Histoire : J'ai testé pour vous: FTFPNYC

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Histoire ajoutée le 27/08/2017
Épisode ajouté le 27/08/2017
Mise-à-jour le 03/07/2021

J'ai testé pour vous: FTFPNYC

J’étais à New-York en juillet dernier. Ville incroyable, mégapole infernale où s’entassent les âmes par millions, des plus sophistiquées aux plus miteuses, toutes catégories confondues, empilées les unes sur les autres, ville impossible – « raide à faire peur » – grande capitale du monde, où tout arrive ou presque.



Il n’y a que ces villes déjantées qu’on vit des histoires comme celle-là. J’hésite un peu à vous raconter, j’ai pas spécialement de quoi être fier. Mais enfin, ça a bel et bien eu lieu et en fin de compte c’est assez drôle.



Question tourisme j’ai surtout fréquenté la communauté BDSM, c’est toujours une bonne façon de se faire de nouveaux amis…



Mais en fouinant un peu par ci par là sur Internet, en me baladant, je trouve cette autre soirée, d’un genre un peu différent, réservée aux garçons timides sans doute : les organisateurs font venir des filles. On peut s’amuser avec elles pour 20 dollars les 10 minutes. Elles sont vingt ou vingt-cinq par soirée, il y a en a pour tous les goûts, toutes les sensibilités… des minces, des dodues, des petites, et de toutes les couleurs !



J’avais déjà vu depuis quelques années qu’il existait des soirées de ce genre, à Londres notamment… depuis longtemps déjà… cela m'émoustillait assez prodigieusement… Sont-elles pas mignonnes toutes ces coquines ? Leurs grands yeux lascifs, leurs longues jambes délicieuses… elles vous offrent leurs pieds sur un plateau…



À en croire le site ça a l’air plutôt sexy, classe, distingué, propre et tout ce qu’il faut. À les entendre, les filles sont canons, ouvertes. Non seulement elles ne vous mettront pas mal à l’aise, mais elles adorent tous ces petits jeux, tous ces petits plaisirs dont vous rêvez et que vous avez si peu d’occasions de pratiquer… leur mignonner les pieds, les chatouiller, tout ce que vous aimez, n’est-ce pas ? n’ayez crainte les amis, elles ne vous feront pas honte, elles vous laisseront assouvir tous vos fantasmes, tout ceux dont vous n’osez vous ouvrir, de peur qu’on vous moque ou vous méprise… elles adorent ça on vous dit ! nous les avons choisies, sélectionnées spécialement, très consciencieusement… nos soirées, uniques au monde ! réservées à quelques chanceux… dans un bel appartement deux étages en plein cœur de Manhattan, un loft luxueux, élégant, raffiné… le fin du fin ! vous passerez chez nous un excellent moment, la soirée de votre vie ! venez vous amuser, ne soyez pas timide…



Avouez, dis comme ça, il y a de quoi y réfléchir, étudier l’offre, s’attarder un peu…



Une trentaine de donzelles dont on peut se servir comme ça ? Disponibles, ouvertes ? Sans chichi ? C’est pas forcément mon genre mais tout de même ça doit être une expérience.



J’envoie l’e-mail deux jours avant, je reçois l’adresse.



J’arrive de bonne heure, vers 18h, un peu avant même. J’ose pas sonner tout de suite. Je fais le tour du bloc, je repasse devant quelques fois. Enfin je me décide, je sonne à l'appartement numéro 1 (surtout ne vous trompez pas, disent-ils dans le mail, n’allez pas embêter nos voisins, les pauvres !)… bzz bzz la porte s’ouvre. Nous y sommes ! Toutes sortes d’émotions bizarres me traversent. Un porte s’ouvre au fond du couloir…



Je suis un des premiers, le troisième pour être exact. C’est une blonde avec un accent russe qui m’en informe en encaissant les 50 dollars d’entrée.



- It’s gonna be a good party! we’re going to have a lot of fun! hi hi hi!

- Oh? Well? You think so? Why?

- It’s gonna be sooo much fun!



Dis donc elle a l’air emballée celle-là. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Enfin, voyons voir…



Je passe le couloir étroit. C’est mal éclairé. J’aperçois quelques filles. Je suis intimidé. Où diable me suis-je encore laissé entraîner ?



Je repense à la description sur le site. Deux étages, oui, certes, je vois un escalier qui descend. En plein cœur de Manhattan, c’est un fait, nous y sommes.



Question élégance par contre, on repassera.



