Histoire : Tania, souvenirs d'une nuit d'été. (Épisode 01)

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Liste des épisodes


Histoire ajoutée le 10/10/2025
Épisode ajouté le 10/10/2025
Mise-à-jour le 21/10/2025

Tania, souvenirs d'une nuit d'été.

Voici un chapitre d'un e-book, en cours de rédaction, avant publication.
 Je vous livre cet extrait, puisqu'il aborde le thème des chatouilles.

Si l'intégralité du texte vous intéresse, je vous communiquerai le lien, quand il sera édité.


Bonne lecture


Il y a des souvenirs qui ne s’effacent pas, qui s’ancrent et s’impriment au plus profond de l’âme, légers comme une caresse, mais tenaces comme une empreinte indélébile. Ils restent, immobiles mais vivants, logés quelque part entre la peau et le cœur. Ils ne crient pas, ne frappent pas. Des souvenirs suspendus dans le temps, qui flottent, silencieux, dans le creux des nuits où les rêves refusent de s’éteindre. Des souvenirs qui vous enveloppent, qui vous obsèdent, sans violence, sans heurts, comme une brise douce qui s’insinue entre les pores de l’existence. Juste cette douceur lancinante qui revient quand tout est calme, quand la nuit se fait profonde et les pensées se font échos, quand le corps s’abandonne, et que l’âme se souvient. 

Depuis plusieurs jours, Tania est là, présente, mais pas comme on pourrait l’imaginer. Pas physiquement, non. Elle est là, dans chaque souffle que je prends, dans chaque silence qui m’entoure, comme une ombre subtile et persistante, une présence qui ne se dissipe jamais tout à fait, même lorsque les premières lueurs de l’aube pointent. Son absence est une forme de présence, une éternité suspendue dans chaque seconde.

Elle est là, entière, palpable, invisible. Je me souviens encore de nos nuits de chatouilles, ces instants privilégiés où le monde se dissout dans un éclat de rires, où les heures s’effacent doucement, comme un rêve fragile. Ces instants où le temps perd de sa consistance et où, dans la pénombre d’une chambre, tout devient possible. Là, dans l’obscurité tamisée, entre les ombres projetées par la lampe de chevet restée allumée, tentant vainement de lutter contre le noir. 

Il y avait toujours une chaleur douce, presque moite, née des corps fatigués, mais apaisés. Ce doux frisson du quotidien qui s’efface sous la couverture d’une complicité silencieuse. L’air était lourd. Je me souviens de sa douceur, d’une odeur de linge propre, d’un parfum subtil et délicat, celui de Tania, qui flottait encore dans l’atmosphère, mêlé au léger soupir du sommeil en approche. Je me souviens de la lumière diffuse du clair de lune qui s’infiltrait par la fenêtre, se déposant sur les draps comme un voile d'argent. Dans cette chambre presque irréelle, le monde semblait suspendu. Il y avait la chaleur de ses mains, la douceur de sa peau sous mes doigts, et cette sensation étrange de vivre quelque chose d’intime, de fragile, d’infiniment précieux. C’était comme si, dans ces moments suspendus, nous avions la capacité d’ignorer le monde extérieur, d’oublier ce qui pourrait briser cette magie.

Et quand le monde pesait un peu trop, quand les silences devenaient trop épais, elle trouvait toujours cette manière étrange et lumineuse de ramener de la légèreté. Elle savait comment effacer les silences étouffants par un geste, une parole, ou simplement par sa présence.

Et puis venait ce geste, toujours le même, mais avec une signification infinie. Je souriais, discret, un sourire qui en disait long sans avoir besoin de mots. Mes mains se posaient sur elle avec la délicatesse de quelqu’un qui apprend un langage silencieux. La peau, douce sous mes paumes, vibrante d’une vie propre, me répondait comme un écho, presque imperceptible, mais si vivant où chaque effleurement éveillait un frisson délicat.

