Histoire : Premiers souvenirs, la pièce du puzzle...

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Histoire ajoutée le 23/12/2013
Épisode ajouté le 23/12/2013
Mise-à-jour le 03/07/2021

Premiers souvenirs, la pièce du puzzle...

Je vais remonter à ma petite enfance, pour évoquer ce souvenir qui m'a marqué. Aujourd'hui j'ai toujours un souvenir précis des ces moments que je peux revoir dans mes souvenirs. Celle-ci conditionnera la partie de ma vie la plus difficile : la négation de ce que j'étais. Aujourd'hui il est une force j'en ai occulté la partie la plus sombre pour n'en garder que le meilleur, même si évoquer ce moment à été difficile a cause de certains mauvais cotés...

J'avais 6 ans, j'habitais un coron des mines. Et oui... Je suis un ch'tis pure souche, et certaines scènes du film "Bienvenue chez les ch'tis", ben je les ai vécu en vrai :lol:. Oui ! Mon facteur picolai et le Maroilles est excellent dans la soupe ou le café, et puis j'ai aussi conservé certaines valeurs d'amitié forte et d'altruisme que cultivent les gens de ma région, cet endroit si particulier ou quand on est accueilli dans une famille des corons, au bout d'une journée on a l'impression d'en faire partie; et quand on doit repartir c'est un peu comme si on quittait les siens. L'émotion y est toujours présente :lol: Se sont des gens simples de cœur aussi fêtard que les bretons ! (clin d'oeil à l’Armorique que j'aime !)

