Histoire : La justicière !

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Histoire


Histoire ajoutée le 17/10/2014
Épisode ajouté le 17/10/2014
Mise-à-jour le 03/07/2021

La justicière !

Salut tout le monde ! Allez, ça y est, je me lance dans l'écriture d'une histoire ! En tant que grand fan de Arrow, je me suis beaucoup inspiré du thème des justiciers pour écrire cette histoire, attendez-vous donc à des chatouilles, bien sûr, mais aussi à de la bagarre, des courses-poursuites et du suspense !

Chapitre 1 : première victime

C'était une belle soirée de mai, il faisait bon, mais cela n'empêchait pas Marcus de trembler comme une feuille alors qu'il allumait sa clope près de la porte de derrière de l'hôpital. Pas de froid. Il tremblait de peur. Ça le ferait presque rire : un grand gaillard comme lui, avec un gabarit de bœuf, qui avait dû en dix ans de métier d'aide-soignant maîtriser un nombre incalculable d'hystériques, de forcenés, de furieux... et voilà qu'il flippait comme un gosse à l'idée de la rencontrer, elle. C'était pas comme si il avait le choix. Il avait appliqué toutes les règles, signalé le problème aux flics, avait tout fait pour les aider... oui mais voilà, les flics, eux, n'en avaient pas grand chose à foutre de cette jeune fille prostrée dans une chambre d'hôpital, traumatisée par quelque chose qu'il n'osait qu'à peine imaginer. Pas assez d'éléments concrets, disaient-ils. C'était surtout qu'ils ne prenaient pas l'affaire au sérieux. Ils avaient presque ri au nez de Marcus quand il leur avait exposé sa théorie. Bien sûr, avec tous les problèmes que connaissait cette ville, il était plus glorieux pour les flics de courir après les dealers que de perdre leur temps avec une espèce de pseudo-Jack l’Éventreur complètement farfelu.

Alors Marcus avait dû faire ce que tout le monde en ville faisait quand la police ne leur était d'aucune aide : demander à la bonne personne. Il avait suivi toute la procédure, d'abord le message codé balancé sur une page Facebook, puis l'échange de mails via une adresse bidon qui changeait à chaque fois pour convenir d'un rendez-vous. Et là, plus qu'une étape, celle du signe distinctif : il sortit la torche qu'il avait planquée sous sa blouse. Une torche de survie, qui ressemblait à une très grosse allumette. Il en cassa une extrémité, une flammèche rouge vive jaillit en crépitant. Puis il la laissa se consumer au sol. Plus qu'à attendre...

« Bonsoir, » une voix féminine, tranchante comme l'acier, déclara derrière lui, le faisant sursauter si fort qu'il se promit à ce moment précis de ne plus jamais se moquer des sursauts de sa femme devant un film d'horreur. Tâchant de retrouver son calme, il se retourna pour faire face à son interlocutrice.

La jeune femme était plutôt grande, au visage anguleux et au regard d'un bleu pénétrant, arborant un masque noir qui entourait ses yeux et descendait sur ses joues en pointes, dissimulant une bonne partie de ses traits. Sa longue chevelure était d'un rouge vif, et elle était vêtue d'une veste et d'un pantalon de cuir noir qui épousaient ses formes athlétiques. Des bottes de moto. Des gants noirs. Des flammes jaunes et rouges qui ornaient ses bras et ses épaules. Elle observait l'aide-soignant sans sourire, sans montrer aucune émotion. Aucun doute, c'était elle.

« Bonsoir Blaze, dit-il nerveusement. Moi c'est Marcus. Tu... t'as eu mon message alors ? Ravi que tu sois venu.
_ Tu m'as parlé d'un cas très spécial, Marcus, quelque chose que je devais voir. On peut y aller tout de suite ?
_ Oui, bien sûr... suis-moi. »

D'une main encore tremblante, il ouvrit la porte et guida la jeune femme à l'intérieur de l'hôpital, prenant soin de n'emprunter que les couloirs déserts. La présence de Blaze dans les locaux divisait toujours le personnel comme la direction, inutile de créer une nouvelle polémique. C'était la première fois qu'il la voyait en vrai. Blaze, la fille à la crinière de feu, la nana qui en avait plus dans le pantalon que les trois quarts des gars de la ville. Personne ne savait qui elle était vraiment ni d'où elle venait, tout ce que l'on savait c'était que les premières histoires au sujet d'une femme masquée patrouillant les rues la nuit dataient d'un peu plus d'un an, et avec le temps, son existence avait fini par devenir officielle. Aujourd'hui, elle faisait partie intégrante du folklore local. Tout le monde à New Havenport savait qu'on pouvait compter sur elle pour résoudre les problèmes que les flics ne pouvaient pas, et le moyen de la contacter se transmettait de bouche à oreille dans certains groupes d'entraide. Officiellement, c'était un voyou recherché par la police, mais pour le citoyen lambda... et bien, disons que Gotham City avait Batman, Metropolis avait Superman, et New Havenport avait Blaze.

