Histoire : Intolérable cruauté

Corsage dégrafé, les tétons ont jailli,
ronds et voluptueux, deux pêches bien juteuses ;
« Déchaussez-là ! » : voici les plantes plantureuses
dévoilées, la corne du talon en rougit
aussitôt sous l’arche cambrée, presque honteuse
d’un peu de crasse qui teinte sa peau laiteuse
jusqu’aux doigts rétractés du pied qu’elle a petit.

Tout ceci annonce d’autant plus de tourments
qu’elle est étroitement ligotée sur sa chaise
avec moult cordes et bâillon entre les dents
(un mouchoir de poche que pour la mettre à l’aise
on a pris soin de tordre et d’humecter de glaire
de morve de bave de crachats et de terre).

A ce moment précis, elle s’attend au pire :
« tiens-lui les chevilles », dit l’un et d’agiter
un instrument à poils ; « on va bien rigoler »,
fait l’autre en lui badigeonnant les pieds de cire,
afin que l’agile plumeau puisse glisser
(au rythme des seins qui commencent à danser
sous les chatouilles et leur implacable empire)
entre les orteils dépliés de son fou-rire.