Il faut que je place une détails pour bien vous situer l'action qui va suivre : Une particularité qu'ont les maisons de mineurs, c'est qu'il y faisais toujours très chaud (entre 29 et 35° :choque: ). Le charbon était gratuit, le statut de mineur conférai cet avantage en nature, et donc les poêles à charbons fonctionnaient toujours à plein régime. Et quand il faisait trop chaud, on ouvrait les fenêtres et les portes donnant sur la rue même en hiver... Entre familles de mineurs, les enfants se fréquentaient beaucoup, car pendant que nos mamans discutaient entre elles devant un bon café noir en tricotant, attendant le retour du papa de la mine, les enfant se retrouvaient ensembles et partageant jeux et jouets avec ceux qui n'avaient pas toujours la chance d'en avoir. De plus les portes ouvertes par l'excès de température facilitaient la prise de contact entre petit voisins qui passaient devant notre maison... Des centaines d'instants bénis que nous avons tous dans notre cœur, des constructions de garage et de maisons en bois, de jeux de petit chevaux, de puzzle et de parties de Nain jaune et de jeu de dame...
Parmi ces instant l'un d'entre eux me restera à jamais à l'esprit...
J'avais une petite voisine du coron d'en face qui venais jouer à la maison, elle s'appelait Lydie, c’était aussi ma petite copine :-) , elle avait 6 ans comme moi, elle avait les cheveux châtain et de grand yeux bleus, je l'aimai bien, elle était gentille et douce et on passai de bon moments ensemble. Ce jour qui me marque se situe en début d'automne quelques semaines après la rentrée des classes. Et nous étions assis sur le sol du couloir en train de jouer à faire des puzzles après nos devoirs. En renversant la boite du second puzzle, une des pièces a rebondi sur le carrelage de grès et s'est logée dans l'une des ballerines que Lydie chaussais. On voyait la pièce colorée dépasser sur le coté de la chaussure, tranchant d'un bleu clair tacheté de blanc collée sur la peau nue.
J'avais vu la pièce s'échapper et ou elle s'était nichée. Je posais la boite vide sur le sol à coté de l'autre et j'entrepris immédiatement de rattraper le fugitif en glissant mes doigts entre son petit pied et le coté de sa chaussure.
Immédiatement elle laissa échapper un rire et retira son pied. Elle me regardait avec un sourire amusé par la sensation de l'instant. j'étais également amusé de sa réaction et je souriait en la regardant. Toutefois j’étais bien décidé à récupérer la l’élément du jeu et je lui ai dis : "T'as un bout du puzzle dans ta chaussure !". Elle enleva la ballerine. La pièce c'était enfoncée dans sa chaussure avec le mouvement de recul, c'est collé sous la plante de son pied. Elle leva sa jambe et me tendis son pied. Elle me dit : "Il est collé enlève le s'il te plaît". J'ai tendu ma main et j'agrippai du bout des doigts la pièce. Je sentais mes doigt frotter alors sur la peau douce en agrippant la pièce du puzzle. Un autre rire cristallin s'échappa de sa bouche. Amusé devant sa réaction je recommençais l'action plusieurs fois et éclatait de rire avec elle. Lydie me rendait mes chatouilles sous les bras et le ventre et c'est comme çà que j'ai eu ma première bataille de guilis dont je me souvienne vraiment.
Au bout de quelques minutes, ma mère nous demandais de nous calmer et de faire moins de bruits. C'était trop amusant et après un regard complice échangé, sur ce qu'il y avait a faire nous continuions à nous faire rire en nous chatouillant en mettant nos mains devant notre bouche pour éviter d'exploser de rire et nous faire gronder.
Lydie aimait beaucoup çà, surtout que je lui chatouille les pieds. on se mettait allongé sur le coté l'un face à l'autre et elle relevait un de ses pieds à hauteur de mon visage, pour que je la chatouille. A un moment elle m'a dit "fait un bisou en dessous de mon pied", et j'ai posé mes lèvres sur sa plante je sentait sa peau fine et douce sous mes lèvres, et je lui ai fait un poutou, un bisou soufflé qui vibre... (nibbles en anglais)
Elle à éclaté de rire ne pouvant pas se retenir. J'ai adoré çà, on rigolais à n'en plus pouvoir se chatouillant l'un et l'autre. Les jours suivant ont à souvent joué au "guilis", on se riait bien, on aimait çà... Après ce jeu on se serrait dans les bras l'un de l'autre, on faisais un câlin, on se disais qu'on s'aimait et on échangeait des bisous (chut, on s'en faisait aussi sur la bouche en cachette mais maman le savait pas, d’ailleurs je crois que si elle l'avait su rien de tout çà n'aurai eu lieu !), Bref c'était un amour d'enfant innocent...