Un living étroit, sinistre, les fenêtres obstruées. Quelques vieux sofas, une table. Une toute petite cuisine où sont posées des bouteilles de limonade. La porte des toilettes ferme mal. Le reste de l’appartement est réservé aux sessions.



Deux, trois grosses trop maquillées sur le sofa au fond tirent la tête, mâchent du chewing-gum bouche ouverte. Tout bien considéré on se croirait plutôt dans un boxon à Bogota que dans un loft luxueux en plein cœur de Manhattan.



Une fille me fait signe de venir m’asseoir près d’elle. Elle m’explique un peu comment ça se passe. Assez vite, elle fait des propositions.



- Maybe you would like to play with me later?

- Well, yeah, why not.



D’autres filles sortent d’une salle sur le côté. Les nouvelles, l’organisateur leur faisait le briefing. En bikini, en petite jupette provocante, la plupart assez vulgaires, assez pouffiasses, pas mon style. Une vingtaine en tout.



Faut admettre certaines sont plutôt jolies. Je reluque en coin. Une petite brunette, toute menue, style pin-up, maquillage foncé pas exagéré, lunettes à monture épaisse. Elle me rend mon sourire, s’approche de moi derechef.



- Heeey! Helloooooo



Elle fait deux têtes en moins que moi mais je suis tout intimidé, grand dadais que je suis. Faut dire qu’elle me fixe avec son grand sourire et ses yeux de biche. Mathilda qu’elle s’appelle.



On en vient vite à l’essentiel.



- So… do you like being tickled?

- Oh yeah, I really like it!

- Do you like to be in ropes?

- Oh I loooove ropes!



Avec enthousiasme, toujours.



On descend. La pièce du bas est divisée avec des paravents. Dans chaque espace étroit des lotions et des lingettes pour se nettoyer les pieds entre deux sessions. Ça a beau être hygiénique et désinfectant et tout, je trouve ça assez dégueulasse. Je suis d’ores et déjà certain que je ne toucherai à aucun pied ici.



Bon, Mathilda c’est pas pareil, je l’ai vu sortir du briefing. Elle a vu personne avant. Je peux me laisser un peu aller. Je trouve un réduit un peu plus large que les autres, sous l’escalier.



Je sors mes trois cordes de mon sac. Je lui propose un hogtied.



- Oh, really? You can do that? It’s my fantasy!



Vous m’en direz tant.



Je lui amène les bras derrière le dos, parallèles, lui fais un corset pour lui maintenir les bras et les épaules bien en place. Je la dépose sur le ventre, sur un coussin, lui attache les chevilles et les ramène derrière son dos. La voilà prisonnière, offerte, ses deux petites pattes en l’air.



- I think I’m going to have a looot of fun so it might least longer than 10 minutes



Tiens, j’y pensais plus. Le nerf de la guerre. 20 dollars pour 10 minutes. La préparation a déjà pris du temps. Le shibari faut pas précipiter. À quelle heure on a commencé exactement ? J’ai pas vérifié, zut. Quoiqu’il en soit, je serai bon pour un deuxième billet.



Ses petits pieds sont tout doux, jolis, charnus, sensibles. Les côtes sont difficiles d’accès à cause de la position. L’arrière des cuisses par contre ! Ah ! Je lui fais redécouvrir son propre corps, j’explore, je déniche les points faibles. Hi hi hi !



Je ne suis pas tout à fait sûr de ce que je ressens. Est-ce que j’amuse ? Je trouve ses réactions exagérées, son rire surfait. Je lui demande même : is this real? Le doute, le soupçon, m’empêche d’en profiter, de bien jouir de l’expérience. Il y a quelque chose d’artificiel là-dedans, de faux. Le stress peut-être ? La bizarrerie, la rapidité de la rencontre ? L’incongruité de la situation ?



Je lui paye son dû, deux billets de 20. Le président Andrew Jackson nous offre sa bénédiction.



Je reviens en haut. Une autre m’accoste. Puis une autre. Et une autre encore. Elles me foncent dessus l’une après l’autre, avec leur grand sourire tout bête et leurs réponses toutes faites, essayent de m’entraîner au sous-sol.



Elles parlent toutes pareil, réagissent de la même façon, en font des tonnes et des tonnes, s’extasient pour un oui pour un non, gloussent comme des dindons. C’est agaçant, j’arrive pas à savoir ce qu’elles pensent, ce qu’elles ressentent. Elles sont toutes sorties du même moule, j’ai l’impression de discuter avec des robots.



