de dentelle bordeaux, marquant de délicates hanches, et ajustée d’une ceinture relevant une taille fine. Depuis les volants, s’échappent deux longs collants noirs terminés de bottines marron et soulignant le mètre soixante-quinze de cette silhouette élancée. Rien à voir avec le moyen-âge donc, intervient le subconscient d’Agathe en insinuant le doute dans son esprit. Revenant à la réalité, la jeune femme se dit qu’il faudrait vraiment qu’elle se diversifie et arrête de lire uniquement des romans historiques. Alors qu’un rayon de soleil parvient à percer, elle comprend qu’elle n’a pas tout inventé. La silhouette s’est retournée et lui sourit. En voyant ce regard d’un bleu profond, Agathe comprend qu’elle vient de détailler Clémence.
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— Elle est vraiment très élégante. Je comprends maintenant pourquoi elle a autant de succès. —

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« Hello! Ça va ? apostrophe Clémence d’une voix enjouée.

– J’imagine que oui. Toi tu as l’air de très bonne humeur par contre.

– Ouais ! Je sens qu’on va bien s’amuser. Iris vient bien ? Elle a pas répondu à mes SMS cette semaine.

– Elle m’a affirmé que oui.

– J’espère. Elle doit juste me faire un peu la tête alors. Tu ne veux toujours pas me parler de votre petit secret d’ailleurs ? reprends Clémence après une courte pause.

– Heu, pas maintenant. Mais je comptais t’en parler. Donc, qu’Iris gagne ou pas, je le ferais de toute façon, répond Agathe un peu mal à l’aise.

– Seulement, si tu me le dis maintenant on sera toutes à égalité et elle aura pas de moyen de pression.

– Écoute, je pense vraiment que c’est pas le bon moment et d’ailleu… Tiens, la voilà. N’en parle plus avant que ce soit fini s’il te plaît. Iris ! On est là, s’écrie Agathe.

– Salut, lance Iris en passant sous le porche. Vous êtes prêtes à ce que je vois.

– Salut ! Et oui, prêtes, enchaîne Clémence. On y va du coup ?

– Vous êtes bien décidées ? On peut encore repartir, tente Iris.

– Tu vas vraiment te dégonfler maintenant ? raille Clémence.

– Aller, c’est parti ! conclue Agathe en poussant la seule double porte donnant sur la cour. »
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Le hall dans lequel elles viennent d’entrer est rempli de matériel audiovisuel. En entendant la porte se refermer en claquant, un homme s’extirpe d’un tas de perches et de câbles entremêlés. Sous une lumière chaude, il s’avance et adresse un signe amical aux trois jeunes femmes qui viennent d’entrer.
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« Salut ! J’peux vous aider ?

– Salut, répond Clémence, on cherche les « Studios 68 ».

– Hé ben vous êtes au bon endroit ! J’imagine que vous cherchez le studio n° 4, non ? C’est le seul qui est prêt aujourd’hui.

– Oui. C’est ça, le n° 4.

– Alors c’est facile. Vous n’avez qu’à suivre le tapis rouge et à trouver la porte avec un énorme chiffre 4, déclare-t-il en pointant du doigt un tapis écarlate digne du Festival de Cannes. Si vous ne trouvez pas, ou que vous avez besoin de n’importe quoi, revenez ici. J’aurais probablement pas bougé avec tout ce bordel à ranger.
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Effectivement, c’était immanquable. Après avoir marché quelques mètres sur l’énorme tapis, elles rencontrent une porte noire sur laquelle est peint en rouge un énorme chiffre 4. En pénétrant dans cette nouvelle pièce, elles se retrouvent en face d’un écran de télévision qui s’allume dès que la porte s’est refermée. L’écran affiche une ligne blanche sur un fond noir.
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« Bonjour mesdemoiselles, lance les haut-parleurs du téléviseur alors que la ligne blanche se meut au son de cette nouvelle voix. Enchanté de faire votre connaissance. Je suis Kévin Soldano et je su…

– Oh ! s’écrie Iris estomaquée. Mais si c’est vraiment lui. Je reconnais sa voix.

– Oui, c’est vraiment moi, rigole la voix, et je suis content que vous ayez accepté de participer à cette expérience mesdemoiselles. Vous voici dans un studio aménagé spécialement pour l’occasion et dans lequel vous ne risquez pas d’être dérangées. Dès la prochaine salle, rien de ce qui va se passer n’est enregistré et ne sortira de ce studio. Sachez que je vous entends, mais que je ne vous vois pas. Je ne suis pas très loin de vous en réalité et depuis la salle où je me trouve, je vais vous guider pour l’ensemble du jeu. Dans chacune des pièces que vous allez traverser, vous trouverez un écran similaire à celui-ci. Il me servira à vous indiquer les consignes. Cependant, avant de poursuivre, je vais vous rappeler tous les détails du concours et vous redemander de confirmer votre participation. »
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Il entame alors un long résumé. Au moment de confirmer leur participation, Clémence et Agathe affichent un oui clair et décidé, alors qu’Iris hésite un instant. Elle a très envie de prendre ses jambes à son coup et se demande pourquoi elle a accepté. Évidemment, elle ne s’est pas confiée à Paul et elle le regrette maintenant. Il aurait sûrement aidé à faire le bon choix. Comment ses deux meilleures amies peuvent-elles accepter aussi rapidement sans sourciller ? Elle a presque honte maintenant. Mais quand même… Elles se connaissent depuis leur plus tendre enfance et là elles vont partager quelque chose qu’elle ne voudrait partager qu’avec son compagnon.
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— Qu’est-ce qui m’a pris de dire oui… Faut vraiment que j’apprenne à me contrôler et à arrêter de répondre aux provocations, surtout qu’elles avaient raison. Je suis tellement chatouilleuse que je ne vais pas tenir cinq minutes. Moi et mon esprit combatif franchement… Non allez reprend-toi ! Tu as dit oui et tu as déjà eu l’occasion d’appeler pour annuler rappelle toi. Sauf que je ne l’ai pas fait… Justement, tu ne vas pas te défiler maintenant et surtout tu vas tenir le temps qu’il faudra pour les battre. Un an de voyage, ça se mérite. Pense à l’année prochaine avec Paul. C’est à ma portée. Aller ! —

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« Oui. C’est d’accord, acquiesce Iris.

– Dans ce cas, reprend la voix alors qu’un lourd verrou condamne la porte d’entrée, je vous invite à passer dans la prochaine salle. Vous y trouverez des casiers pour déposer vos affaires. Nous nous y retrouvons.

– C’est vraiment énorme comme organisation, ajoute Clémence alors que la télévision s’est éteinte. On dirait trop un Escape Game, non ?

– J’ai plutôt l’impression d’être dans un remix de Saw actuellement, réplique Iris.

– Dans Sceau ? bredouille Agathe sur un ton dubitatif.

– Ba oui, répond Iris agacée. Sérieux Agathe ! La série de films d’horreur, ça te dit rien ?

– À… Sympa la comparaison.

– Aller, on y va ! lance Clémence impatiente. Et puis détendez-vous un peu. »
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La petite pièce qu’elles viennent d’investir ressemble aux vestiaires d’un stade de seconde zone. Dans un angle, un paravent dissimule une toilette. Pour le reste, des bancs font face à des casiers de métal, dont les portes entre-ouvertes laissent dépasser la pointe d’un unique cintre. La seule source de lumière, la ligne blanche du nouvel écran, projette un éclairage tamisé qui rappelle les anciennes salles d’arcades. Lorsque le clac de la porte se fait entendre, la ligne blanche jusqu’alors immobile s’agite de nouveau, animant les ombres projetées sur les murs.
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« Vous vous trouvez maintenant dans le vestiaire, comme vous vous en doutez sûrement. Vous allez y laisser les affaires dont vous n’aurez pas besoin. Derrière le paravent se trouve une toilette. Pour votre confort au cours de l’épreuve qui va suivre, je vous demande de retirer UNIQUEMENT, souligne la voix alors que des icônes apparaissent sur l’écran, hauts, pantalons, robes et chaussures. Je vous retrouve dans la prochaine salle pour la suite. »
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Pleine d’appréhension, Agathe se dirige vers les toilettes sous le regard amusé de ses amies qui commencent à se déshabiller dans un quasi-silence. Quoiqu’en dise Clémence, la pression monte, mais pas assez pour lui faire perdre ces moyens. Après avoir retiré ses bottines, elle observe Iris. Ses gestes traduisent une telle nervosité qu’elle ne parvient pas à défaire le nœud retenant sa combi-short bleu. Savourant cet instant en se disant que la victoire est proche, Clémence s’approche néanmoins pour lui proposer son aide.
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« Ça va, s’insurge Iris alors qu’elle parvient à défaire le nœud. Tu vois, j’y arrive très bien toute seule, ajoute-t-elle en se déhanchant pour faire glisser son habit, qui tombe le long de ses jambes jusqu’à recouvrir une paire de Stan Smith blanche vite retirée.

– Okay, rebondit Clémence en lui présentant son dos. Moi par contre je veux bien un coup de main. »
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Tandis qu’Iris s’applique à ouvrir la belle robe bordeaux, Agathe émerge du paravent et se met à scruter cette scène singulière. Ses deux amies lui font face en petite lingerie, leurs vêtements gisants à leurs pieds. Alors qu’une légère effervescence naît dans son bas ventre, elle ne peut s’empêcher de les détailler. Face à Clémence, Iris paraît toute petite du haut de son maître soixante-deux. Pour autant, elle n’a pas à lui envier ses formes. Les entraînements sportifs réguliers ont agréablement sculpté une silhouette aux hanches énergiques et à la poitrine ferme. En revanche, sa chevelure brune et le teint hâlé de ses origines sud américaines lui confèrent un petit quelque chose de plus. Se sentant observée alors qu’elle range ses affaires dans un des casiers, Iris l’apostrophe :
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« Aller Agathe ! On t’attend.

