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Pieds

bibliographie

bibliographie

La question de l' origine du fétichisme des pieds chez un individu est souvent posée. Son origine, c' est à dire sa fabrication mais aussi sa date d' apparition. Quand a-t-il fait son apparition ? Dès l' enfance, répond-on parfois. Rarement, nous pouvons le dater précisément.



Et si on se posait la même question mais à l' échelle de l' espèce ? A quel moment le fétichisme des pieds est apparu chez l' humanité ?

Vous l' imaginez, le premier fétichiste des pieds de l' histoire de l' humanité ?

Peut-on seulement prétendre qu' il y a eu un premier ? Est-ce apparu en plusieurs endroits du monde, en même temps ? En tout cas, on sait aujourd’hui qu' il y a des adeptes un peu partout dans le monde, et sur chaque continent, donc le fétichisme des pieds sait nager.



Le meilleur moyen de remonter le temps c' est à travers l' art et les écrits que nous ont laissés les siècles passés.

Je propose d' établir une bibliographie fétichiste. Les ouvrages présentés seront récents ou anciens. Les plus anciens nous aideront à dater l' apparition du fétichisme.

Si vous connaissez des livres, mais aussi des tableaux, des dessins, des estampes, des sculptures ou autre forme de témoignage faisant plus ou moins référence au fétichisme des pieds, je propose de les réunir dans ce topics.






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Un homme nous apprend que le fétichisme des pieds est présent à son époque, c' est Guillaume Apollinaire ( 1880-1918 ). Il a écrit de nombreux poème, parfois romantique, mais aussi des ouvrages très crus et pornographiques, le mot est faible. Mieux vaut commencer à le lire par ses poèmes...



Je préfère préciser que les deux ouvrages dont il est question ici ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Déconseillé au moins de 35 ans, surtout le deuxième, relativement monstrueux.



- Les exploits d' un jeune Don Juan publié en 1911 :

Il est beaucoup question de pieds, par exemple des servantes vont à la rivière prendre un bain de pieds.

On peut aussi y lire :

"Elle avait une paire de jolis petits pieds dans d' élégantes chaussures et..."

"lorsque je touchais la plante des pieds en la chatouillant, cela la remit complètement de bonne humeur"

Une des amantes du narrateur lui raconte que son mari entre autre joyeuserie "bandait dur" lorsqu' elle "se laissait lécher par lui entre les doigts de pieds".



- Les onze mille verge ou les amours d' un hospodar publié en 1907 :



"Ses pieds étaient jolis, potelés comme des pieds de bébé. La langue du prince commença par les orteils du pied droit."



"Mony sentit que les petits pieds de l' actrice montaient le long de ses jambes : ils atteignirent sous le raglan le vit de Mony qui pendait tristement hors de la braguette. Là, les pieds s' arrêtèrent et, prenant délicatement le vit entre eux, ils commencèrent un mouvement de va-et-vient assez curieux."



Le livre contient aussi l' expression "faire petit salé" que l' on retrouve dans une lettre qu' Apollinaire envoie à Lou, une femme qu' il aimait, en janvier 1915.



Cette expression est déjà là chez Guy de Maupassant (1850-1893) dans une pièce de théâtre :



- A la feuille de rose, maison turque qu' il ne publia pas de son vivant mais dont on établie la création en 1875.



Cette expression argotique qui signifie lécher les orteils de son partenaire semblait donc être utilisé dans les maisons closes de l' époque. La pratique devait avoir lieu, on peut en déduire qu' il y avait une certaine demande et que cette attirance pour les pieds était connu, suffisamment en tout cas pour qu' il en soit fait mention dans ces ouvrages.



On peut dire sans se tromper que le fétichisme des pieds était déjà présent au milieu du 19ème siècle.

Re: bibliographie

Il faudrait chercher dans le recueil de poèmes intitulé " Blasons anatomiques du corps féminin". Recueil paru au XVIème siècle qui comportait des poèmes sur de nombreuses parties du corps de la femme.

Il y a visiblement une partie sur le pied écrit par un certain Lancelot Carlès. Si on cherche un peu le texte est trouvable mais je ne l'ai pas encore lu.

Re: bibliographie

Bien vu !



Blasons anatomiques du corps féminin (une publication certaine en 1543) est disponible en pdf ici.

C' est du vieux français, c' est un peu galère à lire ! :comprendrien: mais le passage sur le pied est pas long. Le blason est un genre poétique dont l' idée est de rendre hommage à une partie du corps. Le recueil est constitué de différents blasons, blason pour les cheveux, blason pour les mains, ect...le pied y figure donc, ceci dit la forme du recueil n' indique pas un fétichisme sous-jacent, c' est davantage un exercice de style.

