Histoire : Les risques du métier

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Histoire


Histoire ajoutée le 26/02/2018
Épisode ajouté le 26/02/2018
Mise-à-jour le 03/07/2021

Les risques du métier

Bonsoir bonsoir ! Cette fiction est un one-shot que je voulais écrire depuis un moment entre deux chapitre du "Professionnel". Votre avis est plus que bienvenue ! :)







Elle avait beau regarder sa vie sous tous les angles, Charlotte ne trouvait rien à inscrire dans la colonne « négatif ». A tout juste 24 ans, elle avait déjà trouvé sa place : le même copain depuis bientôt cinq ans, le même appartement parisien depuis trois et désormais un emploi stable dans un grand titre de presse féminine. Non, vraiment, elle ne voyait pas où trouver une zone d’ombre dans ce tableau éclatant. Ajoutez à cela un corps de rêve, qu’elle n’hésitait pas à souligner en choisissant des tenues serrées. Seul son visage ne la satisfaisait pas totalement. Mais malgré des traits qu’elle aurait voulu plus fins, ses grands yeux bruns et son sourire, ponctué d’un très léger écart entre ses deux incisives lui donnaient un air ingénu dont elle avait appris à se servir. L’ensemble était encadré de longs cheveux noirs, qui tranchaient avec la blancheur de sa peau. Son physique lui attirait souvent des regards appuyés de la part des rares collègues masculins au sein de sa rédaction. Elle avait appris à vivre avec, d’autant plus facilement que sa naïveté naturelle lui évitait bon nombre de situations gênantes. Le travail lui convenait parfaitement. Si les indispensables articles people et beauté n’étaient pas sa tasse de thé, elle les écrivait sans se plaindre et compensait par la liberté que lui laissaient ses chefs pour trouver ses propres sujets de reportages, qu’elle réalisait le plus souvent sur son temps libre.



Charlotte avait une technique bien rodée pour trouver de bons sujets : elle lisait, beaucoup, ce que proposait la concurrence. Lorsqu’un article attirait son attention, elle cherchait un angle alternatif qui pouvait l’amener sur le terrain. Sa dernière trouvaille avait attisé en elle une curiosité mêlée de gêne. Les Inrocks consacrait un long sujet sur la knismolagnie. Elle avait découvert ce mot en même temps que sa signification : l’attirance pour infliger ou subir des chatouilles. Elle avait littéralement dévoré l’article avant de partager cette découverte avec sa meilleure amie, qui lui avait lancé d’un air espiègle : « tu devrais essayer pour voir ! ». Le visage de Charlotte avait soudain affiché un air affolé. « Ah non ! Tout mais pas ça ! », avait-elle rétorqué en mimant une moue désapprobatrice. Elle ne pouvait supporter les chatouilles plus de quelques secondes. Son copain ne s’en privait pas d’en user et ces attouchements furtifs tenaient pour elle du supplice. Alors s’imaginer attachée et chatouillée sans merci ressemblait au plus horrible des cauchemars.



Son flair journalistique, lui, criait qu’elle avait trouvé là une matière inestimable pour sortir des sentiers battus. Le sujet la fascinait autant qu’elle le craignait. Au fil de ses recherches, elle découvrit des centaines de vidéos de chatouilles, tournées par des studios professionnels ou des studios amateurs. Elle cibla les amateurs et trouva une série tournée par un couple français. Sur les quelques minutes que durait chaque séquence, la femme était invariablement attachée et chatouillée sous les pieds, les aisselles ou sur le ventre. Charlotte rédigea un commentaire indiquant qu’elle s’intéressait à leurs vidéos et qu’elle aimerait les contacter, laissant l’adresse email qu’elle avait l’habitude d’utiliser pour ses prises de contact. Elle ne nourrissait pas beaucoup d’espoir quant à la réponse. Elle fût d’autant plus surprise, le lendemain, quand elle découvrit la réponse. Le couple, qui habitait en proche banlieue parisienne, acceptait de participer à son article et l’invitait à venir passer une demi-journée chez eux. Le rendez-vous fût pris pour le samedi suivant en début d’après-midi.