Je saisissais ces cordes qu’elle laissait traîner délibérément. Elles étaient là, simples, souples, comme une invitation muette et implicite pour que je l’attache. Son regard m’appelait sans un mot.

Mes doigts effleuraient d’abord ses poignets, leur douceur contrastant avec la fermeté des liens que j’allais nouer. Je sentais la fragilité de sa peau sous mes mains, presque translucide, tendre, réceptive à la moindre pression. La délicatesse d’un tissu précieux à protéger. Lentement, avec une précaution presque rituelle, je passais les liens souples autour de ses poignets qui semblaient m’offrir leur finesse comme une invitation muette.  Puis je glissais mes mains vers ses chevilles, les enveloppant doucement, avec ce même respect profond. 

Elle me laissait faire, sans un mot, sans un regard, comme si ce geste n’était qu’une extension de notre relation, une danse intime entre nos corps. Ce n’était pas une contrainte, c’était un acte de confiance et de complicité pure, un pacte silencieux tissé dans l’intensité de nos regards, qui transcendait la simplicité du jeu.

À chaque noeud, à chaque mouvement, une complicité grandissait entre nous. Dans ce moment, nous étions suspendus hors du temps, liés par quelque chose de plus fort que ces liens qui la retenaient maintenant sur ce lit, plus fort que les gestes eux-mêmes. Une invitation au jeu, à la vulnérabilité partagée.

Un fragile équilibre entre contrôle et liberté, une harmonie muette. 

Et alors, je me lançais. Je glissais mes mains sous les draps, en silence, mes doigts s’éveillaient, légers et précis, explorant la carte secrète de sa peau. Je sentais sous mes mains sa respiration déjà plus rapide, s’intensifier, et des frissons naître dans le creux des reins, la naissance des côtes, là où le souffle se fait plus fragile, là où le rire se prépare à éclore. Je m’attardais alors sur ses pieds, sur ses chevilles, enveloppant ces points sensibles avec douceur, comme une caresse silencieuse. 

Le jeu des chatouilles devenait une danse délicate, un équilibre suspendu entre contrôle et abandon, une explosion de vie et une douce mélancolie. Ces contacts, à la fois doux et puissants, ces murmures de peau contre peau, ces souffles partagés, créaient entre nous une intimité sauvage et tendre. Chaque toucher, chaque effleurement était un dialogue que seuls nos corps connaissaient où chaque éclat de rire était une déclaration d’amour silencieuse.

Tout résonnait alors comme une promesse, comme un souvenir qui ne se laisserait jamais effacer.

Elle sentait mon toucher avant même le contact, elle anticipait mes gestes avant même qu’ils ne se produisent, comme si elle savait, comme si nous nous connaissions par-delà les mots. Comme une onde qui précède la tempête. Et puis soudain, ce frisson à venir, cette décharge électrique douce, cette explosion de rires qu’elle ne pouvait pas contrôler, pas contenir.

Elle riait à en perdre le souffle, se tordant sur le matelas, cherchant à fuir ce plaisir sans jamais vraiment vouloir s’éloigner. C’était un jeu, bien sûr, mais au-delà des rires, il y avait cette symbiose fragile où la peur et la joie s’entremêlaient, ce langage des corps qui se comprennent sans mots.

Elle était là, toute entière, dans ce rire qui la rendait vivante, heureuse.

Mes mains parlaient pour moi, elles disaient je t’aime sans le dire, je te vois dans ta vérité la plus nue, je t’apprivoise dans ce moment d’abandon. Mes doigts dansaient, malicieux, cherchant ces points sensibles qu’elle seule me laissait découvrir, le creux du nombril, les hanches, ces sentiers invisibles où la joie pure se répandait. 

 Ses yeux me suppliaient autant qu’ils me défiaient. Je connaissais ses points faibles, ces zones secrètes où la joie éclate, où le rire devient cri. Chaque touche, chaque pression légère était une note sur le clavier de son corps. Je devenais musicien de sa peau, artisan de son abandon. Et elle, captive volontaire, en était la mélodie.

