Histoire : La plume et l'encrier

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Histoire


Histoire ajoutée le 28/09/2019
Épisode ajouté le 28/09/2019
Mise-à-jour le 03/07/2021

La plume et l'encrier

Hello tout le monde !



Après de nombreux mois d'absence ici, j'avais envie de partager avec vous une fiction que j'ai écrite sans trop savoir si j'allais la publier quelques part ou non.



Voici la première partie. Dites moi si cela vous plait :)






La plume et l'encrier





C’était une petite librairie sans prétention, coincée entre un pressing et une épicerie, à deux pas de mon nouvel appartement. J’aurais pu passer devant sans y faire attention, s’il n’y avait eu l’enseigne. Celle-ci m’avait sauté aux yeux. Elle représentait une plume, dans un style un peu vintage, ciselée dans le métal. C’est alors que j’ai remarqué le nom inscrit dessus : « La plume et l’encrier ». Magnifique ! Voilà de quoi dresser un pont entre ma boulimie de littérature et mon fétichisme des chatouilles.



La porte grinça légèrement à mon entrée. L’espace était très réduit. Seuls trois rayonnages avaient pu être tracés et les allées dessinées entre eux étaient très étroites. La belle hauteur sous plafond donnait l’impression d’être entouré de livres. Instinctivement, je me dirigeais vers la partie consacrée à la littérature française, quand une voix féminine se fit entendre dans mon dos. « Je peux vous aider ? »



Je me retournais et tombais sur une jeune femme, qui devait comme moi approcher de la trentaine. Elle était plutôt petite. Pas plus d’1,60 mètre. Elle devait avoir des origines méditerranéennes. Sa peau était légèrement halée, ses cheveux d’un noir de jais bouclés, tombaient sur ses épaules et ses yeux bruns me fixaient d’un air doux. La ligne de son nez était légèrement brisée, mais, loin d’être disgracieux, ce détail me plut instantanément. Elle me souriait, attendant que je lui réponde.



Légèrement décontenancé par cette apparition, je mis quelques temps à répondre. « Merci. Je viens de m’installer dans mon quartier et je n’avais jamais encore jamais vu votre librairie ». « C’est vrai qu’elle n’est pas facile à repérer », dit-elle en riant. Elle avait un beau rire, tirant dans les graves, et j’aimais beaucoup la manière qu’avaient ses yeux de se plisser légèrement. « Sans la plume, je ne l’aurais probablement pas vu », avouais-je. « Ah oui ? Les plumes vous attirent ? », répondit-elle du tac au tac. Je nageais en plein rêve. Cette fille venait-elle vraiment de me poser cette question ? « Et bien, je dois reconnaître que oui. C’est un bel objet, qui incarne à la fois la douceur, la liberté et la créativité », tentais-je, cachant délibérément la dernière image qui me venait à l’esprit. « C’est très philosophique ce que vous dite là », lança-elle, avant de tourner doucement les talons. « Je vous laisse découvrir notre boutique. Faites-moi signe si je peux faire quelque chose pour vous ».



Je ne pus m’empêcher de la regarder s’éloigner, appréciant ses formes sous son léger pull blanc et son jean. Ses pieds étaient chaussés de Converse basses, laissant entrevoir au rythme de ses pas un petit espace de peau au niveau de ses chevilles ainsi que la naissance de ses socquettes blanches.



Je revins plusieurs fois les jours suivant et ne manquais jamais de discuter quelques minutes avec elle. Cela m’avait permis d’en savoir un peu plus. Elle s’appelait Mélina, avait 27 ans et étais propriétaire de cette boutique depuis deux ans. Ces rencontres régulières m’avaient aussi permis de l’observer avec plus de précision. Mon penchant naturel me poussa à scruter ses pieds le plus souvent possible. Ils semblaient très petits. Du 35 ou du 36 à vue de nez, ce qui n’était pas pour me déplaire. Décidément, cette fille semblait parfaite. Mais je n’osais pas encore franchir le pas.



Les semaines s’écoulèrent. Mes visites se firent plus espacées, ce qui n’enlevait rien à l’intérêt de nos échanges, bien au contraire. De temps à autre, je repartais avec un sac de livres bien remplis, après une longue séquence de conseils parfois enflammés.



