Histoire : Le rire de Fernandel

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Auteur
Histoire


Histoire ajoutée le 18/12/2015
Épisode ajouté le 18/12/2015
Mise-à-jour le 03/07/2021

Le rire de Fernandel

Bonjour à tous/tes

Voici une série de poèmes dont j'avais posté quelques-uns dans la partie "histoires pour adultes". En fait, ils me paraissent accessibles à tout public, raison pour laquelle je les poste dans cette section. J'aimerais bien avoir votre avis et vos critiques, car j'en ai composé de nouveaux dans cette série consacrée à une scène fétiche bien connue du cinéma français : est-ce trop répétitif? Devrais-je alléger ou supprimer certaines choses, certains poèmes ? Bon, voici:

FERNAND'ELLE

Je n'oublierai jamais ton rire à grandes dents,
Fernand d'elle, semblable à celui d'une femme
Qui s'abandonne de bon cœur aux jeux infâmes
Dont elle est la victime à son corps défendant

Car ton rire est le sien, mais quelle est cette femme
Qui rit en toi d'un rire aussi bête et charmant ?
De ta bouche hilare sort un hennissement
Un lancer de lièvre un troupeau d'hippopotames.

Est-ce l'enfance et son trésor de châtiments,
Ce bestiaire orgasmique où tout remonte et brame,
Ou bien l'écho troublant des coins obscurs de l'âme ?

A moins qu'il n'appartienne à celle, refusant
Ton amour jadis, qui élut secrètement
Son domicile en toi pour ranimer sa flamme...


LE PRISONNIER

Fernandel a de beaux pieds
Qu'au supplice on a liés
Ses longs orteils réguliers
Font la joie de ses geôliers.

Chatouilleux comme une reine
Au rire aigu de sirène
Modulant sa cantilène
De flûte jusqu'à l'obscène,

Bois, ô jovial prisonnier,
Le vin âcre d'eau mêlé
Par l'humaine cruauté ;

Car il ne peut plus nier,
Ton rire si beau, si laid,
Combien cette fortune indigne au fond te plaît


CYGNES BLANCS

Quels grands pieds douloureux et bêtes ! beaux captifs
Dont la blancheur contraste avec la trouble gêne
De leurs gros doigts honteux s'agitant sous la chaîne
Comme pour protester en cris intempestifs

ô ces longs cygnes blancs salis par les esquifs
Que froissent les couleurs morbides d'un silène
Saoulé, j'aimerais les souiller d'une malsaine
Ivresse et teindre de crasse leurs traits naïfs ;

De leurs reliefs nus flotte un parfum de mélasse
Traversant l'eau noire et blanche du souvenir
Pour toucher mon museau d'une insolente grâce...

Tes cris d'ange ou de bête, ils te vont à ravir,
Fernandel, tandis qu'à coups de langue je lape
L'écume de ton rire : à l'air libre, il s'échappe


SPECTACLE

Ferron ce vieil enfant qui se croit ton rival
Goûte sa victoire et se réjouit du spectacle
Emplissant la cave aux relents de tabernacle
D'un rire contagieux qui devient général.

« Il voulait prendre ma femme ô l'odieux animal !
Dire que je craignais cet homme et son oracle...
A présent il est à moi, rien ne fait obstacle
A ce qu'il me livre son secret capital »

L'image me revient alors, les voix chevrotent,
Les grands pieds nus dansent une étrange gavotte
Chatouilleuse dont l'orgue emmêle ses clairons

Et je ne sais plus bien si c'est la Renaissance
Ou les sombres années Trente et leur insouciance
Qui me font rire comme une armée de bouffons

(à suivre...)

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