Histoire : Anticipation - partie 4 (fin)

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Histoire


Histoire ajoutée le 13/07/2011
Épisode ajouté le 13/07/2011
Mise-à-jour le 03/07/2021

Anticipation - partie 4 (fin)

Mehrnouch était bien trop épuisée pour leur opposer la moindre résistance et s'endormit presque aussitôt malgré l'inconfort de sa position. Juste avant de sombrer dans le sommeil, elle entendit néanmoins Jaimira lui lancer :
- Ainsi, tu ne tenteras pas de nous empêcher de poursuivre ton interrogatoire. Car si j'étais à ta place, je serais prête à n'importe quelle folie...
Le sommeil de Mehrnouch ne fut pas de longue durée. A peine une heure plus tard, elle fut réveillée en sursaut par deux gardes, deux amazones qu'elle avait déjà vues lors de son séjour. Les deux filles s'assirent sur le bord de la couchette, de part et d'autre de la prisonnière, et commencèrent à la caresser sur tout le corps.
- Alors, fillette, on va entamer la dernière ligne droite ? Demain va être pour toi une journée décisive...
- Oui, poursuivit la seconde, tu vas faire connaissance de la Commissaire aux aveux et de sa petite équipe...
- On dit que les suspects ne résistent pas longtemps à leurs questions. Tout dépend bien sûr du reste d'énergie qu'il leur reste quand commence la séance. Et vois-tu, un sommeil de trop bonne qualité pourrait te permettre de récupérer quelques forces superflues et prolonger ainsi ton calvaire. C'est pourquoi nous avons coutume de nous occuper de nos pensionnaires lors de la dernière nuit. Voilà comment cela se passe...
Les deux filles commencèrent à chatouiller la jeune fille, sous les aisselles, sous les pieds et, même si elles n'étaient pas des spécialistes en la matière, le résultat était sans appel. Mehrnouch toujours attachée sur la couchette, gigotait et hurlait avec tout ce qui lui restait de ses forces.
- Allons, fillette, personne ne viendra t'aider ici, il n'y a que les gardes de l'équipe de nuit. Chacune de nous viendra de temps en temps te tenir compagnie de cette façon. Il faut dire aussi que ce n'est pas tous les jours que nous hébergeons des suspects de ton importance...
- C'est vrai que demain, tu auras pas mal de chose à déballer, et la séance risque de se prolonger.
- De toute façon, plus vite tu craqueras et mieux ça vaudra pour toi...
- Alors, si tu dors, tu résisteras plus longtemps et tu ne sais pas dans quel état elles sont capables de te réduire...
- En somme, tu vois, nous faisons ça pour te rendre service...
Les deux gardes continuèrent ainsi pendant quelques minutes, avant de se lever et d'abandonner la prisonnière, couverte de sueur et encore agitée de tremblements.
- A tout à l'heure...
Les pensées de Mehrnouch étaient confuses. Elle était donc un suspect d'importance ? Mais à quel sujet ? A quoi était-elle mêlée ? En tout cas, même si elles n'utilisaient pas les instruments et les techniques sophistiquées des spécialistes, les gardes avaient parfaitement bien joué leur rôle. Mehrnouch ne pourrait pas récupérer des forces en dormant, et dieu sait dans quel état elle serait présentée à ses bourreaux.
Mehrnouch commençait à se calmer. Sa respiration devenait plus tranquille et régulière, quand soudain, la porte s'ouvrit avec fracas et trois autres gardes entrèrent et recommencèrent à s'occuper d'elle de la même façon. Ainsi, toute la nuit, les visites se succédèrent à un rythme variable, laissant la prisonnière dans la peur de la suivante.
Enfin, la toute petite fenêtre en haut d'un mur de la cellule lui montra que le jour se levait. Après une attente qui lui paru plus longue que celles de la nuit, la porte s'ouvrit à nouveau, et une jeune femme entra, suivie de quatre gardes qu'elle n'avait pas vues pendant la nuit. La relève avait donc eu lieu et l'équipe de jour commençait son travail. La jeune femme portait une sorte de tunique qui s'arrêtait au-dessus des genoux, et qui était fermée par une cordelette à la taille. Elle était chaussée de simples nu-pieds blancs, comme on en met sur la plage. Ses cheveux étaient courts et elle portait de fines lunettes.