– Ça va Iris, tempère Clémence. Il ne fait pas froid et on a le temps hein.

– C’est bon, se ressaisit Agathe. Je me dépêche. »

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Elle s’empresse de retirer son T-shirt et s’assoit, un peu à l’écart, sur le banc le plus proche. Elle défait ensuite les lacets d’une paire de converses montantes rouge avant de faire descendre son jean et de poser le tout dans un casier. Après avoir fermé la porte et en se retournant, elle croise leurs regards. Si Iris détourne les yeux, Clémence lui adresse un petit sourire. Par réflexe, Agathe croise les bras sur sa poitrine pour tenter de la dissimuler. Elle se sent maintenant mal à l’aise devant ses amies. Ça fait longtemps qu’elles ne se sont pas retrouvées dans une telle situation. Agathe se demande alors à quoi elles pensent. Certainement pas à sa chevelure brune, sa peau claire ou ses taches de rousseur puisqu’elle a les mêmes depuis l’enfance. En revanche, elles ont sûrement remarqué ses nouvelles rondeurs et sa faible poitrine. Embarrassée, elle leur lance un : « On y va ? », et enfonce la porte menant à l’ultime salle.
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À peine entrées, les trois jeunes femmes marquent un brusque mouvement d’arrêt. Au centre de cette pièce dénudée, dans une bulle de lumière projetée par quelques projecteurs, se dresse un meuble de bois massif. Telle une statue sur son piédestal, cette table semble inébranlable. Agathe affiche un air curieux, le regard d’Iris s’affole, mais Clémence sourit et semble sereine.
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« Vous êtes bien là ? demande la voix, les tirant de leurs pensées.

– Oui, bégayent-elles.

– Je n’étais pas certain de vous entendre. J’espère que vous êtes toujours motivées ! Voici donc votre terrain de jeu pour les prochaines heures. C’est sûr cette table molletonnée que vous serez attachées et que vous tenterez de résister le plus longtemps possible aux attaques de vos amies. Un chronomètre s’affichera d’ailleurs sur cet écran lors de votre passage pour indiquer le temps écoulé. J’attire votre attention sur la desserte, qui devrait se situer dans l’angle à votre droite et sur laquelle sont posés quelques objets à utiliser si le cœur vous en dit. Jusque-là passées inaperçues, les filles remarquent en effet un petit meuble sur roulette. Aller ! Je pense qu’il est maintenant grand temps de commencer ce concours. À vous de choisir qui sera la première.

– Clémence ? propose Iris.

– Je ne vois pas pourquoi je serais la première, réplique l’intéressée.

– Ben tient !

– Arrêtez, personne n’a à se dévouer. On choisit en faisant un pierre-feuille-ciseaux ? tente Agathe en posant son poing droit sur le plat de sa main gauche.

– Ça me va, affirme Iris en l’imitant. »
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Rapidement rejointes par Clémence, les trois amies agitent trois fois leurs poings avant de réaliser un des signes. Agathe remporte la première manche en découpant de sa paire de ciseaux les deux autres feuilles. Soupirant de soulagement, elle se recule pour laisser place à la seconde manche. Les deux finalistes réitèrent le rituel. 1… 2… 3…
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« Mais nooooon ! s’écrit Iris en constatant sa défaite.

– Qui a perdu ? intervient la voix.

– Iris, enchaîne Clémence.

– Dans ce cas. Iris, je vous en prie, dirigez-vous vers la table que vos amies vous y installent confortablement. »
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Les regardant avec une mine écœurée, Iris s’assoie avec tâtonnement sur la table qui n’a rien du rectangle ordinaire. En réalité, elle est bardée de liens et forme plutôt un grand X. Voyant Iris immobile, Clémence prend l’initiative :
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« Il faut que tu mettes tes chevilles dans ces creux Iris, explique-t-elle en ouvrant un petit carcan proche d’elle. Tu t’occupes de l’autre côté Agathe ?

– Oui, bégaye cette dernière en imitant Clémence qui vient juste de refermer la partie supérieure du carcan et d’en verrouiller le loquet.

– Y en a qui ont l’habitude à ce que je vois, lance Iris.

– Je serais toi, je ferais pas trop la maline.

– Je fais encore ce que je veux, et oublie pas que ton tour viendra aussi.

– J’avais presque oublié ton côté rancunier, raille Clémence. Aller, allonge-toi. »
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Iris s’exécute à contrecœur et frissonne lorsqu’en déroulant son dos pour s’allonger, sa peau entre en contact avec le cuir froid et collant. Elle en a presque le souffle coupé. S’abandonnant et évitant de croiser le regard de ses amies, elle ne réagit pas quand Clémence lui attrape le bras droit et ceint son poignet d’un autre carcan prévu à cet effet. Mais avant qu’Agathe n’ait eu le temps de faire de même pour le poignet gauche, Iris le remmène contre son corps.
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« Sérieux les filles, bégaye-t-elle. Je suis plus certaine de vouloir faire ça...

– Trop tard ! On a toute dit oui, rétorque Agathe en lui attrapant le bras et en le maintenant pour permettre à Clémence de refermer le dernier carcan.

– C’est qu’on se sent vraiment pas à l’aise là-dedans, reprend Iris maintenant privé de liberté.

– Sans déconner, c’est le but ! ironise Clémence. D’ailleurs, on a pas encore fini Agathe. J’ai l’impression qu’il y a pas mal de sangles à mettre si l’on en croit le schéma affiché à l’écran.

– Heu… c’est p’tet pas nécessaire ? résiste Iris sentant ses possibilités de mouvement menacées.

– Si ! Crois-moi, ça t’évitera de trop gigoter, ajoute Clémence en fixant un scratch juste au dessus du genou de son amie. Imitée et aidée par Agathe, elle fixe ensuite les liens encore libres sur les coudes, le front et sous la poitrine de cette nouvelle victime.

– Non, s’offusque Iris. Enlevez ça ! Je peux plus bouger là. C’est abusé. S’il vous plaît...

– Je crois comprendre que vous êtes prêtes à commencer, s’enquit la voix alors qu’un chronomètre apparaît à l’écran. C’est parti ! Choisissez bien votre tactique, il n’y aura pas de seconde chance. Bon courage Iris. »
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00:01

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Se voyant à la merci de ces amies, Iris commence à paniquer et s’agite dans tous les sens pour tester la solidité des liens qui l’entrave. Malheureusement, ils sont beaucoup trop nombreux et il serait vain de s’épuiser pour une cause perdue. Elle abandonne rapidement en constatant les regards qui l’observent avec amusement.
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— J’arrête ! Hors de question que je leur donne satisfaction. Mais attachée comme ça, comment je vais faire ? Ça sent quand même vachement fort le cuir. Ne dis rien. Concentre toi sur l’objectif ! Oui, mais lequel ? Jamais je n’arriverais à tenir dix minutes c’est certain. —

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« Bon, on y va ? demande Clémence alors qu’Iris les fixe avec une mine suppliante. On perd du temps et c’est pas bon pour nous ça. »
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S’approchant par la droite de la table, elle enfonce un doigt entre deux côtes de la pauvre victime. Iris tressaille et cherche à s’éloigner pour éviter le contact. Clémence laisse alors son doigt suivre les creux et les bosses ainsi laissées à sa merci. Agathe se joint vite à elle et s’applique à faire subir le même sort à l’autre côté. Iris serre les dents.
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— Allez ! Ça va le faire. Concentre-toi. Résiste —

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La voyant serrer la mâchoire, Clémence change de tactique et pianote les flancs de son amie avec ses dix doigts. Iris ne peut s’empêcher de remuer. C’en est trop pour rester impassible. Elle ferme les yeux et tente d’éviter les contacts, mais elle rencontre alors les doigts d’Agathe de l’autre côté. Impossible de se soustraire à la multitude de démangeaisons qui s’abattent sur ses flancs. Pourtant elle doit tenir. Elle ouvre les yeux pour regarder le compteur. 02:24.

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— Ça avance ! Continue, courage —

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« Mais c’est qu’elle résiste bien, observe Agathe impressionnée. D’habitude, si on fait que l’effleurer elle éclate de rire.

– C’est vrai qu’elle lutte bien, accorde Clémence. Mais attends ça va pas durer, j’ai une idée. Occupe-toi de ces côtes. »
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Interpellée par l’arrêt d’une partie des picotements, Iris regarde du côté de Clémence. La suivant du regard, elle la voit s’éloigner de son buste, mais sort rapidement de son champ de vision. Elle tente de bouger la tête, mais le lien sur son front l’en empêche. Soudain, elle voit deux mains apparaître de chaque côté de sa tête et lâche, par réflexe, un bruyant :
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« Noon! Dégage.

– À ouais, carrément. C’est ce qu’on va voir, s’amuse Clémence en approchant lentement ses doigts des aisselles d’Iris. »
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Appréhendant le contact, Iris essaye de faire le vide dans sa tête. Mais au moment où les ongles de Clémence viennent racler ses dessous de bras, Iris ne peut retenir un petit cri. Ce qui ne manque pas d’attirer l’attention d’Agathe, s’arrêtant aussitôt pour observer les lents et longs aller-retour prodigués par Clémence, aux creux de ces parties d’ordinaire si difficiles d’accès.
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— Rhaa ! C’est horrible de pas pouvoir replier ses bras. Stop ! Clémence, je te déteste —



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« Aa… attend, tente d’articuler Iris. Attendez ! Pause.

