Histoire : Mon petit enfer personnel

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Histoire


Histoire ajoutée le 21/03/2017
Épisode ajouté le 21/03/2017
Mise-à-jour le 03/07/2021

Mon petit enfer personnel

Mon petit enfer personnel







“ Arrête ! Arrête ça tout de suite ! Je déteste ça ! ”



“ Ha oui ?", dis-je, un sourire en coin.



Stupidement, je retente ma chance, l'attaquant avec quelques coups de doigt au niveau de ses côtes. La réaction est pour le moins fulgurante. Ma joue me brûle, je reste un peu hébété, sans comprendre ce qu'il vient de se passer. Puis l'information finit par faire son chemin : elle m'a giflé.

Je la regarde un peu honteux, les yeux ronds tandis que son visage n'exprime que colère.



“ Je t'avais dit d'arrêter ! ”



“ Mais ce ne sont que des petites chatouilles… “



“ Je ne supporte pas ça ! “



“ Je… Désolé…”



L'atmosphère de chahut bon enfant encore présente quelques minutes plus tôt a complètement disparu. Il me semble que c'est le moment.



“ Tu sais… Ça va être compliqué pour moi…”



“ Compliqué ? Qu'est ce qui va être compliqué “



C'est toujours aussi difficile d'en parler. Je réfléchis, rassemble mes mots, le regard perdu dans le vide.



“ Alors ? Qu'est ce qui va être compliqué ? “



“ Deux secondes, je cherche comment en parler. ”



“ C'est la gifle c'est ça ? Je suis désolé mon amour, c'était un réflexe, même si tu l'as un peu cherché", dit-elle en lâchant un sourire moqueur.



Je lui souris en retour. Son changement d'expression ravive mon courage. Elle me prend dans ses bras.



“ Non ce n'est pas ça.”





Tandis qu'elle entame un mouvement de recul, je resserre mon étreinte pour l'en empêcher.



“ Attends… ”



Ça sera plus facile si je ne la regarde pas dans les yeux. J'ai toujours peur de voir un jugement moqueur quand je livre mon secret.

Elle a l'air d'avoir compris et attends patiemment que ma langue se délie.



“ Tu… Tu as entendu parler du sadomasochisme ? “



“ Que… Qu'est-ce que ça a à voir ? J'avoue que tu me fais un peu peur là.”



“ Non, non… réponds juste.”



“ Beinh, je vois ce que c'est oui.”



C'est ma petite technique à moi. Provoquer un ascenseur émotionnel en commençant par engager la conversation sur un sujet qui fait un peu plus peur. Je me dis qu'à côté du plaisir à travers la douleur, ma bizarrerie à moi parait plus douce.



Je prends une grande inspiration.



“ Disons que… quelque part je fais partie de ça… Juste qu'au lieu d'aimer faire du mal, j'aime faire des chatouilles.”



“ Mais…”



“ Attends laisse-moi finir. Ça me procure un plaisir sexuel, quelque chose d'intense. Je prends plaisir à attacher, puis à chatouiller.”



Alors, je me décroche d'elle pour enfin voir sa réaction.



“ D'accord…”



“ T'en penses quoi ?”



“ Je… Je ne sais pas trop, j'avoue que ça me fait un peu peur. C'est… plus fort que moi, je ne peux pas, c'est une sensation que je déteste et…”



“ Alors c'est pas grave…”



“ Tu crois que tu peux faire sans ? Jusque-là ça marchait plutôt bien entre nous sans ça, non ? “



“ C'est… Ouais.”







Avec Béatrice, “Béa” pour les intimes, ça faisait un peu plus d'un mois qu'on sortait ensemble. Complètement ivre, elle m'avait abordé en me volant mon chapeau sous prétexte que c'était le chapeau le plus moche qu'elle n’avait jamais vu. Et c'est tout aussi ivre que j'avais fini par l'embrasser tout en nous cachant des regards indiscrets avec le chapeau moche le plus moche qu'elle n’avait jamais vu.

Cela aurait pu rester une aventure d'un soir, mais Béa avait éclaté de rire au moment d'ouvrir la porte de ma chambre de cité universitaire. Sa chambre à elle, c'était celle d'en face. Curieux hasard.



Le reste de la soirée reste un peu flou dans mon esprit. On avait discuté, discuté et puis… On s'était endormi. Enfin c'est ce que j'en avais déduit à notre réveil dans les bras l'un de l'autre, encore habillés.



Puis de fil en aiguille j'étais tombé amoureux de ses grands yeux bleus, de son franc-parler, de sa tignasse teinte en roux, de sa sensibilité, de ses courbes rondes, de son sale caractère, de son large sourire, de sa manière de s'habiller de façon colorée et hasardeuse, de chacun de ses nombreux grains de beauté et de son humour douteux.



Et sans que je sache pourquoi, elle était tombée amoureuse, de mon regard rieur, de mon tempérament calme, de mon nez épais, de ma curiosité, de mes kilos en trop, de ma capacité d'écoute, de mon sourire moqueur, de mes râleries exagérées, de mes cheveux aussi noirs qu'indomptables, de mes vêtements taillés trop large pour moi et de mon humour douteux.



Jusqu'ici nous étions parfaits l'un pour l'autre.

Jusqu'ici…



Et c'est comme ça qu'a commencé mon petit enfer personnel.

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