- Je suis Annoushka, l'infirmière du Centre. Je viens te chercher et te préparer pour ton interrogatoire.
Comme elle commençait à détacher la prisonnière, les gardes se mirent en position pour interdire toute tentative désespérée. Mehrnouch se leva péniblement et suivi sans résistance la nouvelle venue, encadrée par les geôlières. Le petit cortège ne suivit pas le corridor habituel menant aux salles de torture, mais grimpa des escaliers, emprunta les couloirs d'un véritable labyrinthe. On s'arrêta près d'une longue baie vitrée qui donnait comme un balcon sur une grande salle en contrebas. Mehrnouch regarda le terrifiant spectacle qui s'offrait à elle.
C'était une autre salle de torture, la No 1. Un jeune homme hurlait, sanglé sur un chevalet en forme de X bien écarté, le corps étiré, les yeux bandés. Deux filles de haute stature et d'une grande beauté se trouvaient de part et d'autre du corps attaché. Ces deux filles semblaient sorties du même moule, tant leur ressemblance était incroyable. Elles portaient elles aussi une petite tunique, mais noire, des escarpins à hauts talons, des lunettes noires ainsi que des gants en latex noir qui leur montaient jusqu'en haut des bras. Des cheveux noirs et raides semblaient couler jusqu'aux épaules et dessiner un ovale autour de leur visage.
- On les appelle les Siamoises. Mais ce ne sont que des sœurs jumelles. On prétend qu'elles ont été conçues en laboratoire. Il paraît que seuls leurs yeux et leurs empreintes digitales permettent de les différencier, et que c'est pour cela qu'elles ne se séparent jamais de leurs épaisses lunettes noires et de leurs gants. Elles sont techniciennes en chatouille et tortures en tout genre. Dès leur plus jeune âge, elles ont été programmées pour la torture. Ainsi, si elles n'ont jamais étudié les maths, l'anatomie n'a aucun secret pour elles. Et le français a été remplacé par la psychologie de la peur. Toute leur éducation a été faite dans ce sens. Elles ne disent jamais un mot, mais elles font craquer les criminels les plus endurcis. Elles ne savent rien faire d'autre, mais dans leur domaine, nul ne leur résiste.
Une autre femme se tenait auprès du prisonnier. Bien que très belle, elle paraissait plus âgée, ses cheveux blonds étaient assez courts, elle était habillée d'un vêtement beaucoup plus sophistiqué que ses compagnes. Tout dans son allure lui conférait une évidente autorité.
- Elle, c'est la Commissaire aux aveux. C'est aussi la chef de tout le Centre. Elle a tout pouvoir pour arriver à ses fins. C'est elle qui décide de la vie ou la mort des prisonniers. Tout le monde la craint. Aucune subordonnée n'ose la contredire ou lui désobéir. Elle est capable de pousser les tortures à des intensités incroyables. Le pire qui pourrait arriver à un suspect, c'est d'être innocent de ce qui lui est reproché. Un coupable peut encore s'en sortir en avouant, mais quelqu'un qui n'a rien à lui dire est perdu...
Enfin, une femme se tenait à l'écart, portant la tenue classique des chirurgiens en salle d'opération, tout en vert. Elle était penchée sur un pupitre de contrôle. On peut penser qu'elle surveillait les paramètres de survie du jeune homme. Fascinée, Mehrnouch contemplait le spectacle irréel qui se déroulait à l'étage inférieur. Les Siamoises s'occupaient maintenant des aisselles du prisonnier, promenant sur ses parties les plus sensibles à la chatouille des petites brosses électriques qui lui firent penser à ces brosses à dents à moteur qui vibrent très rapidement. En tout cas, l'effet était bien réel. Le prisonnier criait comme un perdu, suppliait en vain. Son sexe était dressé comme un obélisque et devait lui faire affreusement mal, mais personne ne semblait vouloir le soulager de ce côté. La Commissaire était assise sur un petit siège, près de la tête du supplicié et semblait se délecter de ses hurlements. Elle lui caressait le visage et semblait lui murmurer quelque chose.
Le petit groupe se remit en marche jusqu'à une salle où Mehrnouch entra en compagnie de la jeune infirmière. Il s'agissait visiblement d'une salle de soins, assez grande, propre et très ordrée. On y trouvait une chaise gynécologique, un lit d'examen, des chariots d'appareils et d'instruments, quelques armoires et... une grande baignoire. La porte se referma, laissant les deux jeunes filles seules sans la pièce.
