Histoire : Vindicta

Vous utilisez un bloqueur de publicités

Ce site diffuse uniquement des publicités non-intrusives et sont vitales pour son développement.
Auteur
Histoire


Histoire ajoutée le 22/04/2014
Épisode ajouté le 22/04/2014
Mise-à-jour le 03/07/2021

Vindicta

Me revoilà pour une nouvelle fiction, en espérant ne pas vous décevoir!

PS: la coupure rapide est faite exprès. Vous comprendrez au fil des chapitres.

Bonne lecture, n'hésitez pas à commenter, ça fait toujours plaisir, compliments comme critiques constructives. ;)

___________________________________________________________________

Tout était calme à Vertelande. La nuit était tombée, enveloppant dans son manteau sombre les prés, les champs, les maisons et les rues. La lune, pleine, éclairait de sa lumière opaline un chemin sortant des bois sur lequel, doucement, avançait une carriole couverte tirée par un cheval. Un vieillard encapuchonné, pipe à la bouche, dirigeait la bête dont les sabots claquaient à intervalles réguliers sur le sol de terre dure. L’attelage continua tranquillement sa route jusqu'à une grande maison, éloignée du village, nichée à l’abri derrière une colline devant une rivière. Le vieux stoppa le cheval, descendit de sa charrette et attacha à un arbre la bride de la bête qui se mit à brouter l’herbe qui l’entourait. Puis il retourna vers la charrette et écarta un pan de tissu à l’arrière de celle-ci avant de saisir quelque chose qu’il en sortit et posa à terre. Cette chose s’avéra être un enfant, recouvert d’un manteau noir à capuche. Il le prit par la main et ils avancèrent vers la porte de la maison. Grande, large, en bois brun. Le vieil homme saisit un anneau de fer qu’il claqua à trois reprises contre la porte et attendit. Quelques instants, puis des bruits de pas retentirent à l’intérieur et la porte s’ouvrit après un bruit de clé sur un homme grand, imposant, les cheveux en bataille et une courte barbe lui garnissant la mâchoire. Le vieillard ôta sa capuche et l’homme lui sourit.

« Jim ! Comment vas-tu ?
-Je me porte bien, merci. Tu as une minute ?
-Bien sûr, entre. »

Ils pénétrèrent dans la maison et l’homme referma la porte. Il les invita à s’asseoir à une large table de bois dans la cuisine.

« Alors, qu’est-ce qui t’amène ? Tu as quelque chose pour moi ?
-En effet. Je t’amène une perle rare que j’ai trouvée à l’orphelinat du Bois des Sœurs. Tu m’en diras des nouvelles, Marshall. Enlève ta capuche, mon enfant. »

L’enfant s’exécuta et abaissa sa capuche noire qui laissa apparaître un visage fin, des yeux verts profonds, et des cheveux lisses et rouge rubis. Une petite fille d’environ 8 ans, silencieuse et qui les regardait sans expression sur le visage. Marshall laissa échapper un sifflement entre ses dents.

« Tu as été inspiré de me l’amener ! J’en vois pas beaucoup d’aussi belles déjà à cet âge. Combien ?
-300.
-300 pièces ? T’es dur en affaire, vieux Jim.
-250 alors, mais bien parce que c’est toi .
-Marché conclu. »

Il se leva, monta à l’étage et redescendit en compagnie d’une femme, et un sac à la main. Il lança le sac à Jim qui sourit et se leva. Marshall le raccompagna à la porte.

« Ne m’en ramène plus maintenant, on en a déjà beaucoup. Attends que les plus âgés partent.
-D’accord, Marshall. Au revoir. »

Marshall referma la porte à clef et s’avança vers la petite avec la femme.