– Pause ? reprends Clémence amusée. Tu crois qu’on est dans une cour de récré ?

– Qu’est qu’il y a ? s’enquiert Agathe, tout aussi amusée.

– J’arrive pas à lire l’écran, tente Iris pour temporiser. Ça fait combien de minutes ?

– Heu… Quatre minutes dix-huit. Ça va ?

– Laisse tomber Agathe. Elle voit très bien, lance Clémence en distinguant le regard malicieux d’Iris. Elle essaye juste de gagner du temps. Faut qu’on attaque vraiment ! Acharne-toi. »
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Aussitôt dit aussitôt fait, Agathe se remet à l’œuvre. Avec ses deux mains, elle s’attaque aux côtes d’Iris par des palpations de plus en plus insistantes. Clémence aussi est passée à la vitesse supérieure, elle tente maintenant de faire courir ses ongles le plus vite possible sur la peau douce de sa victime. Devant ce brusque changement de rythme, la concentration d’Iris est mise à mal. Elle se tortille dans tous les sens et commence à pouffer. Mais son caractère reprend rapidement le dessus.
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— Putain. C’est insupportable. Je ne vais jamais tenir. Pense au voyage. Pense au voyage. Pense au voyage. Haaaa ! Ça chatouille trop. Aller ! Ne craque pas maintenant. —

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Agathe et Clémence échangent de place, mais l’effet recherché ne fonctionne pas. Les minutes passent et Iris tient bon. Elles ont beau alterner les mouvements, la pression exercée, caresses douces ou gratouilles, rien n’y fait. Pourtant, Iris n’est pas loin de rire à gorge déployée.
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— J’en peux plus. Faut que ça s’arrête. Trouve un truc. Mais quoi ? Le coup de l’horloge ? Non déjà fait. Haa, je n’arrive pas à réfléchir. Arrêtez !! Il y a qu’une solution. Non, hors de question. Si tu veux qu’elles arrêtent les chatouilles, tu n’as pas le choix. C’est mort, elles ne me toucheront pas. Maiiiis stopeee ! Tu veux perdre ? Non ! C’est quoi le pire ? Tu n’as pas vraiment le choix. NON ! Et puis c’est tes amies, elles n’iront pas aussi loin que ce que tu peux imaginer. 09:48. Arghh ! Pense au voyage. Un van magnifique. Des paysages sublimes. —

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« Bon ça marche pas, constate Clémence au bout d’une dizaine de minutes. J’avoue je suis bluffé.

– Faut qu’on change de technique, propose Agathe. Elle a beau être un peu essoufflée, elle arrive trop à se dominer là. Les chatouilles c’est peut-être pas la solution miracle pour elle.

– Tu as une idée derrière la tête ?

– Oui. Tu te souviens de la première fois où elle nous a parlé de Paul ?

– Heu… Non pas vraiment. Mais vu le regard provocant qu’elle te lance, je dirais que tu tiens quelque chose d’intéressant. Tu peux m’éclairer ?

– Si je te dis “le cunni, c’est la vie”, cite Agathe avec un regard malicieux. Ça te parle ?

– Carrément ! Comment j’ai pu oublier sa fameuse devise ?

– Vous allez pas faire ça ? intervient Iris.

– Effectivement, moi je suis pas trop chaude, enchaîne Clémence.

– Et pourquoi pas ? demande Agathe en essayant de dissimuler son ardeur. On était toutes d’accord pour une telle éventualité. Or plus vite on y arrive mieux c’est pour nous Clém. Et là, on perd encore du temps.

– Agathe ! menace Iris. Si tu fais ça, je te jure que je rév…

– Attends, ajoute Clémence en s’approchant des outils sur la desserte. Je crois que j’ai une idée moins radicale. »
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En faisant attention de ne pas entrer dans le champ de vision d’Iris, Clémence vient se placer derrière elle et montre à Agathe les deux objets qu’elle vient de prendre : un bandeau et une paire de ciseaux. Non sans mal, elle place le bandeau sur les yeux d’une Iris surprise, mais qui trop contente d’avoir un peu de répit se laisse faire, espérant ainsi gagner du temps et éviter de nouvelles chatouilles. Devenue aveugle, Iris tente de suivre les sons autour d’elle pour anticiper. Mais elle a du mal à déterminer où sont ses amies et ce qu’elles s’apprêtent à faire. Elle tente de les provoquer :
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« Je ne vois peut-être plus rien, mais je vous entends encore.

– J’en doute, répond Agathe en laissant courir ses ongles sur son flanc gauche. Surprise, Iris sursaute.

– Pause Agathe, intime Clémence. On arrête de bouger Iris. »
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Alors qu’elle allait demander pourquoi, Iris se raidie en sentant glisser un trait froid entre ses seins. Scouic.
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« Non ! Vous n’avez pas fait ce que je crois ? interpelle Iris sentant sa poitrine libérée. Il était neuf !

– T’en fais pas je t’en rachèterai un si y a que ça qui t’embête, répond Clémence découpant maintenant les bretelles du soutien-gorge noir de façon à la retirer. Maintenant, on va être à l’aise. »
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Reposant la paire de ciseaux, elle fait un geste de la main à Agathe. Silencieusement, elle montre l’entrejambe d’Iris et du bout d’un doigt imite une stimulation clitoridienne. Retournant derrière la table, Clémence se penche sur cette poitrine nouvellement libérée, formée par deux adorables seins de taille moyenne en forme de poire et au bout desquels se dressent fièrement deux tétons. À pleine main, elle saisit fermement les mamelons. Ne s’y attendant pas, Iris émet un léger bruit de protestation. En pleine palpation, mais voyant Agathe immobile, Clémence lui lance un regard pressant. La jeune femme se décide alors à s’agenouiller entre les cuisses de leur victime et, d’un geste hésitant, appose sa main sur le shorty de son amie. Sur le fin tissu vert sapin, Agathe entame un léger massage circulaire qui ne semble pas déranger Iris.
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— Cette situation est vraiment étrange… Bon ce n’est pas désagréable et au moins elles ont arrêté les chatouilles. Mais heureusement que je ne peux pas croiser leur regard. Cela dit, je ne peux pas non plus voir le tem… « Aïe ! » Clémence vient vraiment de me pincer les tétons ?! —

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Devant l’absence de réaction de sa victime, Clémence décide de corser un peu les choses et s’attaque aux tétons. Elle joue avec du bout des doigts, les pinces, les tire, tourne autour et parcours la limite des auréoles brunâtres. Sans s’en rendre vraiment compte, Agathe aussi s’enhardit. Elle appuie de plus en plus son massage et localise ses mouvements. D’un doigt, elle longe maintenant les grandes lèvres, puis vient chatouiller la partie supérieure du clitoris qui commence à se durcir. Iris, qui commence à ressentir quelques fourmillements, l’a bien remarqué en revanche.
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— Merde elles sont douées ? Je commence à avoir un peu chaud là. Je suis sûr que j’ai les joues toutes rouges… Han, j’espère qu’elles n’ont rien remarqué. Ça me ferait mal. Profite. Elles ne te chatouillent pas au moins. Mais ne surtout pas fantasmer. Ça me rappelle Paul… NON ! N’y pense pas ! Pense que… c’est tes meilleures amies. Oui, ça, c’est bien. C’est répugnant ! Continue, ça me calme un peu. Objectif : gagner du temps. Attends ! C’est le souffle de qui entre mes cuisses ?! C’est agréable. Oô la connasse, elle a passé un doigt sous ma culotte. Arrête. Arrête. Hooo, c’est bon quand même. —

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Emportée par son excitation, Agathe a rapproché son visage et au fur et à mesure que les lèvres d’Iris s’entrouvrent, elle se fraie un chemin du bout des doigts pour explorer un peu plus son intimité. Bientôt, Iris serre les poings et tire sur ses liens en essayant d’étirer son corps.
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« Ah ! Ça y est, lance Agathe à l’adresse de Clémence. Tu vois ça fonctionne.

– Oui, mais pas assez vite. Elle a déjà plus de quatorze minutes pour elle. »
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Dans un élan de malice, Clémence entreprend de tracer deux lignes, le plus lentement possible, depuis les tétons jusqu’aux poignets de la suppliciée. Mais alors qu’elle passe par les aisselles, Iris fait un bond sec.
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« Non arrête ! s’écrie Iris. Plus de chatouilles.

– Oulala. C’est qu’elle réagit beaucoup plus que tout à l’heure, non ? soulève Clémence, qui contente de sa découverte recommence à faire courir ses dix doigts sur la zone sensible. »
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Découvrant ce nouveau mélange de sensations, la réaction d’Iris est immédiate. Entre chatouillement et stimulation clitoridienne, elle n’arrive pas à se contenir. Alors qu’elle savoure comme des moments de calme les doux attouchements qu’Agathe prodigue à son sexe, elle convulse à chaque fois que Clémence insiste au creux de ces bras. Fière de sa découverte, elle continue sur sa lancée. Entendant, après quelques minutes de ce difficile traitement, le souffle désordonné d’Iris, Clémence jette un regard à Agathe en rigolant. C’est alors qu’elle remarque les deux petits pieds remuants de sa victime, disposés à l’autre bout de la table, de part et d’autre de sa camarade de jeu.
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« Ooo ! Mais qu’on est bête… Pourquoi on n’a pas continué sur notre lancée tout à l’heure ? On avait la solution sous le nez, déclare Clémence en arrêtant ses attouchements. »

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Louant ce retour au calme, Iris se prépare à savourer pleinement la douce chaleur qui se propage dans son ventre, mais une idée soudaine l’inquiète.
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« Clém ? T’es où ? Ba alors, on abandonne déjà ? ».
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Voyant Agathe la suivre du regard, Clémence lui fait signe de continuer et vient se placer en silence derrière elle, au niveau des pieds d’Iris. Dissimulés derrière des socquettes grises, ils paraissent calmes. Comme la mer avant la tempête, pense Clémence en profitant du spectacle quelques secondes. Les chevilles fermement maintenues par les carcans, seuls les orteils remuent, s’écartant ou se recroquevillant au rythme des stimulations d’Agathe. Choisissant alors son doigt ayant l’ongle le plus long, Clémence exécute un rapide tracé sur le pied droit d’Iris.
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« Haaaaaaa !! Stop ! ordonne Iris en tentant de le retirer avec force. Les pieds y a prescription.