Il lui fallut près d’une heure pour franchir la quinzaine de kilomètre qui la séparait du domicile de ses témoins et près de dix minutes supplémentaires pour trouver le portail, perdu au fin-fond d’une allée sans issue. L’endroit était isolé et Charlotte frissonna à cette pensée. Après tout, elle ne connaissait rien de ces gens. Elle appela sa meilleure amie depuis sa voiture. « Ce sont les risques du métier », lui lança celle-ci sur le ton de la rigolade avant d’ajouter : « ne t’inquiète pas, si tu ne me donnes pas de nouvelles ce soir, je t’envoie la cavalerie ! » Rassurée, la journaliste sonna à la porte.



Ce fut la femme qui lui ouvrit. Elle était légèrement plus petite que Charlotte, qui la trouva très jolie et très avenante. Elle s’appelait Patricia et n’avait que deux années de plus qu’elle. Des cheveux châtains tombaient en cascade sur ses épaules, entourant un beau visage ponctué de sublimes yeux verts. Charlotte éprouva immédiatement un complexe d’infériorité. Les présentations faites, Patricia invita la journaliste à avancer vers le salon. Elle l’arrêtât presque aussitôt en lui posant une main sur l’épaule. Quand Charlotte se retourna, elle se rendit compte que Patricia regardait ses chaussures. « J’ai oublié de vous dire : dans cette maison, on ne peut entrer que pieds nus ». Charlotte pencha la tête et constata effectivement que les pieds de son interlocutrice ne portaient ni chaussons, ni chaussettes. Un sentiment de panique l’assaillit : elle détestait dévoiler ses pieds, à la seule exception du moment où elle se glissait dans sa douche ou dans son lit. Même en plein été, comme ce jour de juillet, elle ne portait jamais de chaussures ouvertes et arborait systématiquement des baskets ou des talons fermés et épais. Patricia sentit sa gêne, mais n’infléchît pas sa position, lui barrant le passage vers le salon.



Charlotte s’exécuta à contrecœur. Ses Nike Air blanches glissèrent au sol une à une, suivie de ses socquettes bleutées, dévoilant une paire de pieds nus délicate. D’une pointure 39, ils étaient aussi blancs que le reste de l’anatomie de la journaliste. Ils étaient à la fois très fins et très bien dessinés, avec des orteils droits, ornés d’un verni transparent faisant briller délicatement les ongles. Patricia approuva d’un signe de tête et reprit sa route vers le salon. Celui-ci se résumait à deux canapés formant un angle droit et un meuble sur lequel trônait une imposante télévision à écran plat. L’homme se leva à leur entrée et vint serrer la main de l’invitée. Il s’appelait Adrien et arborait des cheveux bruns coupés courts, ainsi qu’une barbe bien dessinée. Ses pieds étaient recouverts de chaussettes, ce qui impliquait que la règle de la maison n’était valable que pour les femmes. Charlotte sentit immédiatement le poids du regard posé sur elle et se souvint alors de la tenue qu’elle avait choisie pour cette visite. Il s’agissait de sa robe d’été préférée. D’un noir de jais, elle laissait ses épaules nues et tombait jusqu’à ses chevilles, soulignant au passage ses courbes généreuses. Elle était ouverte sur l’avant au niveau du ventre, laissant apparaître son nombril. La journaliste réprima un nouveau frisson : afficher ainsi son point le plus sensible devant des amateurs de chatouilles était sans doute la pire idée qu’elle avait pu avoir.



Adrien tourna finalement la tête et lui proposa de s’asseoir. Sa femme et lui prirent place sur l’autre canapé. Charlotte décida de combattre son malaise en attaquant l’entretien par une question directe : « Qu’appréciez-vous dans les chatouilles ? ». Adrien mit en avant un sentiment de puissance et l’excitation ressentie face au rire irrépressible de son épouse. Patricia, au contraire, déclara adorer la perte de contrôle totale sur son corps lorsque celui-ci était entièrement soumis aux chatouilles. Les questions s’enchaînaient. Charlotte avait le sentiment de nager en plein délire sadomasochiste. Patricia la coupa soudain dans son élan : « Et vous, vous êtes chatouilleuse ? » Décontenancée, la journaliste déglutit avant de répondre à mi-voix : « Oui, énormément, mais à la différence de vous je déteste qu’on me chatouille ». La femme lui adressa un sourire compatissant, qui rassura Charlotte. Prenant son courage à deux mains, elle poursuivit : « Où réalisez-vous vos ‘séances de chatouilles’ ? ». Cette fois, ce fut Adrien qui pris la parole : « Ici, dans le garage. Nous pouvons vous montrer si vous le voulez. » Charlotte accepta volontiers, dans l’espoir de pouvoir prendre quelques photos des lieux.