Un jour de juin, alors que les premières grosses chaleurs de l’été commençaient à se faire sentir, je passais une nouvelle fois la porte et trouvait la boutique vide. Interloqué, je m’avançais vers le fond de la boutique.



Je trouvais Mélina agenouillée au sol, derrière une travée, occupée à ranger des livres, une paire d’écouteurs dans les oreilles. Je fus immédiatement hypnotisé par une vision magnifique : ses pieds chaussés de ballerines sortaient très largement de leurs logement, du fait de la position de la jeune femme. Seuls les orteils étaient en contact avec le sol, m’offrant le spectacle de ses plantes nues et tendues à l’extrême. Le contraste était saisissant. Alors que le talon et le bord externe de ses pieds affichaient de belles roseurs, le creux était d’une blancheur éclatante. Sous le pied gauche, un grain de beauté joliment dessiné relevait l’ensemble.



Je n’arrivais pas à décrocher mon regard, comme si mon cerveau fétichiste refusait de quitter une si belle vue. Je fis alors la seule chose que celui-ci m’autorisait. Je m’accroupis à mon tour, très lentement, et avançait une main vers sa plante gauche. Arrivés à quelques millimètres de ma cible, mes doigts se mirent à remuer. Le contact fut extrêmement bref. Mélina poussa un cri strident et se redressa si vite qu’elle perdit l’équilibre. Je la rattrapais, mais dans sa panique, elle me lança un coup de coude en plein visage, percutant mon nez.



Quand elle se retourna, prête à en découvre, et qu’elle me vit, une main sur mon appendice nasale qui commençait à saigner, elle ouvrit des yeux ronds de stupeurs. « C’est vous ? Pardonnez-moi ! Je vous ai fait mal ? » J’écartais ma main ensanglantée. « Pardon ! Pardon ! Je suis vraiment désolée ! Je réagis toujours comme ça quand on me chatouille, je suis très, très chatouilleuse. » Une seconde passa, puis elle pris les choses en main. Elle allât fouiller dans son bureau et en ressorti un mouchoir, qu’elle vint appliquer sur mon nez. « Je suis vraiment navrée… » continua-t-elle d’une voix où perçait sa gêne. « Prenez le livre qui vous plait, n’importe lequel, je vous l’offre pour me racheter ».



C’était le moment ou jamais. Je plongeais mon regard dans le sien et lâchait d’une voix nasillarde, du fait du mouchoir avec lequel elle me pinçait toujours le nez : « J’accepte vos excuses mais, pour vous racheter, vous allez devoir me laisser vous offrir un verre ».



Elle marquât un temps d’arrêt, soufflée par ma proposition. Je crus pendant un instant qu’elle allait refuser et me jeter dehors. Mais son visage se radoucit finalement. « D’accord, mais à condition que ce soit moi qui offre », répondit-elle.



Une heure plus tard, mon nez avait arrêté de saigner et la librairie était fermée. Mélina me faisait face, dans un café à quelques mètres seulement de mon appartement. Nous échangions tantôt des banalités, tantôt des avis très tranchés sur la littérature. Puis la jeune femme marqua un temps d’arrêt et repris. « Alors comme ça, vous aimez les plumes ? » Je manquais de m’étouffer avec mon mojito. Elle se mit à rire : « Pardon, je ne pensais pas que cela vous ferait autant d’effet ». Elle porta sa main gauche à son épaule droite, qu’elle découvrit lentement de son pull. Se tournant lentement, elle me montra l’arrière de son omoplate, sur laquelle était tatouée une très jolie plume bleue. « C’est pour ça que ce que vous m’avez dit la première fois m’a marquée », me dit-elle sur le ton de la confidence.



Je tentais le tout pour le tout. « Vous savez, une plume peut avoir bien des usages… ». « Ah oui ? A part pour écrire ou décorer, je ne vois pas trop ce que l’on pourrait en faire », répondit-elle. « Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer », lâchais-je d’une voix dont j’espérais pouvoir masquer les tremblements d’excitation.