– Tu crois vraiment que tu es en position d’imposer ça ? jubile Clémence. Je crois qu’on a trouvé the point faible Agathe.

– Comment on a fait pour passer à côté sérieux ? s’étonne cette dernière. Elle a toujours détesté ça. 19:45. Aller vite ! On continue Clém. À toi de jouer.

– Non ! S’il vous plaît, tout, mais pas çaaaahaaaaaaahahaha….. »
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Ça faisait longtemps qu’Iris n’avait pas eu l’occasion de ressentir une telle sensation. Elle ne l’avait pas vraiment oublié, mais elle avait essayé d’en cacher le souvenir au plus profond de son esprit, pensant ne plus jamais l’éprouver à ce point. Les milliers d’impulsions nerveuses créées par les contacts répétés sur sa voûte plantaire remontaient avec une telle rapidité qu’elle eut le souffle coupé. Elles résonnaient avec une telle force dans l’ensemble de son corps, qu’elle eut l’insupportable impression que plusieurs colonies de fourmis circulaient dans ses organes. Incapable de résister à la fulgurance de cette déferlante, Iris se met à rire à gorge déployer. Satisfaite de l’effet produit, Clémence décide de s’acharner. Du pied droit, elle passe au gauche, puis au deux en même temps, avant de recommencer. Elle s’attache à n’épargner aucune surface, gratouillant dos, talons, voûtes et orteils. Ce que ces amies ne savent pas, c’est que ce n’est pas sa première expérience de Tickling. Initié par un de ces ex, elle en garde de vifs souvenirs, qu’elle compte bien mettre à profit dans la présente situation. Pianotant de ses dix doigts, elle a remarqué qu’Iris réagit particulièrement au niveau des orteils. Elle mène donc l’enquête pour trouver le contact qui lui sera le plus insupportable. Après avoir titillé les extrémités, pincé chaque phalange, elle est arrivée à la conclusion que la meilleure des tactiques consiste à enfoncer ses deux index entre plusieurs orteils, puis à leur appliquer un mouvement rotatif couplé d’un vas et viens. Cela rend Iris totalement hystérique et l’empêche d’articuler le moindre mot. Inondée d’informations, elle oublie complètement les attentions bienveillantes que lui procure Agathe et s’abandonne.
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« Mais qu’est-ce qu’elle crie ! s’égosille Agathe arrêtant son ouvrage pour se tourner vers Clémence. Je ne l’avais encore jamais entendu rire comme ça. Elle a un rire magnifique, mais là elle me casse un peu les oreilles. Je vais voir s’il n’y a pas un truc pour la faire taire. »
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Revenant se positionner derrière Iris, Agathe fait signe à Clémence d’arrêter. Elle fait ensuite glisser le bandeau d’Iris, qui de ces grands yeux verts, lui jette un regard affolé.
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« Je… vous… déteste, murmure Iris entre plusieurs longues respirations.

– Mais non, plaisante Clémence. C’est temporaire.

– Arrêtez… les chatouilles. C’est pas du jeu. Je crains trop… comparé à vous.

– Tu abandonnes ? s’enquit Agathe.

– Je suis à combien de temps ?

– Haha ! Si tu as encore la force de gagner du temps, c’est qu’on peut encore continuer, lance Clémence. Un petit peu plus de vingt-cinq minutes. Alors t’abandonnes ?

– Hors de question, répond Iris ayant quelque peu récupéré son esprit de compétition.

– Tant pis pour toi, réplique Agathe en replaçant le bandeau sur les yeux de son amie après un haussement d’épaules. Tient attrape ! reprend-elle à l’adresse de Clémence en lui lançant deux ficelles. J’ai pensé que ça pourrait nous aider.

– C’est quoi encore ? demande Iris sur la défensive. Vous êtes vraiment des connasses, genre c’est déjà pas assez dur pour moi. »
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Comprenant ce qu’on attend d’elle, Clémence libère les deux 38 de leurs chaussettes, sous les implorations d’Iris, et entreprend de ficeler chacun des orteils aux fixations prévues à cet effet sur les carcans. Mais à peine arrive-t-elle à passer la corde entre les deux premiers orteils, qu’Iris explose de rire. Profitant de l’occasion, Agathe lui enfonce le bâillon-boule qu’elle gardait à porter de main. Sous les indignations lancées par une Iris désormais privée de moyen de communication, Agathe se dirige ensuite vers les pieds de la suppliciée pour aider Clémence à les immobiliser.
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« Tu me laisses ses pieds, propose Clémence une fois les liens fixés. Et tu t’occupes de ses aisselles ?

– GnooONNN ! grommeler Iris.

– D’accord, achève Agathe en rigolant devant les gesticulations d’Iris. »
.

— L’enfer… Ok. On se concentre. Ça va être dur, mais je dois tenir. Haaaagathe putainnnn ! C’est insuportaaaaable !! Essaye de résister. Encore un peu. Pense au truc qui te dégoûte le plus. Les brocolis ! Non, ça ne va pas suffire. Les vieux à la peau toute ridée. Imagine-toi dans un lit avec un….. Beurk. Non, ça, c’est trop. Le voyage alors ! Trace l’itinéraire qu’on fera. Anchorage, McCarth… Non ! Pas sans les chausseeeeettes ! Stop! J’arrive plus à penser. Non. Stop. Pitié Clémence arrête. Maaais aaahahaharrêtez !!!! —

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Lorsqu’Agathe reprend, Iris serre les dents pour retenir un fou rire. Elle gesticule pour tenter de se soustraire aux mains de son amie. Mais lorsque Clémence s’attaque de nouveau à ses pieds, une énorme impulsion lui fait perdre toute concentration. Devant cette réaction et supposant que la fin est proche, Clémence redouble d’efforts. En essayant de réaliser des aller-retour le plus rapidement possible sur les plantes rosées et moelleuses à sa disposition, elle identifie une nouvelle faiblesse chez son amie. Le creux menant à la naissance du talon semble lui être très désagréable. À chaque fois qu’un doigt y passe, Iris crispe ses orteils. Clémence s’y attaque donc avec minutie pendant plusieurs minutes. Puis lassée, elle finit par chercher un nouvel angle d’attaque. Égrainant les souvenirs de ses expériences passées, elle décide de tenter le tout pour le tout. Approchant son visage et ouvrant la bouche, elle entreprend de léchouiller les fins petits doigts de pieds retenus par les cordelettes. Insinuant progressivement son organe rugueux dans les reliefs qu’elle rencontre, Clémence se rappelle l’étrange sensation qu’elle avait alors ressentie. Cette douce chaleur, ce toucher agréable en même temps que c’est atroces démangeaisons. Regardant le corps offert à ses yeux, elle se dit et espère qu’Iris penche surtout pour la seconde partie. Lâchant le pied droit pour s’attaquer au gauche, elle amorce un changement. Suçant un par un chacun des doigts de pied, elle reprend en même temps les chatouilles sur la plante du bout de ses ongles.

Devant les efforts combinés de ses bourreaux, Iris n’arrive plus à se contrôler. Criant et s’agitant comme une possédée en transe, elle sombre petit à petit dans une autre réalité. Dans le noir complet, elle a l’impression de tomber dans un puits sans fond. Ses rires, ses cris maintenant, semblent atténués, comme éloignés. Désormais, pour elle, il n’existe que l’instant présent. Elle ne peut que ressentir. Incapable de penser, elle ne parvient plus à se rappeler la seconde écoulée et ne peut envisager la prochaine. Elle n’arrive même plus à contrôler sa respiration et finit par être complètement essoufflée.

Au rythme des grognements de son amie, Agathe s’acharne au creux de ses bras. Bien qu’elle n’y prenne pas vraiment plaisir, la situation l’amuse. C’est satisfaisant de voir la réaction qu’elle peut provoquer juste avec des doigts. Elle essaye toute sorte de mouvements, de formes géométriques, d’intensités. Voyant qu’elle ne provoque pas le même effet que Clémence, elle décide de l’imiter. Mais en constatant le goût amer laissé par la transpiration de sa victime, elle s’arrête très vite interloquée pour regarder Iris.
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— Eh bien ! Elle a sacrément chaud. Ça n’a vraiment pas l’air facile pour elle. Heureusement que je ne suis pas aussi chatouilleuse qu’elle. J’espère par contre qu’elle ne va pas trop nous en vouloir et surtout qu’elle sera maintenant trop fatiguée pour vraiment se venger. Elle a vraiment de beaux seins… —

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Remuant dans tous les sens, ces derniers sont les seuls témoignages d’une quelconque liberté de mouvement accordée à ce corps parcouru de spasmes. Iris semble presque convulser. Contemplant l’expression crispée du visage de son amie, Agathe croit y déceler la traînée d’une larme. Observant alors attentivement les deux joues rougies par l’effort, elle en voit une sortir de sous le masque.
.
« Stop ! s’écrit-elle à l’attention de Clémence. »
.
Les grands yeux humides et suppliants qu’elle découvre en retirant le masque d’Iris la troublent un peu. Elle s’empresse de libérer son amie du bâillon pour qu’elle puisse reprendre sa respiration.
.
« Ça va Iris ? s’enquit Agathe.