- Je ne suis pas là pour te faire souffrir, commença Annoushka, je dois simplement te préparer pour ta séance. Alors tiens-toi tranquille, tout ira bien et je n'aurai pas besoin de t'attacher. Nous allons commencer par te raser.
- Raser ? Mais raser quoi ? " demanda Mehrnouch.
- Tout ce qui ressemble à des poils mal placés. Sous les bras et... entre les jambes.
Mehrnouch se laissa conduire jusqu'à la chaise gynécologique et s'installa avec tout de même une certaine appréhension. Annoushka approcha un chariot sur le quel on trouvait quelques objets, en particulier un petit rasoir bon marché et une cuvette remplie d'eau. Elle enfila une paire de gants de chirurgie et entrepris de recouvrir de mousse la petite fourrure intime de sa patiente. Le rasoir fit son œuvre, manié de main de maître par la jeune infirmière, et bientôt, plus un poil ne restait debout, tous emportés dans la cuvette.
Ce fut ensuite le tour des aisselles, ce qui fut très désagréable, tant Mehrnouch était devenue chatouilleuse. Elle se força tant bien que mal à ne pas bouger, et rapidement, ces parties sensibles furent aussi nues que le reste de son corps. Mehrnouch tenta de questionner la jeune fille pour essayer de comprendre ce qui lui arrivait, mais les réponses de celle-ci ne l'avancèrent guère.
- Je ne sais pas de quoi tu es accusée, et je ne dois pas le savoir. Je fais simplement mon travail le mieux possible et sans poser de questions. Mais si j'ai un conseil à te donner, c'est de ne pas t'obstiner. J'espère pour toi que tu es coupable. La semaine dernière, elles ont interrogé une fille qui, après coup, a été innocentée par un autre témoignage. Mais dans quel état elles l'ont mise... Je pense qu'elle ne s'en remettra jamais.
- Et que font-elles des prisonniers quand tout est fini, qu'elles ont eu ce qu'elles veulent ?
- En général, ils reçoivent la " piqûre de l'oubli ", une substance qui leur fait oublier jusqu'à leur nom, et ils sont relâchés. C'est très mauvais pour le moral de nos adversaires, qui ne peuvent pas savoir ce qu'ils nous ont appris et qui ne peuvent plus compter sur eux. Mais il arrive que quelques-uns ne survivent pas et ils sont abandonnés quelque part. Quand ceux d'en face les retrouvent, ils ont de quoi se poser bien des questions sur ce qui les attend. C'est bien pour cela que je te conseille de leur dire tout ce que tu sais. Tu es jeune, tu es belle, tu peux encore vivre. Je t'en prie, ce serait un beau gâchis si tu t'obstinais.
Annoushka éloigna le chariot, retira ses gants et rinça ses mains sous l'eau d'un robinet. Mehrnouch se leva, et vit Annoushka qui faisait couler un bain dans la baignoire. Elle se rapprocha et senti de la main que la température de l'eau était très agréable.
- Allons, saute là-dedans, lui fit la jeune fille. Je veux que tu sois propre et belle en sortant de chez moi. Mehrnouch entra donc dans le bain et commença à se frictionner le corps.
- Non, non, laisse-moi faire, je vais m'occuper de toi. Tu n'as rien à craindre, profite du moment présent et ne pense à rien d'autre.
En effet, Annoushka se déshabilla et entra à son tour dans le bain. Elle répandit la mousse du bain sur tout le corps de sa nouvelle amie et entrepris de la caresser sur toute sa surface. Un instant, sa main remonta le long de la jambe de Mehrnouch, provoquant un gros frisson dans tout son corps. Leurs yeux se croisèrent et les deux jeunes filles partirent d'un éclat de rire. C'était bien la première fois que Mehrnouch riait de bon cœur depuis le début de son aventure. Après ce bon moment de complicité, Annoushka sortit la première du bain, s'essuya, remis sa tunique, ses nu-pieds et ses lunettes, et se prépara à sécher Mehrnouch qui, à regret, se glissait à son tour hors de la baignoire.
- Allonge-toi sur la table d'examen, je vais te faire un bon massage.