C’était dans ce regard que je retrouvais toute la vérité de notre relation, une confiance absolue, une vulnérabilité partagée, un amour plus fort que tout. C’était là, dans ces moments de simplicité absolue, que nous étions les plus vrais, les plus intenses. Aucun mot, aucun geste n’était nécessaire. Nos corps parlaient seuls, tissant des liens invisibles qui allaient bien au-delà des simples chatouilles.

Là au cœur même de notre complicité, chaque rire, chaque éclat de voix, était un acte d’amour, un témoignage silencieux de ce que nous partagions dans cette intimité rare. Il y avait en elle cette force fragile, cette beauté sauvage, qui me fascinait.

Tania riait, se débattait, tentait de riposter, mais chaque geste de rébellion était une invitation à aller plus loin, à repousser les limites, à se perdre ensemble dans cette communion des sens. Ses rires se faisaient plus forts. Tentant en vain de se rouler en boule, elle se défendait à peine. Une lutte douce entre le désir de reprendre le contrôle et le besoin de s’abandonner, une façon de lâcher prise, un passage vers une forme de liberté, un moment où tout le reste n’avait plus d’importance. Ce moment où le jeu la pousse délicatement vers une transe si agréable.

Elle se livrait avec une transparence bouleversante, sans masque, sans filtre. Elle me disait tout sans parler, et moi je répondais avec mes gestes, avec ma patience, avec cette douceur qui n’appartient qu’aux moments vrais.

Elle savait que dans cette faiblesse acceptée résidait sa force la plus intime. Cette lutte douce était un langage. Elle riait, haletait, gémissait parfois, entre deux secousses, et dans ces silences entre les éclats de rire, je sentais tout : la tendresse, la confiance, la peur que ce moment ne finisse déjà. 

Je devenais à la fois le gardien de son rire et l’artisan de sa liberté. De ce rire cristallin, comme un éclat de lumière dans l’ombre, et dans cette vibration, je percevais la confiance qu’elle m’accordait, totale et nue.

J’étais le maître du jeu et le compagnon de cette joute intime, conscient que derrière chaque éclat de rire se cachait un abandon précieux, un fragment d’âme offert.

Ce jeu n’était pas une domination cruelle, mais une tendresse sauvage, un équilibre délicat entre le contrôle et le lâcher-prise. Un dialogue des corps. Un lieu sacré, fait de rires, de cordes, de frissons, où chacun s’abandonnait à l’autre.

 Et dans ce don, dans ce consentement silencieux, il y avait une forme d’amour brute, nue, indiscutable. Le temps disparaissait. Le monde s’effaçait. Il ne restait que ce lit, cette chaleur, ces souffles mêlés, ces gestes répétés mille fois mais toujours nouveaux.

 Dans ces moments intenses, je touchais quelque chose d’invisible, d’intangible, la vérité d’un lien qui défie le temps et l’espace.

Je voulais qu’elle se perde dans ce rire, qu’elle oublie le monde extérieur, qu’elle soit là, entière, vulnérable, heureuse. Et moi, je savourais ces instants où chaque sourire, chaque soupir, devenait une empreinte indélébile sur ma mémoire.

C’était Son rire, fragile et libre, éclatait, cascade imprévisible, douce rébellion contre la retenue habituelle. Elle retenait souvent ce rire, peut-être par pudeur ou par habitude de se protéger, mais entre ces murs, dans ce jeu, il n’y avait plus de barrières.

Elle riait, prisonnière d’un moment d’intensité rare, prisonnière de ces liens, prisonnière de ma volonté. Pas seulement parce qu’elle était attachée, mais parce qu’elle était volontaire et soumise.

À moi.

À mes mains.

À ma malice.