– A.. rrê..tez.., souffle cette dernière dès qu’elle a retrouvé la possibilité d’articuler. C’est bon… j’abandonne. J’en… peux… plus. Détachez-moi. »
.
À peine a-t-elle eu le temps de prononcer ces mots que la voix se fait de nouveau entendre :
.
« Magnifique ! Bravo Iris, belle performance. Vous avez tenu trente-sept minutes et vingt-cinq secondes. Comment ça va ? Pas trop exténuée ?

– C’est tout ?! réagit-elle. J’ai l’impression que ça fait des heures que je suis attachée. J’ai des courbatures partout.

– Ça fait souvent cet effet-là oui.

– Je vous déteste, jette Iris à ces deux bourreaux. Détachez-moi vite, faut que j’aille aux toilettes.

– Vous pouvez la détacher effectivement. Je crois qu’elle a bien mérité un peu de repos. Je vous laisse 10 minutes de tranquillité. À tout à l’heure. »
.
Récupérant sa liberté de mouvement au fur et à mesure qu’Agathe et Clémence délient ses membres, Iris effectuent des étirements avant de s’asseoir. Rapidement, elle se lève et se dirige vers le vestiaire. Juste avant de passer la porte, elle se retourne et, menaçant du doigt ses amies, lance :
.
« Profitez bien de ces dix minutes de pause. Parce que je vous préviens, vous n’allez pas vous en sortir aussi facilement ! »

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Très bon chapitre ! En effet, tu as bien fait de le déplacer en partie adulte ^^ Bien écrit, l'histoire est simple et donne envie. J'aime beaucoup l'alternance entre les chatouilles et le côté plus hot (et l'un n’empêche pas l'autre !). En espérant voir encore plus des deux prochainement. Vivement la suite !

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Petit bémol au début du chapitre qui m'a litérallement cassé l'ambiance.
il s’avance et adresse un signe amical aux trois jeunes femmes qui viennent d’entrer.

« Salut ! J’peux vous aider ?



– Hé ben vous êtes au bon endroit !



J’aurais probablement pas bougé avec tout ce bordel à ranger.

Je m'attendais à un majordome où quelque chose du même genre, donc le tutoie-vouvoiement, ça m'a fait bizarre, pareil pour "Hé ben" et puis la dernière phrase ^^' ça fait pas très serviable, je sais pas, ça a brisé le personnage. J'aurais espérer plus.



"Bonjour, je peux vous aider?

"Et bien, vous êtes au bon endroit
Si vous ne trouvez pas, ou que vous avez besoin de n’importe quoi, revenez ici.
Je resterais dans les environs, occupé ici et là



Après ça reste mon point de vue personnel.

Mais dans tous les cas, j'ai bien aimé ce chapitre et je me demande comment va se passer la suite.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Heureux que ça vous ait plu :D



Petit bémol au début du chapitre qui m'a litérallement cassé l'ambiance.
il s’avance et adresse un signe amical aux trois jeunes femmes qui viennent d’entrer.

« Salut ! J’peux vous aider ?


nahognas



Pour te répondre Nahognas, l'idée c'était juste qu'il y ait un type, du genre gardien/concierge, pour accueillir d'éventuels clients/publics. Comme il s'agit d'un espace locatif et que le mec n'est pas censé savoir ce qui se passe dans les studios loués, j'avais pas vraiment besoin de choisir un personnage très respectueux ou même construit. Il m'a semblé plus logique de prendre quelqu'un de lambda, tel un manoeuvre bossant dans le monde de l'audio-visuel. Je l'ai donc décrit comme un peu bourrus, d'où son franc-parlé.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Je comprends, après la première phrase m'a quand même fait tiquer ^^' Un tutoie-vouvoiement même pour un bourru, ça fait bizarre.



Enfin bon, comme dit, ça n'était qu'un détail mais qui n'a rien enlevé au reste de l'histoire ;)

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Super hâte au prochain chapitre 😁😁

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Je n'ai qu'un mot à dire, EX-TRA-OR-DI-NAIRE. Ton histoire est indéfinissable tellement elle est bien.



J'adore les histoire mais rare sont celles qui me font autant d'effets que la tienne. Pour te dire, elle me rappel les sensations que j'ai eu quand j'ai découvert les fameuse histoires "Au Pieds de la Lettre".



Tu es un génie et s'il te plaît, continue comme ça. J'ai hâte de lire la suite.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]


Je n'ai qu'un mot à dire, EX-TRA-OR-DI-NAIRE. Ton histoire est indéfinissable tellement elle est bien.



J'adore les histoire mais rare sont celles qui me font autant d'effets que la tienne. Pour te dire, elle me rappel les sensations que j'ai eu quand j'ai découvert les fameuse histoires "Au Pieds de la Lettre".



Tu es un génie et s'il te plaît, continue comme ça. J'ai hâte de lire la suite.

LeGrandAurelien post_id=154414 time=1587244754 user_id=12405



Wow... je m'attendais pas à tant d'enthousiasme :choque: Merci. Attendons quand même de voir si j'arrive à finir cette histoire comme il se doit :lol:



Par contre, qu'est ce que "Au Pieds de la Lettre" ? J'ai trouvé des mentions sur ce forum qui semblent faire référence à un ancien site internet, mais j'ai pas trouvé grand chose. Dommage, j'aurai bien souhaité y faire un tour.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

C'était effectivement un site avec pas mal d'histoire sur les chatouilles/fantasme. Une référence à l'époque. Je pense qu'il n'existe malheureusement plus. Je ne sais pas si des membres ici en ont garder des exemplaire d'histoire.



Je ne doute pas du tout sur le fait que tu arriveras à continuer/finir parfaitement cette histoire.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Magnifique continuité !

Mais j'ai trouvé la suite par pur hasard : comme elle a été publiée dans le même post que la première, ce n'est que par coup de chance que je suis tombé dessus...

Je languis de voir ce qu'il va arriver à la prochaine...

Bravo encore et merci pour le plaisir de la lecture...

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Coucou



Très sympa ! Tu écris très bien, une grand attention est donné aux personnages et aux détails.



J'ai vraiment passé un super moment, merci beaucoup :)





Et moi justement j'ai adoré le technicien (le "technicien" ;) ) qui replaçait la situation dans le monde réel, c'était très bien amené.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Je ne l' ai pas lu, je préfère attendre la fin car je prends infiniment plus de plaisir à lire tout d' un coup. C' est moche mais je suis comme ça. :/

A moins que je craque avant.... :rouleyeux:

Parce que ça donne vachement envie. J ai lu le tout début et quelques parties vite fait par ci par là et franchement tu écris super bien mais alors super bien ! Techniquement c' est au top ! Tu écris vraiment comme un romancier. Tu fais autre chose que des histoires de chatouilles ?

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Merci Polk et pas de soucis, chacun fait comme il veut. Ceci dit, ton point de vue est assez logique finalement. En revanche, j'espère que tu as de la patience :lol: Le chapitre 3 devrait arriver demain ou max en fin de semaine, car je suis en train de le paufiner et de le corriger. Il y en aura un quatrième et probablement un prologue, mais rien de certaine encore.



Pour l'instant c'est la première fiction sérieuse que je rédige et qui comporte un début à un fin. En revanche, j'adore écrire et j'ai eu l'occasion de rédiger pas mal de chose que ce soit au niveau professionnel, personnel ou pendant mes études. On peut surement dire que j'ai quelques facilités rédactionnelles pour le coup, mais j'ai largement profité du confinement pour me lancer et développer ma créativité.



En revanche, je me rend compte que j'ai vachement trop centré celle-ci sur les chatouilles. Donc si jamais j'en écris d'autres, je pense que ça passera au second plan pour laisser place à un arc narratif plus développé :D

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

En tout cas, j'attends impatiemment la suite !

Quel final est-ce-que tu vas nous offrir ? Hâte de voir comment ces trois filles s'en sorte et si l'année de voyage prévue comme récompense sera à la hauteur des attentes des ses demoiselles.

Ne tarde pas trop à écrire la suite ;)

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

CHAPITRE III : VENGEANCE

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Un peu déconcertées par la rude mise en garde qui vient de leur être adressée, Agathe et Clémence se regardent pantois. La seconde se demande si elle n’a pas sous-estimé Iris. En la regardant entrer dans le vestiaire, elle regrette de ne pas s’être portée volontaire dès le début. À cet instant, tout serait terminé et elle n’aurait pas à se préoccuper d’éventuelles représailles.

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— Ais je fais une erreur ? Il se pourrait bien, mais je ne le saurais que plus tard… Pose-toi la vraie question ! Qu’est-ce qui est important maintenant ? Je prends le prochain ou le dernier tour ? Si je laisse Agathe passer et qu’elle réagit de la même façon, je risque de me mettre les deux à dos. Oui. Enfin, dans tous les cas leur objectif sera le même. En revanche, si je passe en dernière, j’aurais au moins le privilège de savoir combien de temps je dois tenir pour gagner. C’est sans doute la meilleure stratégie et qu’elles veuillent se venger ou non, je sais déjà que je pourrais résister plus longtemps qu’Iris. Il faut donc qu’Agathe soit la prochaine et qu’elle ne tienne pas plus longtemps qu’Iris. Comment faire ? —
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« Qu’est-ce qu’il y a ? l’interrompt Agathe en lui lançant un regard inquisiteur.