Faut appeler les choses par leur nom, en définitive c’est une bande de putains. J’en ai vu d’autres mais un porno grandeur nature ça fait drôle.



J’ose plus trop les regarder de peur qu’elles m’accostent. À la moindre occasion – un coup d’œil machinal – elles se jettent sur moi. Ah ! Dégagez ! J’aimerais respirer un peu. L’appartement se remplit à mesure qu’arrivent d’autres visiteurs et d’autres filles, ça devient vite irrespirable, on commence à se marcher les uns sur les autres. Dehors en plus c’est la canicule, juillet qui tabasse, l’air est lourd.



Pour ne rien arranger ils passent du rap à fond les ballons, pas ce qu’il y a de plus sensuel. Vous auriez pas du Iggy Pop ?



Une énième m’aborde :



- Tu veux descendre jouer avec moi ?

- Non, ça va. Pour être tout à fait honnête je me demande si vais rester. Je commence à trouver cet endroit un peu bizarre.

- C’est parce que je suis Arabe c’est ça ? C’est pas ton type les Arabes ?

- C’est pas la question. J’ai pas tellement ce genre de critère. Ça dépend plutôt du feeling que j’ai avec la personne.

- Ouais, parce que tu vois, y’a des mecs qui aiment pas trop les Arabes, les cheveux bouclés et tout, le nez et tout, c’est spécial quoi, ben oui, c’est pas leur truc.

- D’accord, mais c’est pas la question. Pour avoir envie de jouer avec quelqu’un, il faut d’abord qu’il y ait une espèce de connexion, une complicité, un petit quelque chose, je sais pas…

- Ouais je comprends. Y’a des mecs tu vois qui préfèrent les Asiatiques et puis d’autres qui aiment les Blacks mais je sais pas, les Arabes y’a pas beaucoup de mecs qui aiment bien et puis… je sais pas, peut-être à cause des cheveux bouclés ?



Elle veut rien entendre. C’est mon anglais qu’elle percute pas ? Allô ?



Je me trouve nigaud au milieu de ce bazar à faire des sensibleries.



Je marche par ci par là, je tourne en rond. Je me débarrasse d’une pour aussitôt me faire harponner par une autre. Je m’échappe pour aller prendre de l’eau à la cuisine.



Je croise une jolie petite métisse en bikini fluo. Mignonne comme tout, souriante.



- Hey! What’s your name?

- Molly!

- Oh? Molly? Molly like ecstasy?

- Oh, yeah! Like ecstasy, exactly! It’s funny, ha ha ha!

- Do you take extasy?

- Yeah, but I quitted cause I was getting depressed and everything…

- It can get pretty bad…

- Yeah, I guess it’s not so fun after a while…



Enfin une conversation. Ça me change de l’autre tarte tout à l’heure. Une bouffée d’air. Je respire, je revis. Je me laisse tenter.



- Soooo… Do you like to be tickled?

- I’m so ticklish, but I looove to be tickled hi hi hi!



Notez, je m’en doutais.



On descend, je me remets au même endroit que tout à l’heure, sous l’escalier.



Toute cette sottise là haut ça commence à me monter au nez, ça m’amuse pas du tout :



- Listen Molly… Faut arrêter d’en faire des tonnes comme vous faites là-haut, avec moi ça prend pas vos salades… I mean, don’t overdo it… ça m’amuse pas, ça me coupe l’envie pour tout dire… cut the crap, just be yourself… if you don’t feel like laughting, just don’t laugh… you look like a lovely girl, let’s just be friendly and relax…



Elle change de tête mais elle comprend bien l’idée, elle percute. Pas bête pour un sou la petite Molly.



Je tiens plus à perdre du temps comme tout à l’heure, je lui attache les mains devant et les lui bascule derrière la tête, les coudes en l’air, j’enroule le reste de la corde plusieurs fois autour de la taille. Joli tableau ! Vulnérable, ses flancs impossibles à défendre, exposés. Elle est à moi.



J’attaque. Elle rit ! Elle rit à belle dents ! Hi hi hi ! Je sens sa peau glisser sur ses côtes, je plonge les doigts. Ah ! Cette fois-ci je m’amuse, je contrôle. De temps en temps j’appuie un peu plus fort, sur le ventre, elle sursaute. No! No! Hi hi hi! Je varie les plaisirs, je monte petit à petit dans la cruauté.



- Red! Red!