Le couple la précéda dans un escalier étroit menant au sous-sol. Un monospace trônait sur le sol de béton. Patricia avança vers une porte à peine éclairée par le plafonnier. La pièce attenante était presque aussi grande que la première. Charlotte y nota la présence d’un lit, d’une caméra posée sur un trépied, d’une armoire et d’une table sur laquelle reposaient toutes sortes d’attaches pour poignets et chevilles. Elle effleura du bout des doigts une paire de menottes en fourrure rose et un bâillon formé d’une boule de plastique et d’une lanière de cuir. « Ça fait très BDSM tout ça… », hasarda-t-elle. « C’est un peu ça », rétorqua Adrien en riant. La journaliste se tourna vers Patricia. « Ça ne vous fait pas mal ? ». La femme sourit et se saisit des menottes, qui étaient reliées à une chaîne jetée en tas sur le sol. « Non, vraiment, c’est très agréable. Donnez moi vos mains, je vais vous montrer ». Est-ce le sourire affable de Patricia ou la naïveté de Charlotte qui conduisirent celle-ci à tendre ses poignets, difficile à dire. Mais elle s’exécuta, accompagnant son geste d’un petit rire : « du moment que vous me détachez après ». Les menottes serrées autour de ses poignets, elle éprouva la solidité et la douceur des attaches. Patricia, qui avait entre temps saisi le bâillon, approcha ses doucement ses mains du visage de la journaliste. « Ouvrez la bouche, vous verrez que ce n’est pas si inconfortable que ça ». Hypnotisée par l’objet, Charlotte ne réfléchit pas et obéit. La boule de plastique entra dans sa bouche et Patricia noua la lanière derrière sa tête. La femme avait menti sur ce point. C’était très inconfortable. La journaliste grimaça et voulut demander qu’on la libère, ne parvenant qu’à prononcer une série de « mmhmhmmh » incompréhensibles.



En entendant sa propre voix, elle se rendit alors compte de la situation dans laquelle elle se trouvait, les mains attachées et bâillonnée, habillée d’une robe ouverte aux quatre vents, pieds nus, dans la cave de ce couple avide de chatouilles. Une panique sourde saisit sa poitrine. Elle tourna son regard vers Patricia et Adrien. Leurs visages affables avaient disparus, laissant place à des sourires carnassiers. L’homme avait saisi la chaîne reliée aux menottes. Charlotte n’eut même pas le temps d’esquisser un geste pour sortir de la pièce en courant. Celui-ci tira de toutes ses forces sur le métal et les mains de la jeune femme s’élevèrent d’un seul coup au-dessus de sa tête. Elle n’avait pas remarqué que la chaîne, disposée en tas sur le sol, partait ensuite vers une poulie accrochée au plafond de béton. Adrien n’avait eu qu’à tirer sur l’extrémité, qui retombait de l’autre côté, pour emmener avec lui les menottes roses. Son geste avait été vif et précis. Charlotte se retrouva en un instant hissée vers le haut, contrainte de se maintenir sur la pointe de ses orteils pour garder contact avec le sol et soulager ses bras. Adrien, attacha la chaîne à un crochet fixé sur le mur, prenant soin à garder une tension identique. L’opération n’avait pris qu’une poignée de secondes. Affolée, la journaliste lançait des gémissements puissants et aigus et interrogeait d’un regard terrifié les yeux de Patricia. Celle-ci leva la main et lui effleura la joue du bout des doigts, dans un geste maternel. « Nous avons pensé que votre article n’en serait que meilleur si vous pouviez essayer par vous même », lâcha-t-elle. « Ne vous inquiétez pas, cela ne durera qu’une heure ou deux ». Charlotte secouait la tête de droite à gauche. Elle était piégée, soumise, exposée à toutes les chatouilles que voudraient lui faire subir ses hôtes. Et personne ne viendrait à son secours avant le soir. Des larmes d’impuissance et de rage tombèrent de ses yeux.