Mélina me jeta un regard soupçonneux, mais son visage souriait légèrement. « Pas mal la technique pour m’attirer chez vous », lâchât-elle. « Mais je vous préviens, je ne couche jamais le premier soir, ni le second d’ailleurs. » Je pris un air faussement courroucé : « qui vous a parlé de coucher ?! » C’était vrai, j’avais bien d’autres plans en tête…



Elle me suivit finalement. Après avoir payé l’adition, nous montâmes les quatre étages menant à mon appartement. Arrivée dans mon salon, elle retira son pull, qu’elle posa sur une chaise, dévoilant un débardeur noir, et se retourna vers moi : « pour un littéraire, je m’attendais à plus de fantaisie dans la décoration ». Elle n’avait pas tort. Mon appartement était très aseptisé. Du moins en apparence. Mais je n’eut même pas le temps d’exprimer cette remarque qu’elle avait déjà embrayé : « alors, quel usage peut-on faire d’une plume si ce n’est pour écrire ? »



Je l’invitais à s’asseoir sur la partie la plus large de mon canapé, sur laquelle elle pouvait très facilement allonger ses jambes. Elle fit exactement ce que j’avais souhaité, elle se déchaussa, m’offrant pour la seconde fois de la journée le spectacle de ses pieds nus. Nous étions arrivé à l’instant décisif. « Vous allez devoir me faire confiance », dis-je. Elle me regarda d’un air interrogateur. « Et puis de toute façon, vous m’en devez toujours une pour avoir failli me casser le nez », lâchais-je en riant pour faire diversion. « Je ne vous ai pas cassé le nez ! », répliqua-t-elle. « Et puis vous oubliez le verre ! ». « Je ne suis pas sûr que cela suffise… », répondis-je, évasif. Mélina grogna. « Bon, et pourquoi dois-je vous faire confiance ? ». C’était quitte ou double. « Pour vous montrer, je vais devoir vous attacher », soufflai-je, esquissant un sourire pour tenter d’adoucir l’effet de cette phrase.



Cette fois, je crus vraiment que la gifle allait partir et que j’allais voir Mélina se lever d’un bond et sortir en courant de chez moi. Mais elle n’en fit rien. « M’attacher ? Rien que ça ? Ça ne me plaît pas trop… Mais bon, soit, j’accepte, pour me faire pardonner de vous avoir cassé le nez », lança-t-elle, sarcastique, en mimant des guillemets avec ses doigts. Pas la peine de me le dire deux fois. Je me levais et ouvris le tiroir d’une commode placée non loin de là. Je revins avec des lanières de nylon, terminées par des sangles. « Dis donc, vous avez du matériel ! J’ai l’impression d’être dans ‘Cinquante nuances de grès’ là ! J’espère que ce n’est pas là votre salle des tortures… » Je saisis la référence et lui adressais un sourire amusé.



Elle se laissa faire. J’attachais solidement ses chevilles, que je reliais entre-elles par une barre rigide pour les empêcher de se rejoindre et tendis les lanières jusqu’aux pieds du canapé. Contournant l’assise, je lui demandais de passer ses bras derrière le dossier et entrepris de faire de même avec ses poignets. A chaque fois que j’achevais un nœud, Mélina tirait sur ses liens pour en éprouver la solidité. Celle-ci devait lui paraître très satisfaisant puisque je pus nettement entendre sa respiration s’accélérer. J’achevais mon bondage avec deux autres lanières de part et d’autre de ses genoux, pour la priver d’amples mouvements de jambes, et m’écartais.



La jolie brune masquait mal l’inquiétude qui la gagnait. Voilà qu’elle se retrouvait attachée sur un canapé, en présence d’un homme qu’elle connaissait, certes, depuis plusieurs mois maintenant, mais dont elle ignorait à peu près tout. Je mis la main dans mon dos et saisis l’objet que j’avais préalablement dissimulé à ma ceinture. C’était une petite plume de pigeon, que j’affectionnais particulièrement pour sa rigidité.



Elle la vit apparaître devant ses yeux, tandis que je m’approchais du bord du canapé où étaient ligotés ses deux pieds nus. Soudain, elle comprit. « Vous n’allez quand même pas… » Sa phrase s’interrompit devant mon large sourire. « Mais si ! Voilà à quoi peut servir une plume ! A chatouiller une jolie femme comme vous ! Et cette fois, vous ne pourrez pas me donner de coup pour vous échapper ! » Son visage se décomposa.

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