Histoire : Les étonnantes péripéties de Michel Kassdal

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Histoire ajoutée le 23/07/2013
Épisode ajouté le 23/07/2013
Mise-à-jour le 03/07/2021

Les étonnantes péripéties de Michel Kassdal

Bien le bonjour, les belettes ectoplasmiques !

Étant très friand des nombreuses histoires de qualité postées sur ce forum, j'ai moi-aussi décidé de m'essayer à l'écriture avec une petite histoire sans prétention.
N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce qui est bien ou ce qui ne l'est pas.
Sans plus de blabla, voici le premier chapitre, qui fait office de mise en bouche.

CHAPITRE 1


Michel Kassdal sortit de l’immeuble dans lequel il vivait en sifflotant. Le soleil venait de se lever il y avait tout juste une heure, l’air était donc encore frais par cette belle matinée de printemps. Michel regarda autour de lui, une habitude qu’il avait prise en se rendant compte, au fil du temps, qu’il était possible de voir des choses intéressantes lorsqu’on regarde autour de soi. Cette fois ci, il fut un peu déçu car il ne remarquait rien qui sortait de l’ordinaire : les mêmes immeubles à l’allure morne et grise qu’il voyait tous les matins, collés les uns contre les autres tels des pingouins en quête de chaleur, parfois séparés par une boutique de vêtement ou une épicerie, dont les propriétaires venaient d’ouvrir les rayons ; les mêmes passants, pressés par des affaires inconnues, indifférents à tout ce qui pouvait bien les entourer ; les mêmes voitures, affalées sur le bitume, crachant des nuages de gaz malodorants dans un bruit épouvantable, attendant le simple bonheur de voir la lumière verte du salut faire place à celle, rouge, du désespoir et de la mort, dans l’espoir de pouvoir poursuivre leur route vers le centre-ville.
Devant ce spectacle affligeant, qui était devenu une habitude pour lui, Michel se dirigea vers la station de tram la plus proche, à pied, en se faufilant habilement entre les badauds. Alors qu’il passait devant un café, il ralentit pour admirer son reflet dans le miroir : Michel était un jeune homme d’une vingtaine d’années, de taille moyenne et à la corpulence plutôt maigre. Ses cheveux bruns, anarchiquement posés au sommet de sa tête, se dressaient dans tous les sens avec une fougue sans égal et surplombaient des yeux d’un vers pétillant. Il se trouvait emmitouflé dans des jeans et un T-shirt des plus banals. S’étant assuré qu’il n’avait pas oublié son pantalon, il reprit la marche et arriva, dix minutes plus tard, aux portes du tram qui le conduirait jusqu’à la fac. Le jeune homme entra précipitamment dans un wagon et s’assis sur un des sièges inoccupés à sa disposition, entre une vieille femme rabougrie et un homme en costume portant une mallette. Le tram commença alors à prendre de la vitesse afin de desservir les stations suivantes. Michel savait qu’il devait descendre au deuxième arrêt, ce qui lui laissait environ quinze minutes de repos. Il en profita pour examiner d’avantage ses voisins, alors que le paysage urbain défilait par la fenêtre. Il jeta tout d’abord un rapide coup d’œil à la vieille femme située à sa droite et en déduisit que cette vieille femme était vraiment vieille, même pour une vieille. Cela le fit sourire intérieurement. Cette dame incarnait le stéréotype même de la grand-mère aigrie : des vêtements qui semblaient dater d’il y a vingt ans, le dos courbé, un châle au-dessus d’une tête ridée et les deux mains posées sur un cabas de mauvais goût. L’homme assis à sa gauche, quant à lui, se tenait droit, sans bouger, dans son costard noir. Il avait posé sa mallette à ses pieds, entre ses jambes, de façon à ce qu’elle ne puisse se renverser. Michel ne savait pas pourquoi, mais une sensation étrange lui venait de cet homme au visage sérieux et au regard fixe. Cependant, il n’eut pas le temps de le défigurer d’avantage car l’on était arrivé à proximité d’une station et que l’homme se leva pour sortir du tram. Mais, contre toute attente, avant de se diriger vers l’allée centrale qui le conduirait à l’extérieur du véhicule, l’étrange personnage jeta, sans mot dire, une boule de papier chiffonné sur les genoux de notre héros qui, surpris, écarquilla de grands yeux et laissa cet individu des plus curieux quitter les lieux. Après un moment d’hésitation, et alors que le tram reprenait sa route, Michel se décida à déplier le morceau de papier qu’il avait reçu. Il fut étonné de constater que le parchemin contenait une série de mots écrits à l’encre, et plus étonné encore du sens de la phrase qu’ils formaient, qu’il énonça à voix basse :
« Chaque héros aliéné torturera outrageusement une île limpide lentement endeuillée »
A peine eut-il prononcé ces mots, que tout devint subitement noir autour de lui. Le bon Michel commença à paniquer car il ne voyait plus rien, et ne sentait plus rien : ni le siège sous son postérieur, ni la force exercée par le tram en marche qui le plaquait jusqu’alors contre son siège, ni l’odeur désagréable de la vieille assise à côté de lui. Il commença alors à paniquer face à cette expérience irréelle et se souvint alors ce qui lui était apparu si étrange chez cet homme d’apparence si sérieuse :
« Je savais qu’il ne fallait pas faire confiance à un homme en costard qui porte une perruque vert fluo… »
Ce furent ses dernières pensées avant de sombrer dans le coma...

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