La main de Patricia quitta sa joue et remonta pour se poser le plus haut possible sur son bras gauche. Le contact des longs ongles sur sa peau nue fit sursauter Charlotte, qui ferma les yeux quand ceux-ci se mirent à remuer lentement, descendant le long de son avant bras. « Où êtes-vous la plus chatouilleuse mademoiselle la journaliste ? », susurra Patricia. « Sous les bras ? ». Charlotte émit un couinement sonore tira sur ses bras quand les ongles vicieux vinrent gratouiller le creux de son aisselle gauche. « Oh, ça m’a l’air sensible », poursuivit la femme d’un ton doucereux. « Et vos côtes ? ». A travers la robe noire, elle pinça doucement le côté de sa victime ligotée. Celle-ci se débattit vigoureusement mais parvint à retenir le gémissement qui lui brûlait la gorge. « Je vois, ce n’est pas encore ça. Peut-être votre ventre alors ? ». La journaliste se concentra de toutes ses forces en attendant l’horrible contact. Les cinq doigts se posèrent sur l’espace de peau offert par l’ouverture dans le tissu. Quand ils se mirent en mouvement, la jeune femme crut défaillir sous l’intensité des sensations et poussa un cri. « Ah ! On se rapproche ! », lâcha Patricia d’un air de victoire. « Voyons le nombril maintenant. » A ces mots, Charlotte ouvrit les yeux en grands et se mit à gémir. Sa tortionnaire la fixa esquissa un large sourire. « Je crois que j’ai trouvé ! », puis elle se tourna vers son mari, pour l’instant immobile : « Chéri, passe moi un pinceau s’il-te-plaît ».



Adrien se déplaça, ouvrit l’armoire accolée au mur et revint avec un pinceau fin, qu’il tendit à sa femme. « Tiens-la bien », ordonna celle-ci. Un bras puissant entoura le torse de Charlotte, juste sous ses seins, et l’immobilisa complètement. Patricia s’agenouillât et, du bout du pinceau, vint titiller le nombril offert. Charlotte se cambra d’un seul coup, donnant de furieux coups de reins rendus impuissants par la poigne de fer qui la serrait. Les doux poils du pinceau caressaient les bords ultra-sensibles du petits creux, chatouillant irrésistiblement la victime. « Guili guili guili ! Mademoiselle la journaliste ! », lança Patricia, d’une voix enfantine. Le pinceau poursuivait son horrible travail. Cinq ongles vinrent s’ajouter à ce supplice, gratouillant la peau délicate du ventre de Charlotte, qui laissait échapper de long « Mmmmmh Mmmmmh » épouvantés. Jusqu’ici réduit à un rôle de spectateurs, Adrien entra en action. De sa main libre, il se mit à chatouiller l’aisselle droite de la jeune femme.



Charlotte était en enfer. Jamais elle n’avait ressenti des chatouilles aussi intenses. A chaque nouveau contact, elle croyait défaillir, ce qui, dans sa situation, eut été préférable. Mais son corps refusait de lui accorder l’échappatoire de l’inconscience. Son visage était inondé de larmes et de salive, libérée par la boule de plastique empêchant sa bouche de se fermer. Les deux bourreaux poursuivirent la torture pendant de longues minutes, titillant le haut du corps offert de leur victime. Quand ils reculèrent enfin, Charlotte était en nage, à bout de souffle. Patricia la regardait droit dans les yeux, mimant un air de mère inquiète pour son petit enfant malade. « Oh, la pauvre petite ! Elle a l’air épuisée ! », fit-elle semblant de s’écrier. La seconde suivante, son visage avait repris son air de mangeuse de chair humaine à la recherche de viande fraiche. « Ce n’était pourtant que l’introduction ! ». Elle approcha son visage de celui de la journaliste, comme si elle cherchait à lui confier un secret. « Vous connaissez le péché mignon de mon mari ? Il adore chatouiller les pieds des femmes… Et les votre sont tout à fait à son goût… »



