Histoire : [F/F] Une expérience de la soumission par les chatouilles (Épisode 01)

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Histoire ajoutée le 05/01/2025
Épisode ajouté le 05/01/2025
Mise-à-jour le 26/01/2025

[F/F] Une expérience de la soumission par les chatouilles

Préambule

Merci à tous mes lecteurs de me lire. Si mon histoire précédente, qui était plutôt un test artistique qu'une vraie oeuvre, n'a pas satisfait certains, celle-ci devrait mieux seoir à vos attentes. La première partie sera surtout attachée à la découverte de ce fétichisme par les protagonistes. C'est une histoire assez longue, qui sera en plusieurs chapitres eux aussi assez longs. Je pense en faire une dizaine si elle vous convient. J'arrêterai en cours de route sinon.

Chapitre 1 : Un intérêt bientôt commun ?

À Paris, dans un petit appartement niché au dernier étage d’un immeuble du Marais, Kiara et Alma vivaient en colocation depuis presque un an. À 20 ans, elles avaient beau être très différentes, leur quotidien se tissait d’une complicité inattendue.

Kiara, étudiante en arts plastiques, était un tourbillon d’énergie et d’idées. Elle pouvait passer des heures à peindre des toiles abstraites ou à griffonner des carnets entiers, toujours accompagnée d’un sourire malicieux. Pourtant, elle gardait un petit secret, qu’elle n’avait jamais osé partager avec Alma : elle adorait les chatouilles. Mais pas question d’aborder ça directement. C’était trop… étrange, peut-être ?

Alma, plus calme et rationnelle, était plongée dans ses études de philosophie. Elle passait ses journées à lire, écrire et réfléchir sur les grandes questions de la vie, le café toujours à portée de main. Avec son air sérieux et son approche analytique, elle semblait imperméable à ce genre de légèretés.

Un matin froid de janvier, Alma était assise à la table de la cuisine, concentrée sur son exemplaire annoté de La République de Platon. Kiara, emmitouflée dans un plaid, s’étira paresseusement sur le canapé, une tasse de thé fumante entre les mains.

« Dis, Alma… » lança Kiara d’une voix légère.

« Hm ? » répondit Alma sans lever les yeux de son livre.

« Tu trouves pas qu’on rit moins qu’avant ? Enfin, je veux dire… que les adultes en général rient moins que les enfants ? »

Alma fronça légèrement les sourcils, réfléchissant à la question. « Peut-être. Les responsabilités, les préoccupations, tout ça… pourquoi cette question ? »

Kiara haussa les épaules, l’air désintéressé. « Oh, rien. J’ai juste vu une vidéo hier… une bande de gamins qui se chatouillaient et riaient comme des fous. Ça m’a fait réfléchir. Tu crois que les chatouilles, c’est réservé aux enfants ? »

Alma posa enfin son livre et la regarda avec curiosité. « Pas forcément. Mais c’est un peu… puéril, non ? »

Kiara prit une gorgée de son thé, jouant la nonchalance. « Hmm, je sais pas. Je trouve ça fascinant, moi. Tu sais, comme ça te fait rire sans que tu puisses te retenir. Une sorte de relâchement total. T’as jamais trouvé ça… intéressant ? »

Alma sourit, amusée par l’angle presque philosophique que prenait la conversation. « Intéressant, peut-être. Mais ça ne m’est pas arrivé depuis des années. Je pense même que je suis insensible. »

Kiara faillit s’étouffer avec son thé. « Insensible ?! » répéta-t-elle en riant doucement. « Je suis pas sûre que ce soit possible, ça. Peut-être que personne n’a vraiment essayé. »

Alma pencha légèrement la tête, comme intriguée par le sous-entendu. « Tu crois ? Tu parles comme si tu étais une experte en la matière. »

Kiara haussa les épaules et fit mine de retourner à son carnet de croquis. « Pas vraiment. C’est juste une observation. »

Mais au fond, elle jubilait. Alma semblait avoir mordu à l’hameçon. Maintenant, il ne restait plus qu’à pousser doucement, sans se trahir, pour voir jusqu’où cette conversation pourrait les mener. Alma reposa son livre, les yeux mi-clos, comme si elle évaluait sérieusement l’affirmation de Kiara.