La patiente obéit docilement, se coucha sur le ventre et la jeune infirmière la rejoint avec un pot d'huile de massage à l'odeur agréable. Elle en répandit dans ses mains et commença à masser énergiquement le corps de Mehrnouch. Le dos. Les épaules et le cou. Les bras. Les mains. Les fesses. Les jambes. Les pieds. Elle fit ensuite retourner sa compagne et la coucher sur le dos. Son corps était beau, très beau. Ses pointes de seins étaient dressées, visiblement excitées.
- Tu as envie de moi... Ce n'est pas bien, ça provoque des tensions dans ton corps et empêche de décontracter tes muscles. Je vais te soulager de tes envies.
Joignant le geste à la parole, Annoushka offrit à sa patiente une longue série de caresses érotiques en se rapprochant de son sexe, ce qui eut pour effet d'augmenter encore son excitation. Jamais auparavant, Mehrnouch n'avait eu de pensées lesbiennes, mais les caresses étaient proposées avec tant de naturel et de douceur qu'elle se laissa faire et goûta au plaisir de se faire caresser par une fille douce et câline. Les mains de la jeune infirmière couraient le long du corps offert et celui-ci réagissait à merveille. Elle arrêta ses doigts sur le clitoris et leur fit faire de petits cercles. L'autre main s'occupait des pointes de seins et il ne fallut pas longtemps pour que Mehrnouch fit entendre des petits halètements et des gros soupirs. Annoushka poursuivit son œuvre et bientôt les réactions augmentèrent d'intensité, et enfin, l'orgasme arriva, arrachant un cri de plaisir à la jeune fille. Un vrai orgasme. Un orgasme merveilleux, provoqué par la douceur d'une jolie fille attentionnée et très douée. Pas violemment tiré par une machine, comme ces jours passés. Un orgasme différent aussi de tout ce qu'elle avait connu avec les garçons.
Annoushka laissa quelques instant sa patiente à ses soupirs et sa plénitude, puis recommença le massage interrompu. Elle reprit un peu d'huile et n'oublia aucun endroit. Elle termina par un doux massage du visage et recouvrit enfin le corps de Mehrnouch d'une douillette couverture et la laissa s'endormir tranquillement.
Ce ne fut pas long. Les gardes entrèrent avec grand bruit dans la pièce, réveillèrent brusquement la prisonnière et la firent lever. Annoushka s'approcha et lui fit ses adieux, une larme au coin de l'œil.
- Je t'en prie, ne leur résiste pas, ça me ferait trop de chagrin.
- Mais je n'ai rien à leur dire, je ne sais même pas pourquoi je suis là !
- Je t'en prie...
Les gardes entraînèrent Mehrnouch dans les corridors et bientôt on arriva à la grande baie vitrée. Visiblement, le prisonnier avait craqué. Il parlait. Un micro était placé près de son visage, bien qu'il ne pût le voir à cause de son bandeau sur les yeux. Ses paroles, entrecoupées de sanglots étaient enregistrées pour les besoins de l'enquête. Un nouveau suspect avait craqué, un nouveau cas était éclairci et la Commissaire était visiblement satisfaite. Les mains des deux filles continuaient à caresser le corps de l'homme, se rapprochant de temps en temps de ses endroits les plus sensibles, lui rappelant au passage qu'il n'ait surtout pas intérêt à s'arrêter ou à oublier quelque chose. La toubib avait approché un chariot pour le transport de malades et préparait une grosse seringue. Mehrnouch pensa à la piqûre de l'oubli.
L'ascenseur était arrivé, les portes s'ouvrirent et les gardes poussèrent Mehrnouch à l'intérieur. La cabine descendit d'un étage et d'autres portes s'ouvrirent sur le côté. On entrait dans une salle meublée seulement de quelques chaises, une sorte de salle d'attente, mais sans les vieux magazines qui traînaient sur une table... Au bout d'une dizaine de minutes, un signal rouge s'alluma au-dessus de la porte qui donnait vraisemblablement sur la salle de torture. La porte disparut brusquement. Mehrnouch, dont l'anxiété allait croissant, fut poussée dans la salle par les gardes, qui disparurent aussitôt et la porte retrouva sa place, ne laissant aucune possibilité de fuite.
C'était bien ce qu'elle s'attendait à trouver. Les deux siamoises, la Commissaire, la toubib. Un nouveau chariot avait remplacé le précédent. C'était donc évidemment ce qu'on lui promettait pour sa sortie. Elle leva les yeux, mais elle ne vit personne derrière les vitres de la baie. D'ailleurs, ces vitres étaient légèrement fumées et on ne voyait pas grand chose depuis la salle fortement éclairée. Les deux dangereuses beautés s'approchèrent et l'entraînèrent vers la table de torture. La Commissaire s'approcha.
