Histoire : [F/F] Crise du logement (Acte 2)

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Histoire ajoutée le 10/09/2005
Épisode ajouté le 10/09/2005
Mise-à-jour le 03/07/2021

[F/F] Crise du logement (Acte 2)

Audrey avait attendu le coup de téléphone de Thomas toute la semaine. Lorsqu'il lui annonça qu'il acceptait sa candidature, elle cru exploser de joie. Vivre avec un si beau mec s'avérait une des expériences les plus excitantes qu'elle avait vécu, et le problème "Alice" lui semblait négligeable et facilement solvable.

Ils eurent du mal à  trouver une heure correcte pour leur rendez-vous, mais ils arrivèrent à  un compromis:

- Ecoute, tu viens pour 17h. En principe je serais là , mais si je peux pas je demanderais à  Alice de passer pour t'ouvrir, que tu ne sois pas coincée dehors.
- Mais non, je peux attendre dans la voiture, ça sera plus simple, ne dérange pas Alice!
- Pas de risque, en plus je suis certain qu'elle serait ravie de pouvoir bavarder "entre filles". Ca serait super que vous soyez amies, toutes les deux, tu ne trouves pas?

La réponse d'Audrey manquait certainement d'enthousiasme et de spontanéité, mais son interlocuteur n'eu pas l'air de s'en rendre compte.

Le jour dit, Audrey sonna, le coeur battant. Plusieurs longues minutes s'écoulèrent. Quand la porte s'ouvrit, Audrey tenta de masquer sa déception du mieux qu'elle pouvait: une Alice particulièrement débraillée se tenait sur le pas.

- Entre, Thomas ne sera pas là  avant au moins une heure, il a été retardé à  son boulot.
- Mais...
- Entre, viens boire quelque-chose, tu ne vas pas rester en plein cagnard tout de même?

Audrey suivi Alice jusque dans la cuisine, où elle se vit offrir un verre de porto.

- Ca fait longtemps que vous êtes ensemble, avec Thomas?
- Deux ans, mais mes parents ne peuvent pas le voir, alors...
- Et tu vis souvent ici?
- Assez, oui, mais ne t'inquiète pas, tu pourras amener tes copains aussi.
- J'en doute pas. De toutes manières, c'est trop gentil à  Thomas et toi d'avoir bien voulu faire une entorse à  vos plans initiaux, c'est certain qu'un homme aurait été un collocataire plus simple et...
- L'entorse n'est pas complètement faite. Thomas aimerait avoir mon avis, avant de signer. Il aimerait qu'on puisse s'entendre, toi et moi.
- Ca ne pose pas de problème, si? - Audrey commençait à  s'inquiéter - Tu verras, je suis pas difficile à  vivre.

Avec un pied dans la maison, elle pourrait toujours éjecter Alice plus tard, tandis que sans... adieu toit, et surtout adieu Thomas.

- Je pense que ça ira, en effet. - Audrey eu du mal à  camoufler un soupir de soulagement. - Il y a juste une petite chose que j'aimerais beaucoup.
- Dis moi?
- Je veux ma revanche.

Un silence de mort tomba. Audrey espérait sincèrement avoir mal compris.

- Revanche de?
- Tu m'as infligé trente minutes de chatouilles, et je suis certaine que tu les craint autant que moi.
- Mais Thomas va rentrer et...
- Ne t'en fais pas, je suis réglo. Une demie-heure, pas une minute de plus. Il n'en saura rien. Mais je veux savoir quel effet ça fait de te chatouiller, sinon je serais sans cesse tentée d'essayer.

Le porto, Thomas, l'étrange admiration que lui inspirait Alice, tout cela finit par vaincre les dernières réticences d'Audrey. Après tout, elle n'était pas très chatouilleuse, et pourrait aisément supporter la chose.

Elle se laissa donc attacher, comme Alice l'avait été auparavant. Ses chaussures furent retirées, et la jeune fille posa à  ses côtés un gros réveil.

- Il sonnera dans 30 minutes. Maintenant, voyons voir d'où tu crains le plus...

Audrey essayait de se concentrer. Bien concentrée, elle pouvait résister. Le léger contact d'une plume se fit sentir sous son pied droit. La plume était immobile. Elle respira profondément. A ce moment, la plume commença à  se promener. "Ne pas rire, ne pas rire". Audrey respirait de plus en plus vite. "Si tu commences à  rire maintenant, tu ne tiendras jamais jusqu'au bout". Au même instant, les doigts d'Alice attaquèrent le pied gauche. N'y tenant plus, Audrey vida ses poumons dans un grand rire sonore.