<<Je te présente ma femme, Shella. Elle va s’occuper de toi.
-Comment t’appelles-tu, ma petite ? »

Elle était plutôt petite, ronde et blonde, les cheveux ramenés en chignon. Elle avait un air bon et rassurant, des yeux bleus. La petite leva la tête vers elle et répondit doucement :

« Alena.
-C’est un joli nom...Tu as faim je suppose. Je vais te faire à manger. »

Elle se leva et alla réchauffer une marmite sur le feu. Quelques minutes plus tard, elle déposait une assiette de soupe fumante devant la petite, qui se mit à l’avaler sans un mot. Lorsqu’elle eut fini, elle l’emmena avec elle à l’étage, suivie par son mari. Elle ouvrit une porte et ils pénétrèrent dans une grande chambre où dormaient environ 5 enfants. Ils se réveillèrent doucement et regardèrent la nouvelle venue.

<<Désolée de vous avoir réveillés, les enfants, s’excusa Shella. Je vous présente Alena. Elle vivra avec nous à partir d’aujourd’hui. Tâchez d’être gentils avec elle et de faire connaissance mais ne restez pas éveillés trop tard, l’entraînement vous attend demain. »

Ils laissèrent les enfants entre eux et s’éclipsèrent. La petite se tint au milieu de la pièce, maladroite et timide. Une brune, qui semblait être la plus âgée de tous, descendit de son lit et s’avança avant de s’agenouiller devant elle pour se mettre à sa hauteur.

« Comment t’appelles-tu ?
-Alena.
-Tu ne dois pas avoir peur, Alena. Tu es ici chez toi maintenant. Je m’appelle Mina. Je vais te présenter les autres. Le rouquin là, c’est Petit Tom. A côté de lui, le grand brun, c’est Mick, puis tu as la jeune blonde qui s’appelle Asmodine et enfin lui, c’est Damon. » finit-elle en désignant un garçon de l’âge d’Alena, qui avait de magnifiques cheveux couleur argent et des yeux d’un bleu glacier. Il lui sourit et Alena lui rendit son sourire maladroitement.

« Je pense que tu as déjà mangé, n’est-ce pas ? reprit Mina.
-Oui.
-Alors il est temps de dormir. Je suppose que tu n’as pas d’affaires avec toi, nous allons te prêter un pyjama.
-Merci. »

Asmodine lui prêta une chemise de nuit blanche et lui désigna un lit vide contre le mur gauche de la pièce. Ils se recouchèrent et s’endormirent, prêts pour le lendemain.

Le soleil se leva sur Vertelande, dissipant le manteau noir de la nuit pour tout baigner d’une lumière dorée. Shella entra dans la chambre et réveilla les enfants d’un baiser sur le front. Ils ouvrirent les yeux et se levèrent pour s’habiller. Shella avait amené une tenue pour Alena. Les garçons revêtirent des pantalons, des bottes et des hauts de cuir, quant aux filles elles enfilèrent des robes simples agrémentées de serre-tailles ainsi que des bottes. Ils descendirent ensemble pour prendre un petit déjeuner composé d’œufs, de tranches de lard et de pain. Puis Marshall les appela dans la cour. Ils sortirent calmement et s’alignèrent.

« Bien. Nous allons commencer par du tir à l’arc, puis nous enchaînerons par le corps à corps. Des questions ? »

Ils secouèrent la tête. Alena semblait un peu incrédule. Marshall lui expliqua :

« C’est vrai qu’on ne t’a rien dit, toi. Ici, vous serez entraînés pour un avenir tout tracé. Vous serez des mercenaires, des guerriers au service de la couronne. Vous apprendrez l’arc, le combat au corps à corps, la torture et le vol. Vous ne serez pas des criminels : vous serez engagés par le roi. On commence, prenez un arc.»

Elle avala sa salive à la mention de la torture, puis hocha la tête, et docilement, suivit les autres et saisit un arc. Les autres bandèrent leur arc, prirent une flèche et encochèrent. Elle les imita tant bien que mal. Remarquant sa difficulté, Marshall se plaça à son côté et guida ses gestes. Elle finit par réussir à encocher.