- Bienvenue parmi nous, jeune fille. Je pense que tu as compris que toute résistance est inutile. Tu vas nous apprendre un tas de choses très intéressantes. Je vois que notre incorrigible Annoushka a bien pris soin de toi. Elle en a même rajouté... Il faudra que je la corrige. Maintenant, approche-toi et mets-toi à table. C'est le cas de le dire ! ! !
Sans un mot, les deux bourreaux l'installèrent sur le chevalet et commencèrent à l'attacher. Les épaisses lunettes noires ne laissaient rien paraître de leurs yeux, mais leur visage trahissait une froide détermination évidente. Mehrnouch senti la panique monter en elle alors que les mains gantées des deux sœurs bouclaient les sangles de cuir. Les mains et les chevilles, d'abord, avec les jambes très écartées. Elle se sentit écartelée quand la machine eut un mouvement et sembla s'allonger. Ensuite, d'autres sangles furent bouclées au-dessus des coudes et des genoux. Une sorte de harnais lui plaquait le tronc sur la table en lui dressant les seins, et enfin une dernière lanière lui passait sous le nombril. Ses pieds furent immobilisés par des étriers et ses mains furent enfermées dans des boules de plexi, lui empêchant d'attraper quoi que ce soit. Quant à son sexe, il était ainsi offert à toutes les fantaisies. Il reçut rapidement la visite d'un appareil ressemblant à celui de la salle No 8, mais en plus sophistiqué. De même, les deux bourreaux installèrent un appareil plat au-dessus de chacun de ses seins. Elle savait ce que cela signifiait... Les sangles semblaient munies de capteurs métalliques, comme pour un électrocardiogramme. C'était sûrement cela, car la fille en vert vint relier quelques fils électriques à ces capteurs.
La Commissaire vint prendre place près du visage de la prisonnière et le caressa doucement.
- Nous avons une petite surprise pour toi. Nous expérimentons un nouveau produit qui augmente la sensibilité au toucher. Ce produit est encore bien plus efficace que celui que tu as pu apprécier ces derniers jours. Et tu es le sujet idéal pour nos essais.
En effet, la toubib avait enfilé des gants et s'approchait avec une grande seringue. Elle planta l'aiguille dans une veine du bras de la prisonnière et lui injecta le produit. Le corps de Mehrnouch fut pris dans une bouffée de chaleur et elle eut un instant de la peine à respirer. La fille posa la seringue et examina la patiente. Elle pris son pouls et sa tension, palpa la langue et regarda ses yeux.
- Il faut attendre quelques minutes avant de commencer, dit-elle à la Commissaire, de façon que le produit fasse bien son effet dans toutes les parties du corps.
- Avec un sujet de cette valeur, nous avons tout notre temps, répondit cette dernière. En attendant, finissez donc de la préparer.
La fille s'approcha et plaça entre les dents de la prisonnière une sorte d'anneau recouvert de caoutchouc et muni de petites sangles, lui bloquant la bouche grande ouverte.
- C'est juste pour t'empêcher de te mordre la langue.
Un bandeau vint encore recouvrir les yeux de Mehrnouch, la plongeant ainsi dans le noir. Ainsi tout était prêt, la torture pouvait commencer.
Chacune pris son poste et la Commissaire ordonna :
- Nous commençons par les aisselles. No 1.
Aussitôt, les deux sœurs se mirent à chatouiller Mehrnouch sous les bras, et le résultat fut indescriptible. Mehrnouch hurla, tout son corps se raidit et elle compris aussitôt qu'elle ne pourrait pas supporter longtemps le traitement qu'on lui infligeait.
- Ce nouveau produit semble être une merveille, fit la Commissaire. Les pieds, maintenant. No 2.
