Histoire : A vos réponses ! (Épisode 02)

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Histoire


Histoire ajoutée le 29/10/2020
Épisode ajouté le 07/11/2020
Mise-à-jour le 07/11/2020

Le supplice de Lila - partie 1

Elle courrait, courrait, courrait encore. Ses oreilles ne captaient plus que les battements sourds de son coeur et le claquement de ses chaussures sur le bitume. Elle les avait semé, elle en était sûre. Pas question de s’arrêter pour autant. Il fallait être prudente avec les zombies. Elle tourna à un coin de rue, puis à un autre, avant de bifurquer dans une ruelle. C’était un raccourci. Elle en était certaine. Une paroi vint rapidement à sa rencontre. Elle s’arrêta juste avant de toucher le mur. C’était une impasse ! Elle s’était piégée elle-même ! Paniquée, elle se retourna pour scruter l’entrée de la ruelle, s’attendant à voir apparaître à chaque seconde les silhouettes décharnées de ce qui avait été autrefois des humains, prêtes à la dévorer, tendre chair fraiche qu’elle était. Elle voulait retenir son souffle, mais sa course effrénée avait rendu sa respiration difficile et saccadée. Elle a avait plus que jamais besoin d’air. C’est alors qu’elle le sentit. Sous son pied gauche. Un contact chaud, râpeux, répétitif. C’était agaçant… Enervant… Pire, ça chatouillait ! 

Lila poussa un cri strident et s’assit d’un bond dans ses draps. La sensation s’arrêta quelques secondes, puis recommença. La jeune femme éclata de rire. Elle venait de comprendre. Son chien était en train de lécher la plante de son pied nu, qui dépassait de la couverture. « Elios ! Arrêêêêête ! », hurla-t-elle en se penchant pour saisir l’intrus et l’entourer de ses bras. Ce petit traître avait trouvé la technique parfaite pour réveiller sa maîtresse. Lila fourra sa tête dans la boule de poil, qui remuait pour se dégager de l’étreinte. 

Elle était encore sous l’émotion de son cauchemar. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander comment celui-ci aurait pu se terminer, sans cette interruption chatouilleuse. C’était d’ailleurs l’un de ses passes-temps favoris : Lila adorait s’imaginer dans les situations les plus critiques, essayant d’imaginer de quelle manière elle s’en sortirait. L’attaque de zombies était son scénario préféré, même s’il l’emplissait d’une terreur sourde dès qu’elle y était confrontée. Elle ne reculait devant aucun film, aucun jeu vidéo, qui pourrait lui apporter un semblant de réponse. Mais son imagination l’emmenait bien plus loin. Lila s’interrogeait sur ce qu’il adviendrait d’elle à la fin du monde, si elle serait capable de survivre à un impact d’astéroïde, à une éruption volcanique… Une fois qu’elle était en visite à Amsterdam, elle avait visité le musée de la torture. Elle s’était alors demandé jusqu’où elle serait capable de supporter la douleur. 

Elle lâchât finalement Elios, qui se carapata dans le salon. Lila s’assit sur le bord du lit. Son visage aux traits finement ciselés portait encore la marque de l’oreiller. Ses yeux bruns, mal réveillés, ne formaient encore que deux fentes étroites. Ses cheveux châtains foncés tombaient en désordre jusqu’à ses épaules. La jeune femme posa ses deux pieds nus sur le parquet. D’une pointure 38, ils étaient aussi pâle que le reste de l’anatomie de leur propriétaire. Un élégant vernie rouge relevait de petits orteils fins et légèrement turbulents. Lila se releva enfin et s’étira autant que son 1,65 mètre le lui permettait. Elle avait grand besoin d’une tasse de café chaud.


**


Le soleil d’été réchauffait agréablement son visage, traçant des ombres autour de son petit nez. Comme chaque matin, Lila passait une bonne heure dans le parc voisin, laissant Elios courir en tout sens pour se défouler. Elle appréciait ce moment de la journée, où elle pouvait évacuer son stress. Elle s’assit sur un banc de bois, attendant que son compagnon à quatre pattes explore les environs. 

Un journal était négligemment posé sur l’assise. Lila s’en empara et l’ouvrit. Elle le feuilletait depuis une bonne dizaine de minutes quand elle remarqua un détail saugrenu : les articles portaient de fines inscriptions au crayon à papier. Des lettres ou des numéros étaient tracés au crayon noir devant certaines lignes. Intriguée, elle tenta d’en déchiffrer le sens. Elios l’interrompit rapidement. Lila plia le journal, qu’elle rangea dans sa poche et pris le chemin du retour. 

Concentrée sur la course erratique de son diablotin, qui changeait de trajectoire à chaque seconde, elle ne remarquât pas la silhouette qui l’observait depuis la lisière d’un petit bois. Elle ne vit pas non plus cette même silhouette la suivre à bonne distance, jusqu’à son immeuble.


 **


La promenade du lendemain fut moins agréable. Le temps s’était gâté et une légère bruine tombait du ciel, trempant Lila jusqu’aux os. Elle décida d’écourter la balade, au grand désespoir d’Elios, qui jappait atour d’elle, étonné de la voir rebrousser chemin aussi vite. Elle n’était partie que depuis vingt minutes quand elle revint devant sa porte, entrouverte. Lila s’arrêtât net. Elle était sûre d’avoir fermé à clé en partant. Elle poussa le panneau délicatement. Celui-ci s’ouvrit en émettant un léger grincement, qui fit sursauter la jeune femme. 

Elle s’avança dans son appartement. On aurait dit qu’un ouragan était passé par là. Tout avait été retourné. Ses livres, ses films, ses boites de jeux jonchaient le sol. Des liasses de papiers tirés de ses tiroirs étaient éparpillés sur toute la surface du sol. Elle avait été cambriolée ! Sous le choc, Lila progressa vers la chambre. 

Elle était à peine entrée que la porte se referma brusquement. Séparé de sa maîtresse, Elios se mit immédiatement à aboyer. Lila n’eut même pas le temps d’esquisser un geste qu’elle sentit un bras puissant s’enrouler autour de ses épaules et un linge être appliqués sur son visage. L’odeur qu’il dégageait était forte et très désagréable. La jeune femme sentit rapidement ses forces l’abandonner. On était en train de la droguer ! Elle voulut hurler, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Elle s’effondra dans les bras de son agresseur. Inconsciente.

 

 **


Un mal de crâne intense l’accueillit à son réveil. Un peu comme si ça tête avait été serré dans un étau. Elle était plongée dans le noir. Lila mit plusieurs minutes à comprendre qu’un bandeau serré était posé sur ses yeux, la privant de la vue. Elle tenta de remuer. Impossible. Elle était attachée ! 


A vous de jouer ! Comment est attachée Lila ? 


  • Allongée, en I
  • Assise, en Y
  • A genoux, en X