« C'est là, » déclara l'aide-soignant en s'arrêtant au niveau de la porte vitrée d'une salle d'observation. La justicière regarda par la vitre : l'intérieur était étroit et nu, juste un lit d'hôpital et un fauteuil, baignant dans la lumière froide des néons. Une jeune fille était assise sur le lit, son menton posé sur ses genoux qu'enlaçaient ses bras. Une adolescente, aux cheveux blonds bouclés, aux jolis yeux, portant un jean clair et un chemisier rose pâle à la mode, le genre populaire, reine de promo. Sauf que son beau regard, que l'on devinerait d'habitude pétillant et rieur, était fixé sur un mur et semblait être aussi vivant qu'une poupée de porcelaine. Et, détail surprenant, ses pieds étaient nus.

« Miranda Parker, la justicière déclara avec surprise.
_ Vous vous connaissez ?
_ Disons que je l'ai déjà croisée quelques fois. Elle fréquente le lycée des quartiers Sud, il me semble. Mon Dieu, qu'est-ce qui a pu lui arriver ?
_ Elle est ici depuis deux jours, l'aide-soignant répondit en consultant son bloc-notes. Elle a été trouvée à l'angle des rues Darrell et Blythe dans un état de choc. On s'est rendus compte quand on l'a identifiée qu'elle avait été portée disparue 24 heures avant... retrouvée dans la même tenue qu'au moment de sa disparition, à part pour les pieds nus. Aucun signe d'agression apparent, à part... des contusions circulaires au niveau des poignets et des chevilles.
_ Des contusions circulaires ? la jeune femme demanda, dubitative, en portant machinalement une cigarette à ses lèvres.
_ Désolé Blaze, mais c'est interdit de fumer ici.
_ Ah, oui, bien sûr, répondit-elle en rangeant sa cigarette dans son paquet, sa déception visible même derrière son masque. Alors, qu'est-ce que ça veut dire ces marques ?
_ Qu'elle a été attachée pendant un long moment, et qu'elle s'est beaucoup débattue.
_ Mais s'il n'y a aucun autre signe d'agression, qu'est-ce qu'on a pu lui faire après l'avoir attachée pour la mettre dans cet état ?
_ Et bien, c'est là que ça devient étrange... »

À ce moment-là, Miranda commença à s'agiter de la plus étrange des manières : il y eut d'abord un spasme de l'épaule, puis de l'autre, puis des jambes, et bientôt tout son corps se mit en mouvement, comme pour tenter désespérément d'éviter quelque attaque invisible. Et sa respiration devint de plus en plus fort et saccadée, au point de ressembler à... à un rire nerveux ? Pendant un moment Blaze regarda cet étrange spectacle, interloquée, puis elle commença à distinguer des mots au milieu des gloussements chaotiques. Ce qu'elle entendit lui donna la chair de poule :

« Non pas ça... pitié, pas les chatouilles ! Je vais tout vous dire... pitié... pas... les...
_ Qu'est-ce qu'elle vient de dire, là ? la justicière demanda. J'ai bien entendu chatouilles ?
_ Oui, elle a ces épisodes traumatiques depuis qu'elle est ici. Ma théorie... c'est que cette jeune fille a été ligotée et chatouillée jusqu'à en perdre la raison...
_ Mais c'est impossible ! C'est juste des chatouilles, c'est rien, en tant que torture on ne voit ça que dans les dessins animés...
_ Preuve que ça marche dans la vraie vie aussi... je pense que pendant une durée prolongée et sur une victime particulièrement craintive, ce qu'on pense n'être qu'un jeu innocent peut devenir pire que de la torture... tu comprends maintenant pourquoi la police ne va pas nous aider sur ce coup.
_ Ils ne prennent pas au sérieux la théorie du chatouilleur fou, c'est ça ? Qui que soit ce malade, il a trouvé le bon filon... pas de traces, il laisse ses victimes en vie mais incapables de témoigner... et personne ne peut se douter que les chatouilles sont si terribles que ça... quelle horreur... »

Elle s'était machinalement allumée une cigarette en parlant, et Marcus, la voyant porter le tube de papier à sa bouche d'une main tremblotante, la trouva tant troublée par cette histoire qu'il n'eut pas le cœur de lui demander de l'éteindre.
« Faut pas que ce mec puisse recommencer, Blaze.
_ Ouais... je vais voir ce que je peux faire. Merci pour le tuyau. »

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