Histoire : [F/F] Crise du logement (Acte 1)

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Histoire ajoutée le 10/09/2005
Épisode ajouté le 10/09/2005
Mise-à-jour le 03/07/2021

[F/F] Crise du logement (Acte 1)

Audrey était aux anges: jeune diplômée, elle venait de trouver un boulot intéressant dans une région charmante, bien que reculée. Et c'était là  que le bât blessait: après trois semaines à  l'hôtel, elle avait commencé à  désespérer. La demande n'était pourtant pas bien forte, mais l'offre non plus, comme souvent dans la prétendue "France du vide".

Fort heureusement, une connaissance avait fini par lui indiquer qu'un jeune homme cherchait un collocataire pour partager les frais de la petite maison qu'il occupait. Sans attendre, elle contacta le bonhomme en question, lequel s'avéra tout à  fait charmant au téléphone. Audrey se demandait quand même comment elle avait pu ne pas être au courant plus tôt d'une telle opportunité, et elle s'en ouvrit à  son interlocuteur, lequel lui expliqua:

- En fait, je n'ai pas fait beaucoup de publicité autour de tout cela, je préferais trouver une personne de confiance, par mes relations. Et puis, pour tout vous dire, je cherchais plutôt un collocataire masculin...
- Oh! je suis désolée, je pensais que ...

Audrey voyait déjà  son plan lui passer sous le nez.

- Non, aucun problème, vous m'avez été recommandée par quelqu'un que je respecte énormément, et j'en tiendrais compte. Enfin vous comprendrez quand même qu'il faudra qu'on fasse plus ample connaissance, si nous devons partager le même toit. Je ne pourrais réellement me décider qu'après vous avoir un peu "testée", n'est-ce-pas?
- Bien entendu. Vous pouvez compter sur moi.

Un rendez-vous fut rapidement pris, et Audrey s'y rendait justement. La maison n'était pas trop loin de son lieu de travail, l'endroit était ravissant, quoiqu'un peu isolé, et le bâtiment était plein de charme en dépit de ses dimensions modestes. Elle sonna, et la porte s'ouvrit sur un jeune homme brun, plutôt bien de sa personne. A bien y regarder, elle le trouva même tout à  fait attirant.

- Audrey, je suppose. Enchanté, sois la bienvenue. Je suis Thomas.

Surprise par ce tutoiement un peu soudain, Audrey balbutia. Thomas étouffa un rire:

- N'aies crainte, on va pas te manger!

Et comme elle se demandait qui d'autre pouvait bien composer ce "on", Audrey aperçu une toute jeune fille, un peu en retrait. Thomas remarqua son regard, et fit signe à  l'inconnue de s'avancer:

- J'en oublies la politesse de base, navré. Audrey, je te présente Alice, mon amie.
- Enchantée Alice!

Laquelle répondit d'un grognement assez peu amène. Audrey était perplexe:

- Enfin, je vais vous ... te paraître idiote, mais je t'ai eu au téléphone j'ai cru que tu étais gay et ...

Cette fois-ci, Thomas éclata d'un rire franc.

- Parce que je t'ai dit que je cherchais un collocataire masculin? Mais pas du tout! C'est simplement qu'Alice n'était pas très tranquille à  l'idée de me voir partager mon toît avec une femme.
- Oh! - Audrey était maintenant complètement à  l'aise - Mais alors, non pas que ça me dérange, mais pourquoi n'habitez vous pas ensemble? Ce serait plus simple, non?

Ce fut Alice qui prit la parole.

- Je n'aurais pas dix-huit ans avant plus d'un an, et mes parents refusent.
- Trêve de bavardages, si des demoiselles veulent bien se donner la peine, on sera plus à  l'aise à  l'intérieur pour discuter de tout çà .

Les trois entrèrent donc, et commencèrent à  évoquer les modalités de la collocation, les facilités de la maison, la personnalité de Thomas et celle d'Audrey. Pendant tout ce temps, cette dernière ne pouvait s'empêcher de dévorer des yeux celui qu'elle se plaisait à  voir comme son futur collocataire. Au bout d'un moment, Alice prit la parole:

- Si tu dois habiter ici, il faudra quand même qu'on te mette un peu à  l'épreuve, hein Thomas?
- Euh, oui mamour, va donc préparer le matériel.

Alice sortit de la pièce en silence, et Audrey commença à  sentir une étrange angoisse monter. De quelle épreuve pouvait-il bien s'agir?