Et puis une après midi des jours suivants, j'étais chez Lydie, on jouait au jeux de dames sur le table de la cuisine. L'un de mes pions est tombé par terre et a roulé sous la table en direction de la chaise de mon amie. Je descendais de mon assise pour aller à 4 pattes sous la table récupérer l'élément du jeu. Lydie m'avait pris de vitesse et avait vu ou s'était arrêté le pion qui roulais. Sans descendre de sa chaise, elle à enlevé sa pantoufle et soulevé un coin de la nappe de toile cirée posée sur la table. Elle a attrapé le jeton entre avec orteils, puis elle m'a tapoté le coté avec le pied pour m'interpeller car je cherchais du mauvais coté. En même temps que je me suis retourné, elle releva sa jambe et a porté son pied en face de mon visage mettant bien en évidence le jeton... Elle se penchait sur sa chaise, et soulevait la nappe pour voir ce qui se passait un sourire complice en me regardant sous la table. Je saisis le pion avec la main et lui fit un bisou sur les orteils. On se lançait un regard complice, on savait qu'on allait finir par jouer au jeux des guilis et qu'on allait bien rigoler, et puis se faire un câlin et des bisous. Je regardais son pied, je le trouvais très joli c'est à ce moment là je crois que mon attirance pour les petons est née elle sera confirmée bien plus tard, je lui ai remis sa pantoufle et m'extirpait de dessous la table en formica...
Notre joie d'enfant fut de courte durée, car la mère très puritaine de mon amie avait vu toute la scène, immédiatement elle m'attrapa par le bras et me ramena illico presto chez mes parents. Elle rapporta ce qu'elle avait vu à ma mère. Sa réaction (elle étais très puritaine elle aussi), ne se fit pas attendre. J'ai eu droit à une gifle et une remontrance salée : "On fait pas des choses comme çà !" criait-elle "C'est pas NORMAL à ton âge de faire des choses comme çà a une fille voyons, c'est pas bien qu'est-ce qui t'as pris ???".
"Normal" le mot était lâché... Je suis devenu tout rouge de honte :rougis:, pourtant selon moi je n'y voyait rien de mal, je voulais juste que l'on joue à rigoler et faire un câlin et des bisous rien de plus, on nous avait laissé faire jusqu'alors et maintenant on n'avait plus le droit ?
J'avais du mal à comprendre... :ralala: J'ai pleuré a chaudes larmes, ma mère est resté insensible et me disais que j’étais un "anormal" de faire des trucs comme çà... Ce mot me fait encore mal aujourd'hui bien plus que la gifle que j'ai reçue à l'époque.
Suite à çà nos parents ne voulaient plus qu'on se voie, on se faisais signe par les fenêtres derrière la vitre, l'air bien triste :ralala: l'un comme l'autre, on s'envoyait des bisous. Ma mère me grondait à chaque fois qu'elle me surprenait. :snif: Et puis comme on n’était pas dans la même école on ne se voyait pas dans la journée non plus la journée. C'est le premier accroc au nounours que je suis...
Les mois qui suivait je pensais souvent à Lydie, on s’échangeait des petits mots que nous cachions dans le collier du chat qui allait d'une maison à l'autre. On y parlait souvent du jeu des guilis on aimait çà. Durant le début de l'été, Nous avons pu échapper à la vigilance de nos parents quelques instants. Quand nous nous sommes vu, nous avons couru l'un vers l'autre et on c'est serré dans les bras de longues minutes comme pour rattraper le temps perdu. Je me souviens particulièrement d'elle a cet instant, elle avait une petite robe en vichy rose et des petites sandalettes blanches, des cheveux long attachés en queue de cheval et des petites boucles d'oreille en forme de perle, ses cheveux sentaient la vanille. J'ai toujours adoré cette odeur depuis, je trouvais ses grand yeux bleus encore plus magnifiques à cet instant plus qu'a tous les autres tant ils m'avaient manqués. On a pu parler et jouer un peu. A un moment elle me dit : "T'as vu j'ai mis mes sandalettes, tu peux passer tes doigts dans les trous pour les guilis". A cet instant nous étions l'un face à l'autre, elle me montrait du doigt ses chaussures. Nous avions tout deux le regard braqué vers ses pieds, puis nos avons relevé la tête au même moment, et la simultanéité ce ce geste nous à fait éclater de rire. On se dirigeait vers la pelouse de son jardin, mais nos parents nous on surpris et avons été obligés de ré-intégrer nos jardin respectif après nous avoir grondés l'un et l'autre d'avoir bravé l'interdiction.
Puis à la fin de l'été Lydie et ses parents ont déménagés dans l'est de la France et je ne l'ai jamais revue. Un autre accroc au nounours...
Avec l'avènement des réseaux sociaux, j'ai fait quelques recherches depuis sur le net mais je ne l'ai pas retrouvée, et puis je crois que je n'en ai pas vraiment envie j'ai peut-être peur de ce que je vais trouver, et puis je préfère conserver mon souvenir comme çà... Dans mon garage il y a quelques temps en rangeant, j'ai retrouvé le puzzle qui a donné naissance à ce récit. Je l'avais récupéré de chez mes parents, mes enfants ont joué avec également. Depuis Il y manque une pièce... Je l'ai glissée dans mon portefeuille...
Aujourd'hui je sais également pour en avoir discuté avec les médecins, que l'attitude me ma mère était engendrée par les prémices de sa terrible maladie : Alzeihmer :snif:

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