Histoire : Jessica et ses frères.

Chapitre 2

La sonnerie du collège retentit. Tout le monde sort des classes, courant en hurlant de joie dans les couloirs. Les vacances ! Les grandes vacances ! Enfin ! Il est 15 heures, on est vendredi. Je sors, après avoir dit au revoir et souhaité de bonnes vacances à tous mes amis, que je ne verrai pas avant la rentrée. Je vais passer les deux mois de vacances avec mes frères ! Farniente à la maison, baignades dans notre piscine, puis nous partirons à la mer une semaine, puis une à la montagne avant de revenir à la maison. Je pourrais passer le reste du temps avec mes amis, me direz-vous. Mais non, je préfère rester en famille. De toute façon, ils partent tous pendant les deux mois, alors…Et puis je rigole beaucoup plus avec eux qu’avec n’importe qui. Ils sont géniaux, je les adore. J’entends le rugissement de leurs motos. Comme d’habitude, superbe dérapage, arrivée devant moi, les garçons ont les yeux rivés sur les engins et les filles les yeux rivés sur les pilotes. Le range mon sac dans le mini coffre sous le siège, je prends mon casque et m’assieds derrière Julien. On rentre, on prend nos sacs et on va dans le jardin, avec tous nos cahier, tous nos cours, contrôles… et on fait ce qu’on fait chaque année : On allume un grand feu, et on jette tout dedans ! C’est extra. Puis, on l’éteint, et on saute dans la piscine !
Je nage une petite demi –heure avant d’aller paresser à côté de la piscine, sur une chaise longue, regardant distraitement Julien, Justin et Joachim, qui se poussent, se coulent, s’éclaboussent en riant comme des gamins. Je prends un magazine, je mets mes lunettes de soleil et je lis, tranquillement.

Il est 16 heures, Je décide de retourner dans la piscine. J’avise le matelas gonflable vert posé contre la palissade, je le prends et je mets à l’eau. Je m’allonge dessus et me laisse dériver tranquillement. Enfin, tranquillement…c’était sans compter sur Justin, qui surgit sous le matelas, et le retourne. Brusquement réveillée par le contact avec l’eau, je décide de me venger. Alors qu’il monte dessus, je me dirige vers lui, prête à faire la même chose, sous le regard amusé de Julien et Joachim. Je vais sous le matelas, et pousse de toutes mes forces. Mais ça ne marche pas, il se soulève juste un peu. Pas assez en tout cas pour réussir à faire chuter Justin. Je ressors de l’eau, Justin et mes deux autres frangins sont morts de rire. Pas moi.
Je me sèche, et monte dans ma chambre pour m’habiller. Un short blanc, un débardeur moulant bleu, et de simples sandales blanches aux pieds. Je constate en redescendant que la piscine est vide. Ils sont sûrement allés se changer aussi. En effet, je ne tarde pas à les revoir. Joachim porte un t-shirt noir, avec un liseré blanc au col est aux manches, et un bermuda, blanc également. Aux pieds, des tongs. Justin porte un débardeur noir moulant et un short hawaïen, avec lui aussi des tongs aux pieds. Quand à Julien, un débardeur genre basketteur rouge avec le chiffre « 90 » Marqué en blanc, et un pantacourt noir. Lui est pieds nus.

Moi : On fait quoi ?

Julien : Je sais pas.

Justin : Moi, j’ai ma petite idée…,dit-il en me regardant.

Moi : Ah non hein !

Pas vraiment emballée par la perspective d’une nouvelle séance, je vois Justin qui à l’air de proposer ça aux deux autres. À mon grand désespoir, Joachim acquiesce, imité par Julien. Cette, fois, ils ne m’auront pas ! je me mets à courir, mais sentant qu’ils vont me rattraper, je me cache derrière une porte. Ils passent devant sans me voir. Je pars ensuite dans ma chambre, je m’enferme, et je les vois passer sous ma fenêtre.

-Coucou !!!

- Mais…Comment t’as fait ?!

- J’étais derrière la porte, vous êtes passés sans me voir ! En tout cas, je suis en sécurité maintenant !

- Pas pour longtemps !

- ?