Les deux frangines, obéirent immédiatement et concentrèrent leurs efforts sur les pieds de la prisonnière. Là aussi, les résultats ne se firent pas attendre. Mehrnouch pensait qu'elle avait tout vu ces derniers jours, mais elle s'aperçut qu'il n'en était rien. Les deux techniciennes connaissaient bien leur boulot. Mieux, elles le maîtrisaient. La fille en vert suivait tout le processus sur ses écrans et ce qu'elle voyait avait de quoi l'effrayer. Jamais encore, elle n'avait vu de pareils résultats. Cette nouvelle drogue était incroyablement efficace, mais aussi, cette fille était incroyablement chatouilleuse. Elle se demandait si tout de même la dose n'était pas un peu exagérée, si tout compte fait la prisonnière pourrait la supporter sans développer un problème cardiaque, pulmonaire ou nerveux. Elle pensa s'en ouvrir à la Commissaire, mais celle-ci, absorbée par son sujet, continuait de changer tranquillement de torture.
- No 24.
- No 31, maintenant.
Les deux bourreaux, qui avaient entendu, changeaient aussitôt de partie du corps et de technique de chatouille. S'approchant du visage de la suppliciée, la Commissaire lui parlait calmement.
- Oh oui, ma colombe, c'est dur, c'est très dur. Parle, et tout s'arrêtera. Allons, parle. Tu es belle, très belle. Ce serait dommage d'abîmer ce beau corps. No 34.
Changement de torture, et changement de cris, aussi. Entre-temps, l'appareil enfoncé dans son sexe s'était mis en marche. Et l'efficacité était extrême. Stimulant autant le clitoris que le vagin, il avait déjà provoqué un premier orgasme, quand, sur un ordre de la Commissaire, les bourreaux mirent en fonction les petites plaques de stimulation des seins. Ceux-ci semblèrent gonfler et leur pointe s'allongea. Au moment où ils touchèrent les appareils, la prisonnière eut un sursaut et hurla encore plus fort.
- Tu vois, ma biche, nous pouvons prolonger indéfiniment ton calvaire. Allons, je sais que tu es une fille raisonnable. Tu n'as pas grand chose à faire et tout s'arrêtera. No 40. Comprends donc que tu ne pourras pas résister longtemps. Ton obstination ne te mènera à rien.
L'intensité des chatouilles était si forte que Mehrnouch se sentit défaillir. Elle avait de la peine à reprendre son souffle entre les hurlements et les sanglots. Elle se sentit perdue. La toubib était attentive et vit ces signes sur ses écrans. Elle finit par se décider et suggérer de ralentir un peu le rythme, afin de faire durer la prisonnière. Elle était infiniment plus précieuse vivante que morte.
La Commissaire, bien à regret, se décida à changer de torture et en choisir une moins violente, mais pas à faire une pause. Pas question. On augmenta aussi l'intensité du stimulateur sexuel, afin de donner un peu de punch à la suppliciée. Le traitement dura ainsi encore un bon moment, alternant les moments forts et plus calmes, jusqu'à ce que la Commissaire ordonna d'interrompre la séance.
- Il est l'heure pour nous d'aller manger. Cela donnera à notre invitée un moment de répit et lui permettra de réfléchir. Nous reprendrons la séance après le repas. Laissez les appareils en place. Quant à toi, petite dinde, je te conseille de ne pas t'obstiner. Je suis prête à te sacrifier pour obtenir ce que je veux savoir. Tout à l'heure, quand nous reviendrons, je veux des réponses !
Mehrnouch se retrouva donc seule, avec les pensées tourbillonnant dans sa tête. Elle avait effroyablement mal partout. Non seulement aux endroits touchés par la torture, mais aussi à tous ses muscles qu'elle avait sollicités en vain en tirant sur les liens. Elle désespérait de s'en sortir, parce qu'elle n'avait tout simplement rien à avouer. Rien qui puisse arrêter la torture, rien qui puisse la sauver. Cette femme semblait déterminée à aller jusqu'au bout de cette folie et rien ne la ferait fléchir. Les bourreaux connaissaient leur histoire et il n'y avait rien à espérer de ce côté-là non plus. Quant à la toubib, elle paraissait avoir une peur bleue de sa chef et ce n'est en tout cas pas elle qui ferait arrêter le supplice. Annoushka ? Elle n'avait sûrement pas les codes de la porte et ne pourrait jamais arriver jusqu'à elle. Etait-elle derrière les baies vitrées ? Avait-elle assisté à la séance ? Le bandeau sur ses yeux ne le lui permettait pas de le savoir. En tout cas, si la jeune infirmière était sincère, si son amitié n'était pas feinte, elle devait être dans tous ses états en voyant que la séance se prolongeait. Et la Commissaire qui avait parlé de la corriger ! A quoi s'était-elle exposé en lui offrant ce moment de tranquille volupté ?