Elle résiste un temps mais assez vite elle craque. Suffit d’appuyer un peu plus fort ici et là, je découvre vite tous les points faibles, elle est pas bien coriace. Elle se tortille, délicieuse, belle à croquer. Je lui laisse un peu de répit. Je lui attache les cuisses qu’elle ne puisse plus du tout s’enfuir. Je me place derrière, cruel, efficace, je profite…



Après 20 minutes d’ébats je dois la laisser partir. Adieu Molly.



En haut il y a de plus en plus de monde, il en arrive encore. Je m’assieds sur un divan à côté d’une petite Asiatique. Elle a l’air de pas trop savoir ce qu’elle fait là.



- T’es le garçon le plus mignon de la soirée.



Jusque là j’avais pas fait trop attention aux autres bonshommes. Je regarde un peu autour de moi. C’est pas terrible en effet. C’est pas juste de la comédie, elle me dit ça sincèrement. D’ailleurs elle est plutôt réservée, elle fait pas d’histoires comme les autres. Au contraire, elle regarde autour d’elle avec des grands yeux stupéfaits. Elle n’en revient pas de tout ce bastringue. Elle sait pas trop où se mettre. Elle travaille dans la mode. Elle est venue là comme modèle sans trop savoir, par curiosité, découvrir l’underground new-yorkais. Elle est servie.



Un des gars m’interpelle. Obèse, le crâne rasé. Hey man! I have something for you! Il me sort deux petits bouts de fil de fer recouverts de poils doux. Between their toes, man! That drives them nuts! Absolutly nuts!



J’accepte le cadeau de bonne grâce.



J’en peux tellement plus d’étouffer au salon, je descends avec elle 20 minutes rien que pour avoir un peu d’air. Je vous passe le détail.



Je remonte. Je suis de plus en plus décidé à partir, j’étouffe. Je vois pas très bien ce que je fais encore ici. Je vois Molly sur un divan flirter avec un gros.



Je vais chercher de l’eau à la cuisine. Je commence à discuter avec une des filles. Pas particulièrement jolie mais sympathique, ouverte, naturelle. Elle cherche pas à m’emmener ici ou là. Elle m’explique qu’elle prend ça à la légère, c’est juste une soirée quoi, c’est pas pour l’argent. Je lui fais part des mes réserves, elle me dit :



- Oui, je vois ce que tu veux dire, mais on est obligées de faire du rentre dedans. Les garçons, on sait pourquoi ils viennent, mais après ils osent pas, alors l’organisateur nous a dit de pas avoir peur d’insister, on fait ce qu’on peut pour les mettre à l’aise, c’est pas évident…



Je baisse la garde. On parle de choses et d’autres, je me détends…



Je passe des bouteilles d’eau à ceux qui viennent en chercher. On est que trois ou quatre dans cette cuisine mais il n’y a déjà plus la place pour circuler davantage. Vous dire le manque d’espace.



D’un coup comme ça, je sursaute. Hi ! Une sensation électrique dans le ventre. Quelqu’un m’a chatouillé par surprise, par derrière ! Si je m’y attendais ! Je me retourne. Qui a fait ça ? Je cherche des yeux la coupable.



C’est une petite coquine, sexy, provocante, en jupe, bas résilles, de jolis yeux de canaille. Elle avoue son méfait, elle s’en cache pas du tout, bien au contraire elle en rajoute :



- I can tickle the shit out of you!



Ses mots exacts. Elle veut me faire ma fête. Ça se voit dans ses yeux qu’elle aime brutaliser les garçons. Le genre petite peste, petit poison, vicelarde. Heather qu’elle s’appelle.



- Ah ouais ? Chiche ! On descend ?



Je la provoque, je la mets au défi. Je suis requinqué tout à coup. J’invite l’autre à descendre avec nous. Plus on est de fous…



On se trouve un coin libre, contre un mur, derrière un paravent. J’enlève mon t-shirt. Je leur donne une corde qu’elle m’attache les mains dans le dos. Je me mets à genoux, je m’offre en pâture. Nous y sommes. Vas-y, montre-moi un peu comment tu t’y prends…



Ça tarde pas, elles me sautent dessus. Ah ! comme je ris ! comme un abruti ! Moi qui pensais ne plus être chatouilleux, elles savent s’y prendre !



Je leur dis si elles en ont envie elles peuvent aussi me coller une baffe de temps en temps, je suis pas contre. Aussitôt dit – paf ! et re-paf ! dans la gueule ! – je m’en prends deux solides. Je valdingue ! Ah !



- Pas si fort, sauvages ! Pas si fort ! Not so strong!