D’un geste souple, l’homme s’était allongé à plat ventre sur le sol, dans le dos de la prisonnière. De ses deux mains, il vint caresser délicatement le bord extérieur des pieds de Charlotte. La journaliste sursauta, faisant trembler la chaîne retenant ses poignets. Adrien distillait de longs effleurements sur l’épiderme rendu plus sensible encore par la position imposée aux deux extrémités de la jeune femme, en équilibre sur la pointe de leurs orteils. Charlotte accueillît ce nouveau supplice d’un rire sonore, qui franchit sans difficulté la barrière de plastique du bâillon. Les doigts se déplacèrent sous la plante de ses pieds et accélérèrent le rythme, les gratifiants de vifs attouchements. La victime poussa un nouveau cri, suivi d’une série d’éclats de rire incontrôlés. L’esprit paralysé par les chatouilles irrésistibles sous ses pieds, elle avait oublié la présence de l’autre bourreau. Patricia était allée se servir dans l’armoire et s’était accroupie devant la journaliste. Du bout d’une plume, elle caressa les orteils tendus vers le sol, titillant leurs jointures. Ceux-ci entamèrent une chorégraphie aussi complexe que délicieuse pour tenter de se soustraire aux chatouilles sans perdre le fragile équilibre soutenant le corps de leur propriétaire. Charlotte gémissait, hurlait, riait, criait derrière son bâillon. Ses longs cheveux dansaient autour de sa tête, qui se débattait dans tous les sens, au rythme des attouchements sous ses pieds nus. De temps à autre, elle parvenait à masquer un pied avec l’autre, mais la tension forcée sur ses bras lui imposait rapidement un retour à l’équilibre. Elle ne pouvait rien faire d’autre que subir.



Un léger bruit de moteur se fit soudain entendre. Charlotte bondit littéralement sous l’effet d’une sensation nouvelle, manquant d’infliger un sévère coup de pied à Adrien. Elle baissa la tête pour en identifier l’origine. Au milieu des larmes, elle vit ses orteils soumis aux vibrations d’une brosse à dent électrique, qui avait remplacé la plume dans la main de Patricia. Les milliers de poils tournant et retournant sur ses fins doigts de pieds la rendaient littéralement folle à lier. Elle hurla à pleins poumons, tandis que les caresses des doigts d’Adrien reprenaient de plus belle sous ses plantes. Crier, rire, gémir, elle n’avait aucune autre option en attendant que ses bourreaux ne lui offrent une pause. Celle-ci intervint au moment précis où Charlotte commença à sentir ses forces décliner.



Patricia et Adrien se placèrent debout devant elle. « Elle est magnifique, n’est-ce pas ? », questionna la femme. « Sublime », répondit l’homme. Celui-ci se rapprocha du mur et débloqua la chaîne. Charlotte sentit la tension sur ses bras diminuer. Ils allaient la libérer ! Enfin ! Ses pieds se posèrent à plat sur le sol, soulageant les orteils endoloris. Mais la chaîne s’arrêtât là. Adrien la fixa de nouveau au mur. Le supplice n’était pas fini. Quand l’homme revint dans son champ de vision, il portait une nouvelle paire de menottes reliée à une autre chaine. Il s’accroupit jusqu’au sol et enserra la cheville gauche de la journaliste, qui suivait du regard le moindre de ses faits et gestes. Une fois la prise assurée, il se releva et monta sur la table. Les bras tendus vers le plafond, il atteignit une autre poulie placée devant Charlotte et y fit passer l’extrémité de la chaîne. Patricia la réceptionna et commença à tirer. La victime sentit son pied gauche se soulever doucement. Adrien saisit sa cheville et accompagna le mouvement. Charlotte vit sa jambe se tendre devant elle et se stabiliser à mi-hauteur, à la limite que permettait la partie fendue de sa robe. Son pied nu pendait au bout des menottes. L’air frais de la cave caressait la plante, arrachant un frisson à la jeune femme.



Une fois satisfaits de la position de leur victime, les deux bourreaux ramenèrent leur attention sur Charlotte. Patricia revint devant elle, Adrien resta à hauteur du pied immobilisé. « Je ne t’ai pas tout dit tout à l’heure. Mon mari adore chatouiller les pieds des femmes mais ce n’est pas tout. Il a une autre passion ». La jeune femme sentit une nouvelle vague de panique la gagner. Qu’allait-il faire à son pied nu ? D’une main ferme, Adrien saisit la cheville, juste au-dessus des menottes. De l’autre, il s’empara des orteils qu’il ramena en arrière, tendant la plante de pied au maximum. Son visage se rapprocha d’un seul coup. Charlotte hurla, pensant qu’il allait la mordre, mais ce fût une tout autre sensation qui gagna son cerveau. C’était chaud, humide.