« Donc, selon toi, les chatouilles seraient une sorte… d’expérience humaine universelle ? » demanda Alma avec un ton faussement académique, bien que l’ombre d’un sourire dansait sur ses lèvres.

Kiara, toujours emmitouflée dans son plaid, haussa les épaules avec une nonchalance étudiée. « Peut-être. Je veux dire, c’est étrange quand on y pense, non ? Ça ne sert à rien, mais ça marche sur presque tout le monde. Et ça provoque une réaction si immédiate, si… pure. » Elle fit tourner sa tasse entre ses mains, feignant de ne pas être investie dans la direction que prenait la discussion.

Alma pencha la tête sur le côté, visiblement amusée. « Tu sembles avoir beaucoup réfléchi à cette question. C’est pour un de tes projets d’art, ou bien… tu t’ennuies vraiment beaucoup aujourd’hui ? »

Kiara lâcha un petit rire. « Peut-être un peu des deux. Mais avoue, c’est fascinant, non ? Pourquoi ça existe, les chatouilles ? Pourquoi ça nous fait rire, même si c’est un peu… inconfortable ? »

Alma fronça les sourcils, le regard lointain. « Hum, c’est vrai que c’est curieux. Une sorte de paradoxe sensoriel, en quelque sorte. Ça fait rire, mais ce n’est pas exactement agréable. Peut-être une manière pour l’humain de renforcer des liens sociaux… ou un reliquat de l’évolution. »

Kiara haussa les sourcils, impressionnée. « Wow, je savais que t’allais me sortir une analyse comme ça. Mais toi, tu dis que ça te fait rien, c’est ça ? Tu n’as jamais été chatouillée au point de perdre tout contrôle ? »

Alma croisa les bras, comme pour se protéger d’une attaque invisible. « Honnêtement, non. Pas depuis que je suis petite, en tout cas. Je ne vois pas trop l’intérêt, si ce n’est de déranger les gens. »

Kiara fit semblant de réfléchir. « Peut-être que tu n’as juste jamais rencontré quelqu’un qui savait bien s’y prendre. »

Alma la fixa, un sourire en coin. « Et toi, tu te considères comme une experte, c’est ça ? »

Kiara sourit doucement, évitant un piège évident. « Oh, je dis ça comme ça. C’est pas vraiment mon truc. Je trouve juste ça amusant, c’est tout. Mais je te jure, y a des gens qui adorent ça. »

Alma haussa un sourcil, intriguée par cette remarque. « Qui adorent être chatouillés ? Sérieusement ? Ça ne me viendrait même pas à l’esprit. »

Kiara se contenta de hausser les épaules avec une fausse indifférence. « Chacun ses petits trucs, tu sais. Certains aiment bien. Ça les détend, ça les fait rire, tout ça. Mais bon, ça doit dépendre des gens. »

Alma sembla réfléchir à cette réponse, songeuse. « Intéressant… Je ne sais pas si ça me détendrait, mais je suppose que je pourrais essayer de comprendre. C’est peut-être comme une forme d’art, après tout. Une manière de déclencher des émotions. »

Kiara faillit sourire de satisfaction, mais elle se retint. La conversation évoluait lentement, comme elle l’espérait, et elle n’avait pas besoin de précipiter les choses.

« Exactement. Une forme d’art. Mais bon, on parle trop de ça. Tu veux un autre café ? » dit-elle en se levant, changeant délibérément de sujet pour laisser à Alma le temps de digérer cette idée.