- Ne t'inquiète pas, rien de bien méchant, mais Alice y tenait. Enfin je vais aller l'aider, à  tout de suite.

Et il s'éclipsa également, laissant Audrey dans ses petits souliers. Fort heureusement, il revint quelques minutes plus tard, et l'invita à  la suivre.

Ensemble, ils entrèrent dans une salle qui devait probablement être la chambre de Thomas. Le linge sale répandu sur le sol était un signe qui ne pouvait tromper. La présence du lit double également. En revanche, et c'est ce qui laissait Audrey sans voix, le fait de trouver Alice attachée aux quatre coins lit était pour le moins inhabituel et inquiétant.

Franchement mal à  l'aise, elle finit par ouvrir la bouche:

- Mais ... vous me jouez quoi, là ? Elle fait quoi sur le lit, l'autre?

L'"autre" réagit aussitôt:

- C'est ton épreuve, ne cherche pas à  comprendre et fait ce qu'on te dit.

Thomas semblait un peu embarrassé de la tension qui montait entre les deux filles. Il expliqua néanmoins:

- Voilà , comme l'a dit Alice, ne pose pas de questions. Tu va devoir la chatouiller...
- Tu parles, elle n'arrivera même pas à  me faire rire. Je parie qu'elle n'a jamais su faire de chatouilles correctes!
- Ne l'écoute pas, Audrey. Tu devras la chatouiller pendant une demie-heure, sans montrer de pitié. Elle a horreur de ça, et elle ne tardera pas à  te supplier d'arréter...
- Jamais je ne la supplierais, ça lui ferait bien trop plaisir!
- Elle te suppliera, mais tu ne dois pas l'écouter. Pendant une demie-heure.

Audrey était plus que perplexe, elle hésitait fortement à  quitter cette maison de fous séance tenante. Mais Thomas lui lança un regard tellement enjôleur qu'elle n'y tient plus. Elle s'approcha du lit, tandis que le maître de maison se retirait sur une chaise à  l'écart.

Elle commença à  passer ses doigts sous les plantes de pieds d'Alice, mais celle-ci restait impassible. La scène dura dix bonnes secondes, au terme desquelles elle envisageait d'arrêter les frais. Mais à  ce moment-là , Alice pouffa. Puis rit.

Audrey essaya une manière de chatouiller différente, et Alice commença à  tirer sur ses liens. Deux minutes plus tard, elle riait à  gorge déployée. Trois minutes plus tard, elle suppliait.

- Thomas, c'est pas possible, je ne peux pas lui faire ça.
- Tu sais ce que tu as à  faire, à  toi de voir si tu veux habiter ici ou non.
- Mais c'est de la torture!

Thomas ne répondant pas, Alice se résolut à  s'occuper des aisselles de sa victime, priant secrètement pour qu'elles soient moins sensibles que ses pieds. Elle s'aperçut bien vite qu'il n'en était rien. Alice balbutiait:

- Steuplé, stop! stop! jpeux pu!
- Thomas, laisse-moi arrêter, on va la tuer, là .
- Tu ne tueras personne, aies confiance.
- C'est inhumain! Je ne peux pas faire ça...
- C'est elle qui a insisté pour que ceci ait lieu, pourtant.

Alice reprenant un peu de souffle, elle appuya Thomas en raillant les scrupules d'Audrey:

- Je te l'avais dit qu'elle en était incapable! Elle a rien dans le bide, cette fille!

Mollement, Audrey se résigna à  sa cruelle besogne. Les protestations de sa victime reprirent rapidement, celle-ci jurant qu'elle n'avait plus envie d'être chatouillée. Elle hésita, mais devant le regard encourageant de Thomas les chatouilles reprirent de plus belle.

La demie-heure s'écoula, presque aussi vite que du goudron tiède, et Thomas raccompagna une Audrey passablement perturbée à  sa voiture.

- Ecoute, tu as fait exactement ce qu'on t'avait demandé, et c'est très bien parti. Je vais réfléchir quelques jours, et je te donne ma réponse, ok?
- Mais pourquoi cette séance de ...
- J'avais besoin d'évaluer ta compassion, et je suis très satisfait. Tu as accompli ta mission, mais sans plaisir aucun. Félicitations, tu es quelqu'un de bien.

Ce dernier compliment acheva de la convaincre, et c'est le sourire aux lèvres qu'Audrey regagna son hôtel, s'efforçant de ne pas penser à  l'horrible sort qu'elle avait infligé à  Alice.

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