Du bout de la langue, Adrien était en train de lui lécher la plante du pied, parcourant l’épiderme sur toute sa longueur, du talon à la base des orteils. Charlotte émit un cri indigné, qui se transforma vite en gémissement à mesure que la sensation de chatouillement la gagnait. L’homme visitait chaque recoin de peau sensible, titillant chaque centimètre carré irrésistiblement chatouilleux. Le contact de cette langue était terrible pour la jeune femme, qui mêlait hurlements de protestation et rires incontrôlés. Adrien changea d’un seul coup de stratégie. Lâchant les orteils, il prit les trois premiers en bouche. La journaliste hurla. La langue de son bourreau s’insinuait entre chacun des doigts de pied, provoquant chez la jeune femme une sensation atroce, à laquelle s’ajouta le frétillement de cinq doigts au creux de sa plante humide.



D’abord spectatrice invisible du manège de son conjoint, Patricia entra de nouveau dans le champ de vision de Charlotte. Elle tenait quelque-chose à la main, que la prisonnière ne parvint pas à distinguer. Adrien, lui, semblait avoir compris car il se désintéressa soudainement de sa plante de pied pour ne se concentrer que sur ses orteils, qu’il passait en revue avec attention. La femme se rapprocha de l’extrémité sensible de Charlotte, pencha la tête, et gratifia le creux du pied nu d’un long coup de langue. Elle répéta l’opération une dizaine de fois, s’assurant que l’épiderme soit entièrement couvert de salive. La journaliste suppliait derrière son bâillon. C’est alors que l’objet mystère entra en action. D’un geste vif et précis, Patricia frotta avec énergie la plante de pied à l’aide d’une brosse à cheveux. Plusieurs dizaines de pointes de plastique excitèrent en même temps la peau rendue plus sensible encore par l’humidité. Charlotte entra en transe. Jamais elle n’avait ressenti de chatouilles aussi intenses. Elle se débattit furieusement, tentant de soustraire son pied sensible aux terribles attouchements. Adrien, qui tenait toujours sa cheville, n’eut aucun mal à annihiler cette tentative de fuite sans avoir à lâcher les fins doigts de pied. Patricia poursuivait son ouvrage, maintenant une humidité constante au creux du pied par de fréquents passages de langue. Le couple travaillait en symbiose. La synchronisation était parfaite pour torturer cette offrande qui s’était proposée si naïvement à eux.



Charlotte ne pensait plus à son article. Elle ne pensait à rien. Chaque seconde la ramenait aux chatouilles infligées à son pied nu. Chaque variation de pression de la brosse sur sa plante, chaque mouvement de langue furtif entre deux orteils la plongeait plus profondément encore dans l’abyme. Elle avait cessé de se débattre, résignée à subir jusqu’à ce que ses bourreaux aient pleinement assouvi leur désir. Elle ne criait plus non plus, seulement capable d’émettre de longs gémissements plaintifs. Cet affaiblissement de ses réactions n’échappa pas à Patricia, qui esquissa une moue déçue. Il était temps de donner une nouvelle dimension au supplice de cette petite. Presque à contrecœur, elle s’écarta du pied qu’elle avait pris tant de plaisir à torturer. Adrien profita encore quelques instants des doux orteils qui frétillaient encore dans sa bouche, puis il lâcha prise. Sur un signe de sa compagne, il se rangea dans le dos de leur prisonnière. Celle-ci les fixait avec des yeux suppliants. Son visage était en partie masqué par les longs cheveux noirs retombés au hasard. La peau, d’ordinaire blanche, avait pris une intense couleur rosée sur le front et les joues. La sueur se mêlait aux larmes, qui se mêlaient elle-même à la salive s’échappant à la commissure des lèvres. Dans ses yeux se lisait un mélange de peur, de colère et de supplique. Sa robe était froissée mais tenait toujours parfaitement en place.



