Histoire : La tribu des nymphes

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Histoire


Histoire ajoutée le 27/09/2013
Épisode ajouté le 27/09/2013
Mise-à-jour le 03/07/2021

La tribu des nymphes

Nous embarquons, fierté, cette influence
Dodeliné chacun au pays des opulences
De paradis vierge aux luxures, sous nos âmes
Et nos armures, embarquons le cœur quidam

Notre victoire tatouée un pas vers la gloire
Et le verseau au creux de tout espoir
A maintenant l'instant pour tanner notre or
Nous embarquons, vanité, ce premier messidor

Comment oublier ce chant, au désarroi et splendeur de son outrecuidante compagnie. C'était il y a plusieurs siècles, mais peut être ne connaissez vous pas cette hagiographie débordante de présomption. Laissez moi vous la conter, chaperonnez moi dès à présent au mystère d'un pays envoûté, serpenté … Freyja ! Transportes nous deux siècles auparavant !

Après d'abondants jours passés en mer, le vaisseau de la compagnie nordique racole enfin le continent tant convoité. Sur son pont, un ensemble d’énergumènes gesticule maladroitement, tous sans exception, touchés par la fièvre de l'or. Une fois pied à terre, comme un troupeau de taureaux en furie, nos extravagants personnages assaillent la terre de leurs coups de pelle, et saccagent l'ensemble de la faune et la flore. Les cœurs s'illuminent, au vue de toutes ces mines, terminé les grises mines, place à la joie divine.
Pendant que certains alourdissent le navire de richesses, d'autres s'aventurent dans l’inconnu de la pinède, pour dilapider cette contrée et satisfaire leur cupidité. Les heures se succèdent, emportant alors avec elles quelques membres d'équipage, sans éveiller le moindre soupçon. Néanmoins, à la tombée du soir, le capitaine, fidèle courtisan du roi, ne dénombre qu'une dizaine de ces hommes. Malgré son ingratitude, notre imposant personnage royal, délibère son choix et s'ébranle à leur recherche, suivit de près par son troupeau moutonnier.
Au bout de quelques minutes de marche, la poignée de gugusses dégote un idole d'or : une statue, manifestant sa stupeur d'un sourire caricaturé. Non loin, d'autres torses dorés s'imposent, eux aussi, maquillés par un sourire similaire. L'anxiété s'implante alors et rutile sur le visage de nos compères : il s'agit des dix disparus, pétrifiés par leur desiderata.
A cet instant, un incalculable nombre de silhouettes émerge des arbrisseaux environnants. Tous ces galbes féminins, sont ornés d'inestimables bracelets, colliers fantaisistes et diadèmes irisés. L'une d'entre elle, plus pavoisée que les autres, domine les débats et se porte en direction des honteux pusillanimes. Le silence est d'or, crépite et embrase chaque bouffée d'air.
La pimpante guerrière appose sa main sur la poitrine d'un des cupides, puis la laisse glisser de haut et en bas, décrivant ainsi une méandre chatouilleuse. Le pauvre homme dissimule péniblement sa faiblesse sous les yeux perfides de sa bourreau. Elle s'appesantit sur ses hanches : chacun de ses doigts effleure la peau craintive, avant d'infliger des chatouilles rythmées par une cadence insoutenable. Sans surprise, son martyr se noie dans un fou rire prolongé, avant de se dénaturer en une sculpture mordorée. La totalité des conformistes s’estompe face à ce miracle, mais ce répit n'est qu'éphémère !
Effectivement, suite à cela, l’essaim de belliqueuses se rue sur leur capture. Alors, de petites escouades, se fondent sur une prise, puis démarrent une farandole de chatouilles, sur leur ventre apeuré, sous leurs bras affolés et dans leur cou humide. Elles enrichissent ce bal volupté par de petites grimaces irrésistibles et le chuintement de « Kiti kiti ». Aucun des suppliciés n'est en mesure de résister. Toutefois, par une ruse insoupçonnée, le capitaine royal parvint à s'éclipser, en faussant compagnie à ces hommes. Lâche et balourd, notre incapable se prend la patte dans une racine et provoque un vacarme pesant lors de sa chute. Bien évidement, les nymphes ne manquent pas à cette écho et s'empressent de regagné le déserteur.
La plus insolente des naïades s'avance une nouvelle fois, et lui déchausse la patte bloquée par la radicelle. « Kiti kiti » ! Ses griffes lui titillent la plante du pied, sous le regard jovial de ses sœurs. Quelle humiliation ! Quelle répression ! Le vice flambant de ses doigts continue d'égorger ses pieds d'indécents chatouillements. Tout comme ses ridicules associés, le flatteur du roi se voit métamorphoser, à son tour, après une incontrôlée crise de rire.

C'est ainsi que s'achève l'histoire de la compagnie nordique, gouvernée par une idéologie divagatrice. D'autre aventuriers ont tenté vainement, eux aussi, d'extraire l'or de ce monde sauvage. Et vous ? Seriez vous prêt à vous engager dans ce périlleux périple ? Vous sentez vous suffisant pour échapper à la tribu des nymphes ?

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