Un extrait :


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Dans le même genre, c' est à dire un livre qui parle de pieds sans pour autant que l' on puisse y voir une intention fétichiste de l' auteur ( mais on peut y voir un certain talent ) :



Histoire du pied et autres fantaisies, de Le Clézio, paru en 2011 est un recueil de nouvelles dont la première, qui donne son titre au livre, raconte l' histoire de la vie d' une femme vue à travers ses pieds, si on peut dire. Pour donner une idée, vous pouvez aller voir les vingts premières pages que l' éditeur a gracieusement mis en ligne ici

Voici un auteur qui va donner du fil à retordre.



Nicolas Edme Restif de La Bretonne ( 1734-1806)



-Le pied de Fanchette, ou le soulier de couleur rose est paru en 1769.



J' ai bien aimé, il y a beaucoup de rebondissement, d' aventure, on pourrait en faire un film ! En gros c' est l' histoire d' une fille belle ( et pauvre orpheline ) qui va devoir faire face à de nombreux prétendants plus ou moins bien intentionnés. Elle fait preuve d' une grande vertu, mais cela sera-t-il suffisant pour la sauver des hommes dans un Paris du 18eme siècle ? L' amour et ses dérivés y sont traités avec beaucoup d' efficacité. Il est question d' honneur, de vertu. Je ne citerais aucun passage sur les pied et les mules

tant il sont nombreux et présent à chaque page, toute l' intrigue est quasiment basée dessus !



Voici un extrait qui nous montre l' écartèlement psychique d' un personnage nommé Dolsans, un homme fou amoureux de Fanchette mais malheureusement éconduit par elle et tiraillé entre, on va dire, son amour-désir égoïste qui conduit à une insistance désagréable et son amour-pur qui conduit à l' abandonner à un autre qui, lui, a gagné le cœur de la belle :



( il arrive lorsque Fanchette est vêtue des cadeaux ( robe, bijoux, mules) de l' homme qu' elle aime )



Il voit les dons de son rival: il pâlit: il dissimule sa rage (c'était encore un défaut qu'il avait aporté d'Italie, que la dissimulation: hêlas! nous prenons les vices de nos voisins, et nous laissons leurs vertus: voila le triste fruit qu'une infinité de jeunes-gens retirent de leurs voyages) et jure que Fanchette ne l'échapera pas. Cependant au fond de son cœur né vertueux, cette beauté si touchante excitait ses remords: il se retire à l'écart: «Que prétens-tu, malheureux Dolsans, se disait-il? et pourquoi vouloir contraindre un cœur qui ne se donne pas? Elle est belle, tendre; je l'adore: tout doit-il donc tourner contre elle? rendons-nous à la raison: cedons-la: méritons son estime et son amitié... C'en est fait: je vais... Un autre, à mes yeux, jouira d'un bien qui m'est plus cher que la vie!... qui me fut promis!... Elle ne le veut plus... elle s'immolait; je n'étais pas aimé...» La vertu l'emportait: ses yeux se fixent sur ce pied séduisant, embelli de nouveau par un chef-d'œuvre de l'art; cette vue dérange sa raison. «Eh! je la céderais, s'écrie-t-il! Non; le sort en est jeté. Je serai coupable, mais je serai moins malheureux, peut-être.»





On peut le trouver ici je le conseille volontiers.



Un autre de ses livres, l' anti-justine, ou les délices de l' amour paru en 1798 qui se veut une réplique à la Justine de Sade dont Restif de la Bretonne était le contemporain et l' adversaire, commence ainsi :



Je suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j' aimais les jolies filles; j' avais surtout un faible pour les jolis pieds et les jolies chaussures, en quoi je ressemblais au Grand Dauphin, fils de Louis XIV, et à Thévenard, acteur de l' Opéra.



J' ai laissé tomber le livre en cours de route, je le conseille pas.





L' attirance érotique pour les pieds et les chaussures est présente dans son œuvre avec une telle proportion qu' il est difficile de ne pas se poser la question du fétichisme. D' ailleurs beaucoup se la sont posée, comme le montre une note de l' ouvrage qu' a consacré Pierre Testud à Restif : Rétif de la Bretonne et la création littéraire.


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Le truc, c' est que nous avons affaire à un passé si lointain qu' il commence à devenir difficile d' y comprendre les mœurs, les habitudes de l' époque et de la vie qui y régnait. D' ailleurs le mot fétichisme lui même, dans son sens sexuel, n' était pas connu ! Comment qualifier quelqu' un de fétichiste du pied alors ?

Et puis, dans le contexte de l' époque, le pied féminin pouvait fort bien être teinté d' un érotisme partagé par l' ensemble de la société sans que cela relève d' un fétichisme au sens strict.

La question est intéressante...