Patricia entreprit de défaire la chaîne qui maintenait le pied nu en l’air. Il retomba mollement sur le sol de béton froid. La femme détacha la cheville, légèrement rougie par le contact répété. Charlotte pensa un instant qu’elle était en train de la libérer. Ses espoirs furent douchés une fraction de seconde plus tard, quand les menottes enserrèrent sa cheville droite. Patricia tira sur la chaîne, entraînant le pied. Cette fois, elle le dirigea vers l’arrière, obligeant la journaliste à plier le genou au maximum. Une fois son pied droit dans son dos, le talon collé à ses fesses et la plante dirigée vers le plafond, Adrien se saisit de la chaîne et la fixa à l’aide d’un mousqueton le plus haut possible sur celle retenant les bras de la victime. Sachant toute tentative de lutte vaine, Charlotte laissa ses bourreaux la placer dans la position qu’ils souhaitaient. Tout son poids se retrouva sur sa jambe gauche.



Visiblement satisfaite, Patricia approcha son visage de celui de la journaliste. « Nous avons bientôt terminé », lui souffla-t-elle à l’oreille. « Mais nous avons encore quelque chose vous proposer pour que vous puissiez écrire un excellent article ». En prononçant ses derniers mots, elle saisit un objet que lui tendait son mari. Quand sa main entra dans le champ de vision de Charlotte, celle-ci constata qu’il s’agissait de la brosse à dent électrique. Patricia se sentit obligé de lui expliquer la suite du programme: « La brosse à dent électrique, c’est ce qui se fait de pire en matière de chatouilles, vous avez pu le voir sur vos doigts de pied tout à l’heure. Moi-même, je ne peux pas résister quand Adrien l’utilise entre mes orteils. Alors je me demande ce que cela peut donner sur votre nombril ». La phrase fit l’effet d’un électrochoc. Charlotte poussa un cri aigu et se lança dans une chorégraphie tant désespérée que désordonnée pour tenter de se libérer. Les chaînes tintèrent, sans fléchir. Cette débauche incontrôlée d’énergie après le supplice qu’elle avait déjà subi fut fatale à la jeune femme. Sa jambe gauche se déroba sous elle et elle se retrouva soudain suspendu par les bras. Adrien la rattrapa in extremis par la taille et la remit sur pied avant qu’elle ne se blesse. Le choc coupa l’élan de Charlotte, qui se retrouva prostrée, tremblante, dans sa position initiale. Les larmes sur son visage avaient redoublé d’intensité. Privée de la parole, ses grands yeux noirs suppliaient de toute son âme.



Patricia soutint son regard, un sourire en coin. La brosse à dent électrique se mit à vrombir. La femme s’agenouillât devant Charlotte, qui suivait d’un regard terrifié l’instrument de torture se rapprocher de son ventre. Ses gémissements se firent plus ardents à chaque centimètre gagné. Quand l’embout de la brosse atteignit sa cible, la prisonnière crut défaillir sous l’intensité des sensations. Patricia ne lui avait accordé aucun détour. L’instrument s’était engagé directement au creux du petit nombril offert. Les centaines de poils chatouillaient irrésistiblement ce bijou, tournant et retournant pour le mettre plus encore au supplice. Les hurlements de Charlotte se répercutaient sur les murs de la cave. La journaliste semblait avoir de plus en plus de mal à reprendre son souffle, tandis que l’embout vrombissant poursuivait son cruel manège mécanique. Elle crut défaillir une seconde fois quand les dix doigts d’Adrien se mirent à pianoter au creux de ses aisselles. Le regard jusqu’ici verrouillé sur le doux nombril, qu’elle torturait sans pitié, Patricia choisit elle aussi ce moment pour ajouter une dimension supplémentaire au calvaire de sa victime. Sa main gauche libre contourna les hanches de la jeune femme pour atteindre la plante du pied attaché dans son dos. Du bout des ongles, elle se mit à gratouiller vicieusement la peau tendre au creux de la voute. Charlotte hurlait sans discontinuer derrière le bâillon. L’atroce sensation venait de partout à la fois. Les doigts sous ses aisselles, les ongles sur la plante de son pied et, surtout, cette brosse au cœur de son nombril hypersensible… Elle n’allait pas tenir. C’était impossible. Elle allait mourir là, dans cette cave, vaincue par les chatouilles qui assaillaient son corps sans défense.