– Heu… Rien

– Ba pourquoi tu me fixes comme ça ?

– Non, c’est rien. Je réfléchissais simplement.

– À quoi ? Moi je me demande si on a pas été trop loin avec Iris, elle av…

– T’as peur ? la coupe Clémence.

– Je connais son côté “mauvais perdant”, donc oui un peu.

– Et si on passait un marché ?

– Du genre ?

– Chacune de nous deux s’arrange pour la modérer quand c’est au tour de l’autre ?

– Ça me va, mais seulement si je suis la dernière à passer.

– Et pourquoi ça ? s’indigne Clémence.

– Parce que si ça fonctionne pas, j’ai pas envie d’être son défouloir.

– Bah moi non plus !

– Oui. Mais comme tout ça c’était ton idée à la base, je pense que c’est plutôt à toi de faire un effort.

– Hors de question.

– Alors tant pis. On refait un "pierre-feuille-ciseau" pour savoir qui sera la prochaine.

– Tu veux vraiment qu’on remette ça à la chance ?

– Écoute. Après ce que je viens de voir, je pense ne sûrement pas pouvoir rivaliser avec vous. Ma seule chance c’est que tu craques avant trente-sept minutes et que j’arrive à tenir ensuite. Je suis certaine que si c’est toi la dernière, tu seras en position de force. Donc, hors de question que je te l’accorde.

– Comme tu veux, rétorque Clémence en affichant maintenant un air sournois. Alors je t’annonce que je vais jouer "pierre".

– Hey ! T’as pas le droi...

– Le droit de quoi ? les surprend Iris en revenant des toilettes.

– Rien, ment Agathe.

– Mouais… Qui est la prochaine du coup ?

– On a pas encore décidé, répond Clémence. On t’attendait pour la seconde manche de "pierre-feuille-ciseau".

– Fallait pas, rétorque Iris en se dirigeant vers la desserte. Allez-y je vous attends. »

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Un peu perplexes en la voyant détailler les outils, Clémence et Agathe se préparent.

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— Je suis certaine que c’était du bluff. Elle m’a dit pierre, pour que je fasse papier et elle ciseau. Je dois donc jouer pierre ? Je n'ai pas le droit à l’erreur. Oui et tu ne peux pas lui faire confiance. Ne l’écoute pas. —
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« La pause est terminée, mesdemoiselles, reprend la voix. J’espère que vous avez récupéré Iris. Qui sera donc la prochaine ?

– Ça va mieux maintenant, lance Iris tout en caressant une plume posée sur la desserte. Quant à votre seconde question, ajoute-t-elle en lançant un regard plein d’assurance à ses amies, je crois qu’elles vous diront ça dans quelques secondes.

– 1… 2… 3…

– Ciseau, articule Agathe.

– Pierre. J’ai gagné ! jubile Clémence.

– Il semblerait que ce soit donc à vous Agathe. Prête à vous livrer à vos amies ? Je vous souhaite une nouvelle fois de bien vous amuser, mesdemoiselles. À plus tard. »

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00:00

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Un peu attristée d’avoir perdu, Agathe se dirige vers la table. Prenant un instant pour la contempler, elle se laisse envahir par l’appréhension, puis commence à s’installer.
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— Quelle étrange sensation. Est-ce de la peur ? Non, j’ai plutôt l’impression que ce qui va arriver m’enthousiasme. En même temps, je ne peux pas faire comme si je n’en avais jamais rêvé. Et l’objectif ? N’oublie pas pour autant la raison de cette situation ! Oui, mais en même temps… Imagine quel plaisir on doit ressentir ainsi privée de liberté et laissée aux bons soins de quelqu’un de confiance. En plus, elles sont deux ! Et le voyage alors, tu tires un trait dessus ? Si tu le veux, tu dois tenir plus longtemps qu’Iris et non succomber à la moindre occasion. Ne pourrais-je faire les deux ? Ça fait un moment que j’aimerais être attachée et une occasion pareille c’est... Mais est-ce que l’expérience sera à la hauteur de mes attentes ? Comment ça sera après cette première fois ? Stop ! Concentre-toi nom de Dieu. —
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Alors qu’elle est en train de s’allonger et étend ses membres, Iris en profites pour la provoquer verbalement et lui toucher les côtes. Repliant instinctivement ses jambes, elle cherche Clémence du regard. Cette dernière ne réagit pas et Iris en profite pour attraper une des chevilles de sa victime et l’entraver comme il se doit. Elle bloque rapidement la seconde de la même manière et, avant que Clémence n’ait terminé de s’occuper des membres supérieurs, commence à lui chatouiller les pieds.
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« Guili guili guili, gazouille Iris provoquant de légers soubresauts chez sa victime.

– Hey ! s’écrie Clémence. Tu peux pas attendre cinq minutes qu’on finisse de l’attacher ?

– Mon objectif là, c’est plutôt de lui faire passer un sale quart d’heure. »

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Inspirée, Iris entreprend de débarrasser les pieds de leurs protections zébrées de blanc et de rouge. Laissant négligemment tomber les chaussettes par terre, elle s’arrête un instant devant les zones ainsi révélées.
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— Ils sont mignons ces petits pieds. Des plantes toutes lisses, une peau moelleuse et cette jolie couleur rosée. Moi qui trouve ça plutôt repoussant d’habitude, je dois avouer que depuis ce point de vue c’est assez affriolant. C’est peut-être aussi parce qu’ils sont tous petits et les orteils un peu boudinés. On dirait les pieds d’un bébé. Elle fait pas du trente-six ? En tous cas, je ne rentre jamais dans ses chaussures. Par contre vu l’odeur… Enfin, elle a de la chance elle, au moins personne ne viendra les lui lécher. Ha ! Clémence a terminé de lui attacher les bras, alors passons aux choses sérieuses. —
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Attrapant la cordelette restée attachée au carcan, elle lie les orteils de sa victime et s’empresse de l’attaquer avec ses dix doigts. Ainsi sollicitée, Agathe étouffe de petits rires en se tortillant.
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« Rhoo ! Mais attends, non ? reprends Clémence. On a pas encore mis toutes les sangles.

– Je m’en fous un peu, répond Iris en continuant de chatouiller les plantes d’Agathe. Je vais pas perdre de temps comme vous. Tu devrais bien arriver à te débrouiller avec ton expérience, si j’ai bien tout compris.

– Aide-moi. Faut pas non plus qu’elle se fasse mal. Promis après je t’aide, ajoute-t-elle en regardant Agathe d’un air taquin, et on attaque vraiment. »

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Alors qu’Iris cède et aide Clémence à fixer les sangles restantes, Agathe les observe d’un oeil soucieux. Après le petit aperçu que vient de lui offrir Iris, elle s’interroge.
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— Je ne me rappelais pas être aussi sensible aux chatouilles. Peut-être le fait d’être attachée ? Probable. Ainsi privée de mouvement, j’ai envie de me laisser porter et de m’abandonner. Qu’est-ce que ça va être quand elles vont s’y mettre à deux ? Ça me fait déjà frissonner d’avance. Pourtant, je dois penser à l’objectif ! Et imagine si elles décident de s’occuper de ton s… Non, stop ! Concentre-toi. —
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Laissant Iris terminer le serrage d’une des sangles situées au niveau du genou, Clémence entreprend de s’attaquer aux aisselles maintenant laissées à sa merci. Faisant courir ses doigts aux creux des bras de son amie, elle parvient à la faire frétiller. Voyant que Clémence a commencé, Iris termine rapidement d’attacher les derniers liens pour retourner aux pieds de la pauvre suppliciée. Toujours motivée par son envie de vendetta, elle titille les petits orteils prisonniers à l’aide de ces doigts fins. Mais n’obtenant pas le résultat attendu et produisant peu d’effet, elle s’intéresse rapidement à la voûte plantaire. Dessinant des motifs imaginaires comme si elle tenait un crayon, elle parvient à arracher à Agathe quelques pouffements. Devant ce petit succès, Clémence décide de s’amuser de son côté. Alternant entre caresses et gratouilles, à gauche, puis à droite, elle provoque Agathe en dissimulant ses mouvements pour la laisser dans l’attente de la prochaine attaque.
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« Aarrête Clémenceuh ! parlemente Agathe entre deux attaques.

– Laquelle est la plus sensible ? nargue Clémence. La gauche ?

– Hihi mmmff, étouffe Agathe.

– La droite peut-être ?

– Rhaaa ! M’en fous hihi je suis déjà à six minutes haha. »

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Voyant Clémence obtenir de meilleurs résultats, Iris change de place pour se rapprocher du ventre de sa victime. Elle enfonce alors ses doigts dans les flancs rebondis d’Agathe, qui ne réagit pas. Ayant vu le mouvement de son amie, elle s’était préparée.
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— Ba alors, on abandonne déjà Iris ? Raté ! Tu ne m’auras pas ici, je ne suis pas chatouilleuse des côtes. Un petit massage plutôt ? Tu ne veux pas échanger avec Clémence ? Parce que je dois admettre qu’elle est très douée elle. Rhaa ! Et ça m’agace de ne pas la voir. À chaque fois qu’elle change, ça me fait sursauter. J’aime bien ses caresses, mais les gratouilles c’est pas possible. NON IRIS ! Pas le nombrihihihil. Merde. Elle a trouvé le pire. Aller ! Tu peux largement résister. On a déjà tenu presque sept minutes. —
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Malgré cette trouvaille et la dextérité de Clémence, Agathe est loin de rigoler franchement. Elle est beaucoup moins sensible qu’Iris et cette dernière abandonne rapidement le nombril au grand soulagement de sa victime. Voyant le temps avancer, elle s’impatiente et se résout à passer à la vitesse supérieure. Attrapant deux brosses à cheveux sur la desserte, elle se repositionne devant les pieds de son amie. La suivant du regard, Agathe est prise d’une soudaine inquiétude.
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— Elle compte faire quoi avec ça ?! —
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« Popopop ! proteste-t-elle.