Mehrnouch était perdue dans ses pensées quand elle entendit revenir l'équipe d'enquête. Les bourreaux reprirent leur place et la Commissaire se rassit sur son petit siège.
- Alors, mignonne (tiens, ce n'était plus petite dinde), on est devenue raisonnable ? Non ? Quel dommage ! Nous allons donc devoir te passer au troisième degré.
La panique elle aussi revenait au galop. Mehrnouch se préparait au pire quand elle sentit la Commissaire lui appliquer un masque sur son nez et sa bouche toujours grande ouverte.
- Un peu de gaz hilarant va te faire le plus grand bien. No 52.
Mehrnouch sentit une odeur enivrante et il lui semblait qu'elle était ivre. Elle eut l'impression de se trouver sur un nuage et que tout vacillait autour d'elle. Les techniciennes se remirent au travail et aussitôt elle ne put s'empêcher de rire, mais un rire fou, pas maîtrisable, un rire qui vous fait éclater la poitrine. Les stimulateurs se remirent eux aussi en fonction et Mehrnouch senti qu'elle allait sombrer dans la folie.
Devant ses consoles, la fille en vert ne savait plus quoi faire. Tous les paramètres dépassaient ce qu'elle avait déjà vu, et bien des prisonniers avaient succombé bien en dessous de ces valeurs. Mais la Commissaire ne semblait pas vouloir entendre ses remarques, bien prudentes, il est vrai.
- Allons, fillette, parle. Tu es épuisée. Il y a un bon lit douillet qui t'attend. Un lit où tu pourras dormir et oublier. Parle !
- Madame, les paramètres sont alarmants. Il faut absolument faire quelque chose, sinon on va finir par la perdre.
- Bien, fini par admettre la Commissaire. Je vais lui couper le gaz et lui donner un peu d'oxygène. En espérant que ça va la réveiller un peu.
Aussitôt, Mehrnouch se sentit respirer plus librement, bien que les deux bourreaux continuent de chatouiller ses pieds à l'aide d'un outil qu'elle ne pouvait identifier.
- Tiens, on va essayer ce nouveau gadget qui a fait fureur avec ton prédécesseur. No 60.
Les deux filles reposèrent leur outil et prirent à la place ces fameuses petites brosses vibrantes que Mehrnouch avait remarquées depuis les baies du corridor. Là encore l'effet ne se fit pas attendre. C'était encore plus insupportable qu'elle avait pu l'imaginer. Les deux bourreaux appliquaient les petites brosses sur ses plantes de pieds et l'effet était dévastateur. En se dirigeant sur les orteils les brosses firent lancer à la suppliciée des cris encore plus stridents. En plus, sous l'effet des stimulateurs, les orgasmes se succédaient et Mehrnouch savait qu'ils ne faisaient ainsi que prolonger le traitement.
- No 62, maintenant. Les deux filles se dirigèrent vers le haut du corps de la suppliciée et quand celle-ci entendit les petits moteurs se rapprocher de ses aisselles, elle crut son dernier moment arrivé. Elle cria encore, mais son cri resta dans sa gorge, elle ne pouvait plus rien supporter. Et ses bourreaux s'appliquaient à fournir le maximum d'effet de leurs petits instruments. Mehrnouch était terrorisée. Jamais elle ne s'était imaginée que l'esprit humain était capable d'une telle sophistication dans l'horreur. Quand la toubib suggéra une nouvelle fois de baisser l'intensité, la Commissaire perdit patience.
- Cette fille s'est assez moquée de nous. Maintenant, ça suffit. Nous allons sortir les grands moyens. No 101.
Le supplice 101 demandait une certaine préparation. Des appareils munis de brosses rotatives furent accrochés au chevalet, dans des fixations prévues à cette fin. Ces appareils furent réglés pour effleurer la peau de la prisonnière sous ses pieds, aux aisselles et en divers endroits du corps. De nouveaux capteurs furent collés sur sa peau et reliés à un nouvel appareil.
- Cette fois, c'est quitte ou double. Ou bien tu nous déballes ce que tu as à nous dire, ou c'est la fin de la route pour toi, dans d'atroces souffrances. Désormais, c'est l'ordinateur qui prend en main ton traitement et nous ne pourrons plus rien pour toi. Tu as compris ce que ça signifie ? C'est une machine qui va s'occuper de toi, et elle, tu ne pourras pas la duper. C'est décidé, on la met en route ?