Alors qu’elle s’apprêtait à tomber dans l’inconscience, la torture s’arrêta d’un seul coup. Elle eut à peine le temps de comprendre qu’une main toucha sa joue. C’était encore Patricia. « Voilà ! C’est fini ! Deux petites heures seulement ! Maintenant vous allez pouvoir écrire un excellent article ! », glissa-t-elle. Elle détacha le bâillon. La boule de plastique quitta la bouche de Charlotte. Celle-ci tenta de parler, mais resta muette. « Ne vous inquiétez pas, poursuivit la femme. Votre voix va revenir mais vous devez boire, beaucoup, pour vous réhydrater. C’est l’un des effets secondaires embêtants du ballgag. Vous verrez, on s’en remet très bien ! » Adrien s’approcha à son tour. Sa main gauche se posa derrière la tête de la jeune femme, la soutenant tandis qu’il portait un grand verre à ses lèvres de la main droite. Charlotte but l’eau avec difficulté. Patricia reprit la parole : « Bien sûr, vous ne nous dénoncerez pas. Nous avons agi en toute bonne foi pour vous aider dans votre travail. » Charlotte voulut protester. Elle n’en eut pas le loisir. La pièce se mit à tourner autour d’elle, de plus en plus vite. Elle n’eut que le temps de comprendre avant de sombrer : l’eau que lui avait offert l’homme était droguée.



La douleur à ses tempes la réveilla. Elle porta sa main à son visage. Un geste simple, qui la réveilla pourtant d’un seul coup. Elle était libre ! Charlotte mit quelques secondes à situer où elle se trouvait. Elle était au volant de sa voiture, garée sur le parking d’un supermarché. Sa robe, froissée, était en place. Ses pieds avaient retrouvé la protection de ses chaussures. Il n’était que 18 heures à l’horloge sur son tableau de bord. Elle n’avait pourtant pas rêvé. Elle venait bien de subir le terrible supplice des chatouilles dans la cave de ce couple. La colère remonta en flèche et chassa son mal de tête. Il n’était pas question de laisser ses tortionnaires s’en tirer à si bon compte. Son GPS lui permit de retrouver l’adresse. Malgré sa fatigue et la possibilité que la drogue soit toujours active, elle démarra en trombe. Il ne lui fallut que sept minutes pour retrouver la maison. Elle se gara à bonne distance et s’apprêtât à appeler la police quand elle vit une silhouette franchir le portail. Il ne s’agissait ni d’Adrien ni de Patricia, mais d’un petit vieux au dos vouté. Intriguée, elle sortit pour aller à sa rencontre. « Bonjour, vous habitez ici ? », lança-t-elle. Le vieux la fixa, interloqué, se demandant si la question lui était réellement adressée. Il finit cependant par répondre : « Oui… Enfin non… Je loue cette maison de temps à autre. Je viens justement de récupérer les clés auprès de mes locataires. Ils sont partis depuis deux minutes. »



Ils avaient filé. C’était trop tard. Charlotte se mordit la lèvre inférieure pour masquer sa frustration et sa fureur. Le vieux reprit la parole. « Ils avaient laissé ça sur la table du salon. Je n’ai pas compris au début mais je crois deviner que c’est pour vous. » Il lui tendit une enveloppe blanche scellée sur laquelle était écrite : « à remettre à la jeune femme qui viendra vous demander à qui appartient la maison ». Charlotte remercia à mi-voix puis retourna à sa voiture. Elle décacheta l’enveloppe. A l’intérieur se trouvait une photo. La photo d’un pied nu. Son pied nu, sur lequel frétillait cinq ongles acérés. Un frisson l’assaillit. Elle ne se souvenait pas d’avoir vu Patricia ou Adrien prendre cette photo, mais il s’agissait bien de son pied gauche. Un post-it accompagnait le cliché : « Pour illustrer votre article ».

Estomaquée, Charlotte reprit la route jusqu’à son appartement. Dans un état second, elle répondit à sa meilleure amie, qui demandait de ses nouvelles, que tout allait bien, qu’elle était de retour chez elle. Elle n’était pas prête à raconter ce qui venait de lui arriver. Elle n’avait même pas pu retirer ses chaussures, de peur de sentir à nouveau les horribles grattements sous ses pieds. Et elle ne pouvait pas non plus regarder la photo que lui avaient laissée ses bourreaux sans éprouver un sentiment de panique. Elle s’assit à son bureau et alluma son ordinateur. Sur la page blanche qui s’ouvrit, elle écrivit ces mots, la première phrase de son article : « Il n’y a pas de pire supplice que les chatouilles ».

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