« Voilà, c’est bien. Maintenant, place trois doigts sous la flèche, sur la corde. Bien. Maintenant, tend bien le bras qui tient l’arc…Et tire sur la corde. Remonte un peu ton bras. Arrête-toi au niveau de la joue. Voilà. Maintenant, vise. Bien. A mon signal, tout le monde….Prêts… Décochez ! »

Les flèches sifflèrent et se plantèrent dans les cibles avec un bruit sec. Les traits étaient tous près du centre. Celui d’Alena, plus éloigné mais au moins dans la cible.

« C’est bien, pour une première fois. Tout le monde, deuxième flèche ! »

Cette fois-ci, Alena s’exécuta seule en répétant les gestes que Marshall lui avait expliqués. Elle tira la corde, ferma un œil, visa…Et au signal, lâcha sa flèche. Qui se planta en plein centre de la cible. Exclamations surprises de la part des enfants et regard étonné de Marshall.

« La chance du débutant ? Tu te débrouilles plutôt bien, dis-moi…Troisième flèche ! »

A nouveau, la flèche vint se planter au centre, à quelques millimètres de l’autre. Alena sentait en elle un plaisir inexplicable. Le tir à l’arc lui plaisait et elle y semblait prédestinée. Marshall se caressa le menton.

« En plus d’avoir une belle gueule, elle est douée, la gamine…pensa-t-il. »

L’entraînement continua une demi-heure, pendant laquelle Alena enchaînait les tirs, tous plus précis les uns que les autres. Fallait-il viser le coin gauche, elle touchait le coin gauche. Fallait-il viser le droit, elle touchait le droit. Les autres enfants se débrouillaient bien aussi. Marshall ordonna de ramasser les flèches et de ranger les arcs avant de distribuer des sabres de bois aux gamins. Il aligna des mannequins de paille et leur donna le signal. Alors ils se mirent à frapper leurs mannequins aux points vitaux. Alena les imita mais se débrouillait maladroitement cette fois-ci. Elle jeta un œil vers Damon et fut saisie de stupeur. Le sabre bien en main, concentré, il semblait glisser autour du mannequin, frappant avec précision, esquivant des coups imaginaires avec grâce, frappant tant et si bien que la tête du mannequin pencha. Marshall leva la main et expliqua qu’ils allaient se battre par deux. Ils revêtirent des protections pour les bras, les jambes, le tronc et la tête et commencèrent les combats : Asmodine contre Petit Tom, Mina contre Mick, Alena contre Damon.

L’enfant aux cheveux de feu ne semblait pas rassurée et lorsqu’elle entendit le signal, elle fonça sur son adversaire qui esquiva d’un pas sur le côté, glissa derrière elle et lui assena un coup léger sur le bras. Elle fit volte-face, il para de son sabre et frappa la poitrine. Un coup de pied à l’arrière du genou la fit tomber à terre. Elle atterrit sur ses mains et se retourna. Elle fut stoppée net par le bout du sabre sur sa gorge.

Les combats étaient terminés. Elle avait perdu, mais en tant que débutante, quoi de plus normal. Si elle faisait des miracles au tir à l’arc, il ne pouvait en être ainsi partout. Damon retira son casque, lui sourit et lui tendit la main.

« Tu t’es bien défendue. Ca va ? »

Elle hocha la tête et saisit la main qui l’aida à se relever. Ils rangèrent protections et mannequins, et rentrèrent dans la maison pour le déjeuner.

***********



Tout semblait se passer pour le mieux dans la maison de Vertelande. Les mois passèrent, puis les années…Et un soir, un cri retentit dans la maison, et une silhouette encapuchonnée sortit de la maison par derrière, un arc et des flèches dans le dos, un sabre à la ceinture, et un sac plein d’or et de nourriture à la main qu’elle chargea dans les sacoches des flancs du cheval qu’elle sortit de l’écurie et sur lequel elle s’enfuit au galop à travers les bois.



A suivre...

Ils aiment : Toi ?