- Which one?

- Both!



Ah les garces ! Elles me maintiennent comme elles peuvent. Elles me forcent à rester assis, me bloquent, se mettent chacune sur une cuisse pour m’immobiliser tout à fait. Hi hi hi ! C’est plus fort que moi, je fais tout pour y échapper, je pousse d’un coup sec dans les quadriceps, je les fais tomber toutes les deux. Hue !



Heather surtout y met du cœur. Elle s’amuse comme une folle. Entre deux assauts, elle soulève sa jupe, elle approche mon visage de ses fesses, elle me tente, je hume, je frôle, elle me repousse.



- I give you a little break now, but don’t worry, it’s going to be worse after the break, you know, much much worse!



Où est-ce qu’elle a appris tout ça ? On se demande !



Elle s’y remettent, leurs quatre mains dévalent sur mon torse, sur mes côtes, dans un sens et puis l’autre, explorent, quadrillent… C’est terrible ! J’ai jamais ri comme ça. Elles parviennent pas à me garder en place plus de dix secondes. Je me débats tellement sous leurs assauts, à rire comme un débile, je finis par terre plusieurs fois, je manque de faire tomber le paravent. Rocambolesque !



Je transpire à force, je glisse, je leur échappe de plus belle. Puis j’y retourne, volontaire, soumis, j’en redemande ! Elles sont pas très musclées, mais elles se donnent, elles font tout pour m’empêcher de partir, s’appuient sur moi, y mettent tout leur poids ! Elles me refoutent quelques tartes ! Aïe ! Elles ont pas oublié ! J’en prends pour mon grade ! Harpies ! Brutes ! Salopes ! Ah comme c’est bon ! J’ai jamais pris comme ça ! À deux en plus !



Je surveille l’heure. 10 minutes ? Déjà ? On y est ?



Si j’en reprendrais pour 10 minutes ? Le temps additionnel ? Alors ? Cap ou pas cap ? Elles m’incitent, m’encouragent. Don’t be a pussy!



Bon allez, d’accord ! C’est reparti pour 10 minutes. Ah ! Elles sont bien contentes !



Elles s’y remettent, s’acharnent, m’épuisent. J’en peux plus. Je ris sans pouvoir rien y faire, ça m’échappe.



Je surveille l’heure de plus en plus souvent. Il reste combien ? Encore 4 minutes ? Oh merde. Qu’on en finisse ! Achevez-moi, coquines !



Je suis trempé de sueur, couvert de griffes, de plaies, je suis rouge de partout, zébré. J’ai mal aux poignets, elles ont fait le nœud n’importe comment, ça s’est resserré dans la bagarre. Elles ont pas hésité. Je suis vidé, lavé de tout péché, guéri, l’absolution ! Elles méritent bien leurs 80 dollars.



Heather m’en demande plus : Et quoi ? On est pas assez bonnes ? On est pas assez douées à ton goût ? On fait ça bien, non ? On mérite plus que 40 dollars chacune, tu trouves pas ?



Salope jusqu’au bout. Va au diable, t’auras rien du tout. C’est pas moi qui établis le tarif figure-toi, c’était décidé d’avance. Business is business. Tu dirais quoi si moi je négociais un rabais ? Façon, j’ai plus rien. Je suis à sec. Mes dix billets de 20 ? Envolés ! Qu’elles s’achètent quelque chose de joli…



On remonte. Je recroise celle du tout début. Elle me fait des reproches. Je l’ai oublié ? J’avais promis de jouer avec elle. Soi-disant. Et puis l’autre débile qui revient avec ses histoires :



- Il veut pas descendre avec moi, c’est parce que je suis Arabe.



Elle me dénonce. Ça devient n’importe quoi. Heather se fout de ma gueule – la vicieuse – elle en rajoute :



- Pourquoi tu veux pas descendre avec elle ? Et elle ? Tu l’aimes pas ma copine ?



Elles m’encerclent, avec d’autres encore. Faut que je me tire. Jai eu ma dose.



Je salue l’organisateur en chemin. Je bafouille des remerciements.



Je marche au hasard en sortant, je déboule sur Time Square. Je déambule au milieu des touristes, sous les lumières intenses. On se croirait en plein jour. Tout semble un peu irréel. Il fait une chaleur à étouffer. Sous mon t-shirt la sueur me mord les plaies. Je vérifie qu’on voit rien sous les manches.



New-York, New-York, tu parles ! Je me dis que ça a bien changé depuis Frank Sinatra.

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