Alice avait laissé tomber la plume, et ses deux mains parcouraient rapidement les plantes de pieds d'Audrey. Celle-ci essayait desespérement de se reconcentrer sur un sujet extérieur, en l'occurence Thomas. Mais rien n'y faisait, le délicat contact des doigts et les "guili-guili" sussurés par Alice la ramenait sans cesse sur sa situation.

"Je lui en ai fait subir autant, je dois pouvoir tenir", pensait-elle pour se donner du courage.

Comme si elle l'avait entendue, Alice cessa son manège et s'approcha de son oreille.

- Je vais te dire un secret. Je ne crains pas les chatouilles du tout. L'autre jour, j'ai simulé d'un bout à  l'autre.

Audrey sentit le monde s'effondrer autour d'elle.

- Mais pourquoi?
- Je voulais juste savoir si tu étais capable de faire quelque-chose d'aussi insensé pour Thomas, car tu es bien amoureuse de lui, n'est-ce pas?
- Non, pas du tout, je ...

Audrey avait conscience de mal mentir, mais elle ne pouvait tout de même pas avouer une chose pareille dans sa situation.

- Allons, avoue, ça ne fait aucun doute.
- Tu te trompes, je t'assure, je n'ai ...
- Avoue!

Le ton était franchement inquisiteur. Et lorsqu'Alice se dirigea vers ses dessous-de-bras, Audrey sentit le peu de courage qui lui restait fondre comme neige au soleil. Elle essaya de visualiser les yeux de Thomas, mais Alice la ramena bien vite à  la réalité.

Armée de deux plumes, elle dessinait des cercles sous les bras de la pauvre Audrey. Celle-ci essayait de les resserrer le long de son corps, mais les liens étaient solides. Le rire devint hurlement. Une éternité, pour Audrey, mais lorsque les plumes s'arretèrent, le réveil n'avait progressé que de trois malheureuses minutes. Audrey était en sueur, mais cela ne semblait pas géner son jeune bourreau: Alice laissa les plumes pour travailler ses aisselles à  la main.

Audrey aurait donné n'importe quoi pour que les plumes s'arrétent, maintenant elle aurait donné le double pour qu'elles reprennent, et que les doigts experts d'Alice la laissent en paix. Ceux-ci exploraient le moindre recoin de ses aisselles, s'attardant dès qu'un point semblait plus sensible, y revenant régulièrement. Elle trouva la force d'articuler quelques mots:

- Alice! Stop! Je jure!
- Ma pauvre Audrey, comme tu as l'air de souffrir... avoue tes sentiments pour Thomas, et tu auras une pause.
- Non, je...
- Allez, qu'est ce que ça te coute? Tu préfères que je continue?
- Pas sous les bras!

A la grande surprise d'Audrey, Alice s'executa. Mais aussitôt, elle découvrit son nombril et reprit une des plumes. Avant d'avoir pu protester, Audrey avait replongé dans les affres des chatouilles.

- Stop, stop! J'avoue!
- Ah, je veux l'entendre, dis moi que tu l'aimes...
- Je ne l'aime pas, mais il me plait un peu et...
- Il te plait "un peu"? Tu te fous de moi, hein?

En disant cela, Alice attaquait les côtes de sa victime. Audrey hurla:

- NON!

Elle aurait voulu ajouter "je te jure que je n'oserais pas me foutre de toi", mais la fin de sa phrase de perdit au milieu des rires.

N'y tenant plus, elle finit par articuler:

- Je... je l'aime, tu as gagné.
- Et tu crois que je vais te laisser vivre sous le même toi que lui?
- Promis, je ne ferais rien, mais par pitié arrête!
- Ttt, il te reste dix minutes.

La réponse d'Audrey fut inaudible, tant le dernier tiers de son supplice fut intense. Alice donnait l'impression de s'être retenue pendant toute la première partie, et la malheureuse devenait folle sous ses assauts.

Elle s'arréta, quelques minutes avant la fin:

- Alors? Comment tu te sens?
- Stop! Pitié!
- Si jamais tu touches à  Thomas, ou essaye de le faire, ce n'est pas une demie-heure qu'il te faudra endurer... je pense être capable de m'occuper de toi pendant toute une nuit.
- Non, promis, je ferais attention.
- Je veux te l'entendre dire
- Quoi donc?
- Répète après moi: "si je touche à  Thomas, je serais chatouillée pendant toute une nuit"
- Non, je ... - Les doigts d'Alice s'agitèrent dans le vide, sous le regard horrifié d'Audrey.
- Répète!
- Si je touche à  Thomas, je serais chatouillée - sa gorge se serra - pendant toute une nuit.
- Plus fort!
- SI JE TOUCHE A THOMAS, JE SERAIS CHATOUILLEE TOUTE UNE NUIT!

A cet instant, elle aperçut la silhouette de Thomas dans la porte de la chambre. Elle éclata en sanglots.

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