Elle riait, elle se débattait, elle s’abandonnait. Et moi, je devenais gardien de ce rire, témoin de sa vulnérabilité. Je la chérissais ainsi, offerte, vivante, précieuse.

Je riais aussi, sans retenue, complice de ce jeu, perché sur ce fragile équilibre où je tenais le pouvoir doux de son abandon, de son acceptation des chatouilles. Parce que dans cette tendresse mêlée de domination, nous étions deux à nous offrir, deux à nous perdre, deux à nous retrouver.

Nous restions parfois immobiles, haletants, nos corps emmêlés, les cœurs battant à l’unisson, dans le silence retrouvé.

Elle me regardait alors, les yeux brillants, encore empreints de l’écho de nos rires, et dans ce regard il y avait plus que de la tendresse.

Il y avait cette gratitude muette, cette peur aussi, peut-être, que ce bonheur si pur, si fragile, ne soit qu’un éclat de lumière sur un fond d’ombre.

Dans ces nuits, je découvrais en elle une légèreté rare, une vulnérabilité précieuse que le quotidien effaçait souvent sous des masques de force.

Elle n’était jamais aussi vraie que dans ces instants suspendus, jamais aussi présente, jamais aussi désarmée, jamais aussi à nue. Attachée, vulnérable, mais aimée.

Et moi, je ne m’était jamais senti aussi vivant.

Le temps s’effaçait, se dissolvait dans cette chaleur douce qui suivait l’abandon.

Il n’y avait plus d’hier, plus de demain, juste ce moment, cette chambre, ce lit, nos souffles mêlés,  nos corps enchevêtrés dans ce silence profond, ce lien invisible.

Même après l’avoir libéré, je sentais encore sa peau sous mes doigts, j’entendais son rire cristallin résonner dans mes oreilles, je ressentais ce poids léger entre nous, ce sentiment étrange et familier d’être exactement à ma place.

Je savais que, même si le monde change autour de moi, même si l’absence devenait de plus en plus présente, ces souvenirs de Tania sont devenus des perles enfouies dans le sable mouvant de ma mémoire.

Peut-être, sans même le savoir, je les gardais précieusement en moi comme un refuge, une lumière à rallumer lorsque tout devenait trop sombre, fragments de lumière.

Ils sont à moi, à nous, et quelque part, elle est encore là, dans ces souvenirs.

Aujourd’hui, seul face à l’océan, nu devant cette immensité qui semble avaler le temps, je ressens la nostalgie de ces nuits avec une acuité nouvelle.

Le manque s’y mêle à la douceur, une brûlure légère au creux du ventre.

Je repense à ces jeux, à ces liens, à cette confiance silencieuse.

Parfois, dans le silence du soir, je m’autorise à les revivre. Parfois, dans le noir, je ferme les yeux, et je retourne là-ba, dans cette chambre, ce lit, ce souvenir, et je sens encore ses poignets dans mes mains, ses chevilles, la tension légère de la corde, la moiteur de sa peau, la douceur de son abandon. Son rire résonne encore au fond de moi, cristallin, inoubliable.

Des éclats de vie pure, des fragments d’elle, de nous, que ni le temps, ni l’absence ne pourront jamais effacer.

Je revois Tania riant, attachée, vulnérable… heureuse.

Ces nuits de chatouilles sont devenues des reliques intimes. Des morceaux d’abandon pur, de vie partagée.

Ils m’appartiennent. Et quelque part, Tania m’appartient encore à travers eux.

Pour quelques minutes, la solitude n’est plus aussi lourde, la nuit moins froide. Je suis là, sur cette plage, seul avec mes pensées, mes souvenirs, mes rêves. Mais dans mon cœur, je porte encore un éclat de ces nuits, un éclat de vie pure, une étincelle d’amour qui jamais ne s’éteindra.

Je suis seul.

Sans toi, Tania.

Mais avec tout ce que tu as laissé en moi.



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