– Héhé ! On a changé de place Agathe, fanfaronne Iris. Du coup, c’est moi qui décide maintenant. »

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Succombant à un élan de pouvoir, Iris enfonce simultanément ses outils pour ravager sans réserve les membres captifs. Prenant d’assaut les deux pauvres plantes immobiles, elle frotte de haut en bas toute la surface. Malheureusement pour elle et probablement à cause de son acharnement, elle ne produit pas la réaction désirée.
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« Aïe ! se plaint Agathe. Iris tu me fais mal là.

– Tu veux pas qu’on échange de place Iris ? propose Clémence.

– Non ! s’oppose Iris vexée. Pourquoi ?

– Ça va aller, intervient Agathe en repensant au supplice que Clémence a infligé à sa victime juste avant. Elle va s’améliorer, hein Iris ?

– Écoutez-la celle-là ! Je proposais parce que je pense juste que tu t’y prends pas de la bonne manière. Je peux te montrer ? »

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S’écartant pour laisser sa place, Iris lui tend péniblement une brosse. S’agenouillant devant le pied gauche, Clémence se saisit des orteils et les étend vers l’arrière pour étirer la plante au maximum.
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« D’abords, tu l’obliges à garder sa plante étendue. Ensuite, tu peux utiliser la brosse. Mais ça sert à rien de bourriner comme tu l’as fait. Elle est pas aussi sensible que toi, donc faut être plus légère. Regarde. »

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Surveillant les mouvements de ses bourreaux, Agathe se demande si elle n’aurait pas mieux fait de se taire. Jusqu’à maintenant, elle n’a pas eu beaucoup d’effort à fournir pour résister à Iris, mais elle se méfie de Clémence.
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— Elle a l’air de savoir de quoi elle parle à propos des chatouilles. En repensant à ce qu’elle a infligé à Iris, j’ai un mauvais pressentiment. Pourtant, je ne suis pas vraiment chatouilleuse des pieds et je préfère qu’elle se concentre ici plutôt que sur mon nombril, comme tout à l’heure. Ha ! Oui. Là, je peux vraiment plus bouger mes orteils. J’ai l’impression que ça va être plus difficile à supporter que celles d’Iris. Oooo ! Dis donc, il y a quand même vachement de petites boules sur ces brosses. Okayyyy ! Je comprends. C’est beaucoup plus exaspérant. Haha ! Puréeéeée c’est tellement désagréable. Rhaa —
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« Il suffit juste de l’effleurer. Puis, tu privilégies les petits mouvements rapides, histoire qu’elle ne puisse pas anticiper.

– T’ehéhéhes vraiment mauvaise quand tu t’yhihihi mets ! déplore Agathe.

– C’est vrai, admet Iris. T’as un côté sacrément vicieux.

– Crois-moi, je suis sage là.

– Perso, c’est pas l’impression que j’ai eue.

– C’était trop facile avec toi aussi, réplique Clémence en attaquant les côtes d’Iris, à portée de sa main libre.

– Hihi ! s’esclaffe Iris en mêlant son rire à celui de leur victime. Stop. J’ai déjà donné moi, c’est bon. Au tour d’Agathe maintenant.

– Ba qu’est-ce que tu attends ? lance-t-elle en lui indiquant du menton le petit pied droit qui tente sans succès de se débattre. »

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S’appliquant à imiter Clémence, Iris s’attaque donc à l’autre pied, jusqu’à ce qu’Agathe la nargue :
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« Laisse tombéhéhér Iris. Tu es pas aussihihi douée que Clém.

– T’es sûr ? réponds l’intéressée reprenant alors sa violente chorégraphie.

– Aïeeuh !

– Iris, intervient Clémence lassée, tu veux vraiment pas qu’on échange ? Tu t’occupes de ces aisselles et moi de ses pieds ? Je pense que ça irait plus vite.

– Bon d’accord, admet-elle à contrecoeur.

– À nous deux ! lance alors Clémence à l’adresse d’Agathe. »

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Après ce rapide aperçu, Agathe redoute les prochaines minutes. Elle se sent vraiment entravée en pensant à la redoutable efficacité de Clémence. Elle se rend compte que jusqu’alors elle n’a même pas cherché à tester la solidité des liens. Entendant son bourreau ramasser la seconde brosse par terre et la voyant faire face à ses pieds, Agathe n’a qu’une envie, prendre ses jambes à son cou. Lorsque les deux accessoires entrent en contact avec ses plantes, elle est drôlement surprise. Elle ne se serait jamais crue aussi sensible. Les petits mouvements l’agacent au plus haut point. Elle a l’impression que ce ne sont pas quelques dizaines de petites boules qui lui grattent la peau, mais plutôt des milliers. Elle essaye de penser à autre chose et de se concentrer sur un sujet positif, mais saisissant la seule observation qui lui vient, elle finit par se mettre à la place d’Iris. Elle s’imagine chatouillée ainsi pendant des heures. Qu’est-ce qu’elle ressentirait ? Est-ce vraiment une perspective si insoutenable ? Au même moment, ses aisselles sont de nouveau assaillies par Iris. Ayant récupéré les plumes, elle les fait tourner sur elles-mêmes au creux des bras de sa victime. Subissant maintenant deux attaques simultanées, mais désordonnées, Agathe est un peu troublée. Elle comprend un peu mieux maintenant ce qu’a dû être l’épreuve pour son amie. Elle, heureusement, arrive à résister. Enfin, jusqu’à ce que Clémence vienne titiller la base de ses talons et le dos de ses pieds. Jamais, au grand jamais, quelqu’un ne l’avait stimulée à ces endroits-là. La sensation n’est pas pour lui déplaire, mais elle c’est si exaspérant. Reconsidérant la situation, Agathe en vient à entretenir une sorte de jeu intérieur. Elle voudrait que les chatouilles cessent. Mais en même temps, elle s’aperçoit qu’être ainsi soumise au bon vouloir de ces deux bourreaux, sans aucune possibilité de leur échapper, lui plaît beaucoup. Et depuis qu’Iris a échangé sa place pour venir se placer derrière elle, Agathe observe avec plaisir le ballet de ses seins libres et fièrement dressés au niveau de son regard. Comme hypnotisée par leur danse, elle se laisse petit à petit emporter par ses fantasmes.
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De son côté, Clémence s’accorde une courte pause et en profite pour détailler le corps à sa merci. Elle finit par poser son regard sur le morceau de tissus noir dissimulant l’intimité de son amie.
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« Ba alors ?! s’exclame-t-elle en apercevant une tache scintillante d’humidité. Ça t’excite les chatouilles ?

– Non, répond Iris en s’arrêtant à son tour. C’est pas ça. Plutô…

– Hey ! la coupe Agathe tirée de sa rêverie. Tais-toi, Iris !

– Noooon ! Mais je crois que j’ai compris, intervient Clémence en captant le regard enflammé d’Agathe sur la poitrine d’Iris. C’était ça le secret. Du coup, on peut arrêter les chatouilles et passer à la vitesse supérieure.

– Attends Clém, oppose Iris perplexe en dissimulant sa poitrine avec ses mains. On peut pas juste continuer ?

– Qu’est-ce qu’il y a Iris ? Ça fait plus de onze minutes qu’on a commencées et franchement à ce rythme-là… De son côté, elle a pas hésité autant à ton sujet.

– Oui, mais je ne suis pas certaine d…

– Tu sais qu’elle m’a proposé un marché pendant que tu étais aux toilettes ?

– Non ! intervient Agathe. C’est pas vrai. C’est elle qui en a parlé.

– Et c’était quoi ce marché ? questionne Iris un peu offensé.

– Elle voulait qu’on se soutienne pour tempérer ta revanche, répond Clémence.

– N’importe quoi ! Enfin, c’est de ça qu’on a parlé. Mais c’est elle qui en a eu l’idée Iris, pas moi. T’es vraiment une garce Clém quand tu t’y mets.