Mehrnouch ne pouvait de toute façon pas dire un mot...
- En route.
Les brosses se mirent aussitôt en mouvement et les sensations furent telles que Mehrnouch se senti bientôt partir dans l'inconscience. Les brosses ralentirent un peu, juste au point que le supplice se prolongeait sans que la prisonnière ne put lui échapper en perdant connaissance.
- Tous les paramètres sont dans le rouge, fit la toubib.
- Je pense bien, mais maintenant, c'est l'ordinateur qui décide. Et je ne ferai rien pour l'en empêcher. Continuez comme ça.
- Mais nous allons la perdre, si nous insistons !
- Tant pis ! Pour elle, c'est le prix de son entêtement. Maintenant, nous devons savoir. Tant pis pour elle.
La machine continuait à varier la vitesse des brosses, tandis que Mehrnouch partait du côté de l'inconscience ou refaisait un tant soit peu surface. Cette invention était vraiment née d'un esprit retors et pervers pour tenir ainsi quelqu'un sur le fil fragile qui sépare la vie du néant. Le supplice dura encore un temps impossible à évaluer. Mehrnouch sentait parfois les mains gantées des deux filles qui lui caressaient le corps sans s'approcher des appareils en fonction. Les stimulateurs donnaient eux aussi tout ce qu'ils pouvaient, mais ils n'étaient certainement pas prévus pour une telle intensité.
Quand au bout du compte, la machine parut accélérer, s'emballer, même, Mehrnouch compris que l'ordinateur avait décidé que ce serait la fin. Elle était à la fois terrorisée et soulagée. Terrorisée, parce qu'elle aimait la vie, et soulagée, parce que son calvaire touchait à sa fin. Les différents stimulateurs et l'apport d'oxygène ne suffisaient plus à la tenir consciente. Les derniers cris qu'elle entendit furent confus :
- On la perd, on la perd !
- On ne peut pas arrêter la machine !
- Plus d'oxygène !
- On est au maximum !
- On la perd !
- ...
Quand Mehrnouch se réveilla, elle était couchée sur un lit confortable. La pièce était plongée dans la pénombre. Elle réalisa que cette chambre était la sienne et qu'elle était chez elle. Il faisait sombre tout simplement parce que c'était la nuit. Elle vit l'heure sur son réveil : 22 h 30. Un léger ronronnement attira son attention. Son ordinateur était en marche, mais son écran s'était mis en veille.
Elle se leva à grand-peine. Elle avait mal partout. Elle avait l'impression d'avoir fait un cauchemar épouvantable et avait de la peine à rassembler ses idées. Elle alluma la lumière et se regarda dans un miroir. Elle était affreuse. Elle avait les traits tirés, elle semblait sortie droit d'un film d'épouvante. Mais était-ce un rêve ?
Elle regarda ses poignets. Ils portaient des marques de cordelettes. Ses chevilles présentaient les mêmes marques. Son sexe la brûlait. Elle constata qu'elle n'y avait plus aucun poil, elle était soigneusement rasée. Pareil pour les aisselles. Son bras présentait la marque d'une piqûre. Ses mâchoires lui faisaient mal, certainement à cause de l'anneau buccal. Ses pieds étaient rouges, presque écarlates. Et elle avait beaucoup de peine à se tenir debout.
- Quel jour sommes-nous ? Samedi.
Elle ne comprenait vraiment plus rien. Elle se souvenait s'être couchée le vendredi soir. Elle avait donc dormi toute la nuit, puis la journée suivante. Mais son cauchemar s'était prolongé sur plusieurs jours !
Elle se traîna douloureusement jusqu'à son ordinateur et s'assit sur son petit fauteuil de travail. En touchant la souris, elle provoqua l'allumage de son écran, et au bout de quelques secondes, elle put lire : « Vous avez un nouveau(x) message(s). Cliquez ici ».
Elle cliqua pour lire le message et son sang ne fit qu'un tour.
« Merci pour ta participation à la première partie du jeu des chatouilles. Nous espérons que tu as eu du plaisir. Nous avons bien pris note de ton inscription pour la prochaine partie du jeu - niveau 2. Nous te contacterons en temps utile. »

- FIN -

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