Histoire : La fête est finie

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Histoire


Histoire ajoutée le 27/08/2015
Épisode ajouté le 27/08/2015
Mise-à-jour le 03/07/2021

La fête est finie

Bonjour à tous,

Elles sont pléthore d'histoires qui sortent en ce moment,
Mais c'est bientôt la rentrée littéraire,
Il convient de fêter cela très dignement.
Et quoi de mieux qu'une autre histoire pour ce faire ?

Donc une nouvelle histoire avec cinq personnages, racontant chacun une partie du récit. Pour s'y retrouver, j'ai attribué une couleur à chacun. Bonne lecture. :)
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Je m'appelle Danisca Adjoekonde. J'adore tout ce qui touche le Moyen-âge : la littérature, l'architecture, l'histoire et me promener dans les fêtes médiévales. Un jour, j'aimerais bien participer en costume, mais comme je suis noire, je ne sais pas si ça sera possible. Dans un groupe, les gens m'ont dit que ce n'était pas possible parce qu'il n'y avait pas d'africain en Europe à cette époque là. Boi ! Je ne suis pas africaine, mais guyanaise ; plus précisément Ndjuka. C'est vrai que les ancêtres des Ndjuka ont été introduit à Suriname après le Moyen-âge. Mais quand même, il y avait des noirs qui vivaient au Moyen-âge et les Européens ont dû y être confrontés d'une manière ou d'une autre… Bref, toujours est-il que j'ai voulu aller à cette fête médiévale avec mon ami Kasper.
Il traînait des pieds comme souvent quand je l'emmène à ce genre d’événement. Ça se voyait qu'il venait uniquement pour me faire plaisir. Mais il pourrait au moins faire semblant d'aimer, d'autant que je ne le force pas à m'accompagner à chaque fois. Il n'y a pas que les gens en costumes à voir, il y a aussi l'artisanat, les reconstitutions de combats... Lui qui passe beaucoup de temps sur ses jeux vidéo où on se tire dessus, je pensais que ça lui plairait de voir un « vrai » combat d'épées. Mais non, Monsieur est toujours en train de ronchonner.
C'est là que nous avons vu le stand du bourreau. Il y avait une fille attachée dans un carcan en train de se faire chatouillée. La pauvre, elle rigolait très fort et avait l'air de se débattre pour essayer de se libérer.


Si vous saviez, Danisca est tellement fana du Moyen-âge ! C'est la seule personne que je connaisse à lire Chrétien de Troye dans le texte ! Je ne sais pas comment elle fait. Elle n'a pas grandi dans un milieu francophone, contrairement à moi et pourtant, j'ai déjà essayé mais je n'y comprends rien. Elle, elle semble y prendre du plaisir. Il n'y a qu'à voir le petit sourire qui illumine son visage lorsqu'elle est plongée dans sa lecture. C'est vrai qu'il y a des mots rigolos comme « donoyer » mais, c'est une chose qui m'étonnera toujours chez elle.
Lorsqu'elle a vu qu'il y avait cette fête, près de notre lieu de vacances, elle m'a proprement tannée pour qu'on y aille. Je ne comprends pas ce qu'ont les gens à se déguiser et à vouloir vivre comme avant. Notre époque n'est-elle pas mieux, avec plus de sécurité, de justice ? Mais quand Danisca veut quelque chose, c'est très difficile de lui résister. Elle sait parfaitement comment agir pour obtenir ce qu'elle veut. Nous sommes donc allés à cette fête.
Comme d'habitude, il y avait toujours la même chose. Des gens qui parlent fort, d'autres qui font semblant de s’entre-tuer avec des épées émoussées, le tailleur de pierre, des femmes en grandes robes même pas sexy qui nous font croire qu'elle prépare la soupe… et bien sûr les marchands du temple avec leurs arcs, leurs épées et pièces d'armures. À force ça me lasse ; mais je rigole bien quand je vois ces gens à fond dans leur délire. Est-ce qu'ils se rendent compte combien ils sont ridicules ?
Et puis nous avons vu le stand du bourreau. Là, j'ai eu une idée, j'ai demandé à Danisca, si ça l'intéresserait de passer entre les mains de ce type et de ses assistants.


J'ai regardé Kasper avec suspicion. Je sentais quelque chose d'étrange. Pourquoi voulait-il que je me fasse attacher et chatouiller ? Je lui ai dit que la véracité historique de ce truc là n'était pas attestée. En tout cas en Europe. Mais le plus important pour moi était que ça me gênait un peu parce qu'il y avait du public.

Je voyais plus cela comme une boutade : j'étais persuadé qu'elle allait dire non, car, derrière ses airs extravertis, Danisca est une grande timide ! Mais je lui ai dit qu'il serait amusant qu'elle vive cette expérience : ça lui aurait fait un souvenir unique. J'ai ajouté que j'aimais bien entendre son rire tonitruant. Et elle a accepté, à la condition que je participe.

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