– T’en fais pas, conclue Iris. Son tour viendra. En attendant, c’est le tien et ça va être ta fête, madame la conspiratrice. »

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Ne sachant que dire et se sentant démunie, Agathe la regarde se diriger vers la desserte. La voyant revenir avec un bandeau et des plumes, une vague de chaleur l’envahit. Au moment où on lui installe le morceau de tissu opaque sur les yeux, elle se rend compte de la soudaine sécheresse de sa bouche. Quand bien même elle trouverait à redire, elle n’arriverait pas à articuler le moindre mot. La langue collée au palais, elle a l’impression d’être perdue dans un désert depuis plusieurs jours. Elle a chaud. Le revêtement en cuir commence à coller sur sa peau moite. Au travers les battements dans ses tempes, elle prend conscience de l’augmentation de son rythme cardiaque. Elle a l’impression de ne plus entendre que ça, jusqu’à ce qu’un son clair se fasse entendre. Sentant ses sous-vêtements glisser, elle connaît un bref moment d’expectative et se concentre sur ses sens en alertes.
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« Prête à t’amuser un peu, Agathe ? lui susurre Clémence à l’oreille d’une voix douce. »

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D’abord surprise par un léger contact sur son ventre, Agathe réalise après quelques instants qu’on lui prodigue de douces caresses du bout d’une plume. Se représentant la scène, elle est parcourue d’un frisson de plaisir en imaginant les regards de ses bourreaux posés sur son corps nu et ainsi étendu en croix. Une seconde plume se joint au ballet, explorant ainsi son aine, remontant le long de ses côtes, visitant son nombril, plongeant au coeur de sa poitrine et effleurant la base de son cou. Devant cette tendresse, elle s’interroge sur l’identité et le nombre des instigateurs. Jusqu’au moment où les deux plumes en viennent à recouvrir ses tétons et lui extorquent un léger soupir, soulevant au passage quelques gloussements amusés. Satisfaits, les deux instruments semblent ensuite se synchroniser et entreprennent de tracer des cercles concentriques autour de chacun des seins. Épousant de leurs aubes les petits monts pointus, chaque barbe trace son chemin sur les pentes abruptes, de la base jusqu’au sommet. Arrivés au sommet, ils ripent sur les petits boutons et retombent au pied des reliefs. Savourant toute cette délicatesse, Agathe sent que les barrières mentales qu’elle a érigées sont en train de s’effriter. Alors, lorsqu’une main vient se poser le long de sa jambe, elle comprend qu’elle ne va pas tenir encore bien longtemps. Glissant d’abord sur la face intérieure, la main remonte ensuite lentement le long de sa cuisse, puis finit par se poser délicatement sur son entrejambe. Quelque peu troublée par la fraîcheur de ce nouvel acteur, Agathe succombe aux attouchements. Tandis qu’un indexe un peu curieux s’immisce entre les lèvres de son sexe et progresse jusqu’au sommet de la vulve, elle chasse son environnement proche de ses pensées et s’imagine dans une chambre. Ce n’est pas la sienne, mais celle de Claire. Sa camarade de classe la surplombe et tout en lui procurant du plaisir, lui murmure : "Je suis heureuse que tu aies enfin fini par m’avouer tes sentiments. J’attends ça depuis deux ans". Au moment où la silhouette l’embrasse, Agathe est prise d’un violent frisson. Le mystérieux index a fini par trouver l’illustre bourgeon caché au sommet de son sexe et s’attache maintenant à le stimuler.
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Voyant l’effet produit, Iris pose les plumes sur le ventre de son amie et entreprend de lui palper les seins. Cependant, elle constate rapidement qu’Agathe se laisse submerger par les caresses de Clémence. Elle cherche alors un moyen de surprendre sa victime pour accélérer sa chute et finit par lui pincer les tétons. Cela ne manque pas de faire réagir la cible, qui étonnée lâche un râle concupiscent.
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« Ha, se réjouit Clémence. Je crois bien qu’on a quelque chose !

– Oui, reconnaît Iris. Elle va peut-être tenir moins longtemps que ce que je pensais. »

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Entendant à peine leur échange, Agathe cède et se laisse complètement submerger par les sensations. Ses défenses sont déjà tombées, mais elle choisit alors de s’abandonner à son imaginaire, pour s’affranchir du manque sexuel dont elle était jusqu’alors prisonnière. Oubliant même sa respiration qui se fait de plus en plus bruyante, elle visualise la chevelure blonde de Claire qui descend vers son bassin tout en déposant régulièrement de sensuels baisers sur son corps. Mais avant qu’elle ne soit arrivée à destination, plusieurs doigts se bousculent à l’entrée de son vagin. Alors qu’ils commencent à en explorer les frontières, Agathe se reconcentre sur la scène produite par son imagination. Claire a atteint son sexe et y appose délicatement sa bouche d’un geste déterminé. Agathe conceptualise le léger contact produit par ces lèvres qui s’entrouvrent afin de laisser passer une longue langue. Exaltée, elle ne peut retenir des gémissements de plaisir, qui viennent se mêler à ses expirations saccadées. Quelque peu troublée par ses propres réactions, elle tente de rester concentrée sur son fantasme, mais on ne lui en laisse pas l’occasion. Elle vient à peine de mobiliser sa concentration qu’un doigt s’introduit peu à peu en elle. À mesure qu’il progresse, elle referme ses doigts au creux de ses mains et finit par serrer les poings lorsqu’il se retire. Profitant qu’il se soit échappé, Agathe tente de relâcher la tension accumulée et ouvre la bouche dans l’espoir d’inspirer une grande bouffée d’air frais. Mais ses bourreaux semblent ne vouloir lui laisser aucun répit. Elle n’a même pas le temps de gonfler ses poumons que les quatre mains reprennent leurs efforts. Ses seins, encerclés par une dizaine de longs doigts, sont pressés jusqu’à leurs extrémités, pendant que plusieurs doigts maintenant s’insinuent au plus profond de son intimité. L’agréable complexité des sensations l’excite de plus en plus. Elle savoure les efforts coordonnés de ce pouce sur son clitoris et de ces doigts dans son bas-ventre. Relevant puis inclinant son bassin, elle parvient seulement à imaginer le corps de Claire, collé au sien, se mouvant au rythme des lents vas et viens. Et lorsqu’un de ses tétons se retrouve pincé entre deux doigts, elle connaît un vif excès de plaisir qui l’anesthésie brièvement. Quand ses sens se réveillent à nouveau, elle a l’impression de renaître et les contacts répétés le long de sa paroi vaginale s’en trouvent décuplés.
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Après quelques cycles d’intenses stimulations, Agathe sent que son corps est en train de lui échapper. Elle a conscience de parfois se crisper et imagine qu’il est en train de se bander, mais elle ne sent plus l’action de ses muscles. Ils semblent indépendants, comme affranchis de son contrôle. Lorsqu’elle cherche à leur donner un ordre, elle n’obtient pas la réaction désirée. Elle a l’impression que les câbles de sa marionnette sont coupés. Son corps devient de plus en plus désordonné. Parfois, un membre s’agite, telle la branche d’un arbre dans une tempête, quelquefois une impulsion venue de nulle part la surprend pour la laisser retomber, comme inanimée. Devant cette rébellion, Agathe ne sait que penser. Finalement, elle n’y arrive presque plus. Elle se laisse complètement bercer par les sensations qu’elle parvient encore à analyser. Un fourmillement, une tension, une contraction, un relâchement. Alors qu’elle commence à se sentir vidée de son énergie, ses dernières forces semblent aspirées. Tel le reflux des vagues, elles se dirigent au creux de son ventre pour s’y regrouper, faisant grandir en elle une boule d’énergie. Se nourrissant du moindre plaisir, cette dernière finit par atteindre une dimension jusqu’alors inconnue d’Agathe. Et alors qu’un éclair lui brouille la vue, cette réserve explose violemment.

Devant ce corps tremblotant, Iris s’empresse de retirer le bandeau de la suppliciée, juste au moment où inondée de dopamine, elle émet un sourd râle d’agonie avant de s’effondrer.
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Quelque peu stupéfaite par cette réaction, elle regarde Clémence qui vient aussi de s’arrêter. Observant avec inquiétude leur amie, elles se précipitent vers les liens pour libérer leur victime.
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« … fique, grésille la voix. Allo ?! Vous m’entendez ?

– Oui, répond Clémence. Mais deux minutes, s’il vous plaît.

– Agathe, vous avez été magistrale ! Vous n’avez tenu que dix-sept minutes trente-cinq, mais je dois avouer que c’était d’une exceptionnelle intensité.

– Agathe ? s’inquiète Iris voyant que son amie ne bouge pas même libérée.

– Attends, répond cette dernière en repliant ses membres contre elle pour se mettre en position foetale.

– Tu vas bien ? interroge Clémence.

– Oui, mais laissez-moi profiter encore quelques instants.

– Hahaha ! Donc comme ça tu es attirée par les femmes… Tu m’as caché un sacré truc là.

– Même en étant au courant, j’avoue que je m’attendais pas à une telle réaction, enchaîne Iris. Enfin, laissons-la tranquille. »

Après quelques instants, Agathe finit par s’asseoir doucement, le regard perdu.

« Purée ! Ce que c’était bon.

– Effectivement, acquiesce Clémence, tu as l’air d’avoir pris ton pied.

– C’était la première fois que je ressentais un truc pareil.

– Bon, intervient Iris un peu gênée. On termine ?

– Comme vous voulez, surgit la voix. Vous pouvez faire une pause ou enchaîner. À vous de voir.

– Cinq minutes. J’ai une question, adresse Clémence à Agathe. Qui est Claire ?

– Heu…

– Tu l’as murmuré plusieurs fois, révèle Iris penaude.

– C’est une fille de ma promo, avoue Agathe.

– Et pourquoi on l’a jamais rencontré si y a un truc entre vous ? questionne Clémence.

– Parce que y a rien entre nous justement.

– Ha…

– Bon, reprend Agathe avec un sourire espiègle, j’ai soif. Donc, je vais aller boire un coup et puis… ça sera à ton tour Clém.

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

très bonne suite :) Hâte de voir comment tout cela va finir :)

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Oui très jolie partie,



Quelle implication dans les personnages, cela fait plaisir ! :D

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

J'adore ton histoire ! :D

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Une vraie bonne histoire. Impatient de voir la suite avec Clémence. Je m’imagine Cindy du Koh Lanta de l’an dernier pour ceux qui aiment le programme, avec un peu le même caractère

Re: Les 3 meilleures ennemies [F/FF]

Non de dieu que c'est bon... Cette histoire est une sacré pépite. Continue comme ça, j'ai hâte !