Histoire : Les jeunes filles du vieux royaume

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Histoire ajoutée le 22/05/2014
Épisode ajouté le 22/05/2014
Mise-à-jour le 03/07/2021

Les jeunes filles du vieux royaume

Je commence ma première histoire au sujet des chatouilles. J'aimerais vous prévenir que le français n'est pas ma langue maternelle, et donc que des erreurs sont quasi-inévitables. Néanmoins, j'espère que vous apprécierez cette tentative à l'écriture. Toute critique est bienvenue.


Chapitre I

Il pleuvait à Paris ce jour la. Il pleut toujours à Paris au mois d’avril, mais c’est ce qui fait fleurir Versailles, on ne devrait pas s’en plaindre. Mais ce matin là, il y avait une fuite dans sa chambre, dans la chambre de la jeune Madeleine, comme on l’appelait durant ces années là. Ce n’est même pas la fuite qui la gênait. Les gouttelettes se ramassaient au pied de son lit, et il ne fallait que fermer les yeux pour oublier que cette flaque était là. Un domestique rentrerait tout nettoyer.

Non, ce qui la gênait était ce départ prévu pour Beauvais, à sa résidence première, le château de son oncle, le vidame. Mais elle n’avait pas le choix, une fille de seize ans n’a jamais le choix. Elle obéit, et c’est tout. Madeleine se frotta les yeux. Si seulement elle pouvait demeurer la, à Paris, et ne jamais devoir retrouver ce froid patriarche, celui dont la voix seule lui fait sursauter. Lorsqu’elle se mariera, bien entendu, elle sera libre. Mais il fallait trouver le bon jeune homme, d’abord. Ce n'était pas ce qu’il manquant a Paris, de charmants jeunes hommes. Mais le Vidame de Beauvais devait tout approuver pour qu’elle se libère enfin de son autorité, et il ne s'apprêtait pas a accepter son union avec n’importe qui.

Il faudrait dire que les circonstances étaient, malgré tout, du côté de Madeleine. Il n’y avait dans les alentours du Palais Royal, ou même du grand Château de Versailles, quelque autre aristocrate dont la douceur et la chasteté brillaient ainsi. Dès ses premiers apparences autour des cours de Paris et Versailles, durant le précédent hiver, tous les yeux se tournaient vers elle, telle l’aimant au centre d’un champ de désir - c'était réellement cela la cour, de belles apparences qui cachaient l’interminable décadence de ces bon-vivants.

Ses cheveux, d’un blond doré, tombaient lisses et se terminaient en boucles dépassant ses épaules. L’azur de ses yeux, disait-on, faisait la jalousie du ciel. Elle tenait toujours sur ses minces jambes en parfait équilibre, et son pas était si doux que l’on ne l’entendait jamais passer, même à uniquement quelques pieds de distance. Sa peau était d’une blancheur laiteuse, rosée en certains endroits; les creux de ses joues ou les paumes de ses mains, par exemple. Elle avait des taches de rousseur sur le nez. Son sourire était radieux, pour ceux qui le connaissaient. Il ne s’affichait que rarement en public. Il fallait qu’une demoiselle se maîtrise en tout temps, sa tante le lui avait bien appris. Sa voix, quant elle, était d’une douceur plus mélodieuse que celle du rossignol, ses mots, toujours parfaitement calculés.

Elle se leva, jetant ses cheveux par dessus ses épaules. Il faisait frais. L'humidité pénétrait dans tout. Elle pensa à sonner pour faire venir Christine, la domestique mise a sa disposition dans l'hôtel particulier, mais s'arrêta. Elle ne voulait pas trop vite faire commencer cette journée par laquelle il fallait retrouver Beauvais et l'austérité du règne de son oncle dans le château…

Mais on cogna à sa porte à ce moment précis. Elle s’assit brusquement devant son miroir.

- Oui ?

- C’est Claire. Je peux entrer ?

- Je t’en prie.

Ce n’est pas Christine alors, pensa t-elle. J’ai encore un moment de tranquillité. Claire était, en effet, sa soeur, une petite soeur de quatorze ans. Elles se ressemblaient, tout le monde le disait, sauf que Claire avait la chevelure plus foncé, d’un châtain clair. Elle était plus petite, également, et il se voyait sur son visage qu’elle avait quelques années de moins que sa soeur. Bien qu’elle avait moins fréquenté la cour durant ces derniers mois, Madeleine ne put douter qu’elle n’anticipait le retour à Beauvais avec guère plus de joie.

En apercevant sa soeur entrer, elle se décontracta un peu, posant sa tête dans la paume de sa main gauche, et levant les jambes pour reposer ses pieds nus sur le bord de la table, en croisant ses chevilles. Elle se sentait un peu exposée, la peau de ses jambes et de ses pieds a vue, s’apercevant que sa soeur était déjà habillée dans une robe d’un rouge carmin vif.

- Tu te ferais assassiner si on te voyait assise comme ça à Beauvais, rit Claire. Profites-en un peu…

- Ils passent pas une minute sans nous surveiller au château. C’est horrible. J’ai quasiment oublié les habitudes qu’il va falloir reprendre. S’ils savaient que ma propre soeur m’ait vue sans bas, je serais dégradée en paysanne.

- Sauf notre oncle, rétorqua la jeune fille, du moins pour ce qui est des bas. Plusieurs fois, lorsque notre tante était ailleurs, chez ses parents, ils nous les a interdit. Tu ne te rappelles pas ?

- Si, bien sur. Il nous a même interdit les souliers sur les tapis du château, va savoir pourquoi. Il les abandonne bien vite, ces règles, quand notre tante y est. Je ne cherche même plus a le comprendre.

- Tu as de la chance. Tu pourras bientôt te marier et tu n’auras plus de toutes ses règles à supporter. Mais en tout cas, je suis venue te dire que la carrosse est déjà prête. Christine s’occupe de mes bagages, mais elle vient tout de suite faire ta toilette. Il va falloir y aller...

À ces mots, Claire se retourna et quitta la chambre. Madeleine se leva, ouvrit les volets, et jeta un coup d’oeil mélancolique sur la pluie s’abattant sur la ville. Elle ne savait combien de temps il faudrait attendre pour la revoir. Et elle pensa à son oncle stricte, de comment il allait la recevoir, elle et sa soeur, après toutes ces mois d’absence, s’il n’allait pas finalement leur traiter comme de jeunes femmes plutôt que comme enfants. Elle ignorait, dans quelques mois, avec quelle nostalgie elle se souviendra de ce temps par lequel son oncle la considérait enfant.



J'aimerais répéter que tout commentaire est bienvenu, que ce soit pour critiquer l'histoire ou exprimer sa satisfaction. Je suis motivé pour le continuer, mais si je n'ai pas assez de réponses, je considérerais l'intérêt trop faible pour valoir l'effort d'écrire. Même de très courts expressions d'une intention de continuer de le lire peuvent très bien me signaler que de travailler l'histoire vaut bien la peine. Par ailleurs, je suis toute ouïe à vos suggestions pour l'améliorer.

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