- Tu vas bien vouloir manger, boire, aller aux toilettes. Donc on va t’attendre devant ta porte, et dès que tu sors…

Mince. Je n’avais pas prévu ça. Je les entends déjà derrière la porte. Je pense à sauter par la fenêtre, mais bon, un étage, c’est un peu beaucoup pour moi. Joachim toque, et dit :

-Tu ferais mieux de venir maintenant ! Chaque minute que tu restes là-dedans, ça t’en rajoute cinq à la séance ! T’es chronométrée, frangine !

Mouais. Je réfléchis (pas trop longtemps, quand même), et je me dis que quitte à leur obéir, autant réduire le temps le plus possible. Je me résigne donc à sortir. À peine ai-je passé la tête par la porte, que Julien arrête le chronomètre, et annonce :

-3 minutes ! En gros, un quart d’heure de plus, Jess’ ! On va où cette fois ?

Justin : Je sais pas…mmh…Ma chambre ?

Julien : ça me va.

Joachim : Moi aussi. Tu viens, Jessi…hééé !! Elle s’est fait la malle !

En effet, pendant qu’ils parlaient, je me suis discrètement éclipsée. Mais en courant, je me dis que j’aurais peut être pas du…Un pressentiment, quoi. J’entends des pas dans les escaliers. Je suis dans le salon, j’ai trois issues possibles : La cuisine, qui donne sur le jardin ; l’escalier, mais ils y sont ; et le couloir menant à la porte d’entrée, et à un autre escalier. J’avance vers la cuisine, mais malheur ! Ils avaient eu l’idée de se séparer, j’étais coincée ! Joachim descendait du premier escalier, Julien arrivait dans la cuisine par le jardin, et Justin, par l’escalier près de l’entrée. Ils me tombent dessus, et, séance tenante, ils me couchent sur le tapis Joachim s’assied sur mes bras, tirés en arrière, Justin enserre mes chevilles avec un de ses bras, et Julien est assis à califourchon sur mon ventre. Sans plus attendre, les chatouilles commencent. Je suis dans l’incapacité totale de bouger, je me contente de rire, de pleurer et de supplier. Jessica, tu es une idiote ! Comment ai-je pu croire un seul instant que je parviendrais à leur échapper ? En attendant, j’en subis les conséquences, et quelque chose me dit que ça va pas être court. Et comme je les connais, ce n’est qu’une mise en bouche. La vraie séance n’a pas commencé, celle-ci doit être seulement à titre de punition.

16 heures 15. Je sens leurs doigts danser sur moi, titillant chacune de mes terminaisons nerveuses, chaque geste étant destiné à arracher le plus de rires possibles. Ça doit bien faire dix minutes que ça dure, quand progressivement, les chatouilles diminuent, puis s’arrêtent. Joachim me prend dans ses bras, je suis complètement dans les vapes, épuisée. Je sens vaguement qu’on me pose sur ce qui semble être un lit, et je m’endors.
16 heures 30. Ils m’ont laissée me reposer un petit quart d’heure. C’est sur que pour eux, c’est pas marrant que je sois déjà épuisée. J’ouvre les yeux, et je reconnais la chambre de Justin. Chambre typique d’ado rebelle. Papier peint noir, son ordi de la même couleur pos sur un bureau en bois beige encombré de diverses choses, trousses, feuilles, dessins…Sa guitare électrique rouge vif posée contre le mur, à côté de la bibliothèque et du porte-CD. Je suis couchée sur son lit à couverture noire et rouge. Je constate que je suis attachée (en I, cette fois) à celui-ci. Je distingue plus loin, à ma gauche, son armoire, et a côté du lit, sa table de chevet, avec posés dessus divers objets que, en tant que victime, je n’apprécie pas trop. Des plumes colorées, des brosses à cheveux, des pinceaux…je frémis en voyant la brosse à dents électrique. Quand tout à coup, les trois complices entrent dans la pièce en discutant joyeusement de ce qu’ils vont me faire. Si eux ont l’air de bien s’amuser, moi, perso, la perspective d’une nouvelle séance de torture ne me réjouit pas trop. Sans attendre, ils se mettent en place. Justin, devant mes pieds, passe la main dans ses cheveux noirs, et me regarde avec ses yeux bleus, me fait un sourire faussement amical. Puis, il regarde les deux autres bourreaux, et lance :

-C’est parti !
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Suite au prochain chapitre ! Je n’ai pas cours demain après-midi, donc il devrait vite arriver !