Histoire : La reine captive (nouvelle version)

C'est aux souterrains du palais que la descente
Des marches conduit ; les soudards, sûrs de leur droit,
Ont lié la reine à la table incandescente
Du supplice ; un feu vif éclaire cet endroit.

Afin de châtier celle dont l'indécente
Beauté maintient sous la caresse son air froid
Et hautain, et la rendre un peu moins réticente
A livrer les clefs du trésor au nouveau roi,

On frotte de gros sel, non sans concupiscence,
Ses délicats pieds nus attachés aux barreaux
De fer l'un contre l'autre, et la réjouissance
Du public est à son comble quand les salauds

Amènent la chèvre réduite à l'impuissance
Par la soif qui la contraint à lécher les beaux
Fiefs escarpés soudoyant sa langue... ô châteaux,
Quel rire ouvrit alors vos coffres de Byzance !...