Alma hocha la tête, l’air pensif. Kiara, en préparant le café, se réjouit intérieurement. Alma semblait curieuse, et elle savait qu’elle avait encore du temps pour mener cette conversation là où elle voulait, petit à petit. Kiara revint avec deux tasses de café fumant et les posa sur la table. Elle s’assit en face d’Alma, s’enroulant dans son plaid comme une sorte de cocon protecteur, tout en observant son amie qui semblait perdue dans ses pensées.

« Donc, » reprit Alma, en fixant le bord de sa tasse, « si je comprends bien, tu penses que les chatouilles pourraient être une manière d’explorer nos limites émotionnelles ? »

Kiara haussa légèrement les épaules, feignant l’indifférence. « Peut-être. C’est pas si différent de l’art, tu sais. Dans l’art, on joue avec les couleurs, les formes, les textures… Là, c’est une manière de jouer avec les sensations, de déclencher des émotions sans passer par la pensée. »

Alma tapota doucement le bord de sa tasse, l’air intrigué. « C’est intéressant. C’est vrai que rire sous l’effet des chatouilles, ce n’est pas volontaire. Ce n’est pas comme un éclat de rire qu’on peut contrôler. Ça te dépasse. »

Kiara hocha la tête. « Exactement. Et c’est ça qui est fascinant. Le rire est une réaction purement instinctive. Tu ne peux pas le forcer, tu ne peux pas vraiment le réprimer. Les chatouilles, c’est comme… une porte d’entrée vers ça. »

Alma fronça les sourcils, comme si elle essayait d’analyser l’idée plus profondément. « Et tu penses que c’est une bonne chose ? Ce côté incontrôlable ? »

Kiara eut un sourire en coin, jouant à la désinvolte. « Ça dépend. Certaines personnes n’aiment pas perdre le contrôle, c’est sûr. Mais d’autres trouvent ça libérateur. C’est une question de personnalité, je suppose. »

Alma la fixa, les bras croisés. « Et toi, tu fais partie de quelle catégorie ? »

Kiara fit mine de réfléchir, comme si la question ne l’atteignait pas particulièrement. « Moi ? Je sais pas trop. Je suppose que ça dépend de l’ambiance, du contexte. Je ne vais pas dire que je déteste, mais ce n’est pas non plus quelque chose auquel je pense tout le temps. » Elle détourna les yeux, jouant parfaitement le rôle de l’artiste rêveuse un peu détachée.

Alma hocha lentement la tête. « Tu es très vague, je trouve. Ce n’est pas ton genre d’éluder une question. »

Kiara rit doucement, cherchant à alléger l’atmosphère. « Oh, c’est juste que je ne sais pas si tu trouverais ça intéressant, c’est tout. C’est un truc assez banal, tu sais. On en fait tout un sujet, là, mais au final, c’est juste une petite curiosité humaine parmi tant d’autres. »

Alma plissa les yeux, toujours intriguée. « Peut-être. Mais je trouve ça fascinant, cette idée de plaisir mêlé à une perte de contrôle. Tu crois que c’est pour ça que certaines personnes aiment ça ? »

Kiara fit un signe de tête. « Peut-être. Ou alors, c’est juste le rire. Le rire, c’est thérapeutique, non ? Tu ne peux pas vraiment être stressé ou en colère quand tu ris. »

Alma se renfonça dans sa chaise, les yeux fixant un point invisible sur la table. « Tu sais, je n’y avais jamais pensé comme ça. Mais maintenant que tu le dis, ça a du sens. Peut-être que c’est une façon pour le corps de relâcher la tension, comme pleurer ou crier. Sauf que là, c’est plus… positif. »

Kiara hocha la tête avec un sourire satisfait, bien qu’elle cherchait à ne pas trop montrer son enthousiasme. « Exactement. C’est léger, c’est simple. Une manière de se reconnecter à quelque chose de plus instinctif. »

Un silence confortable s’installa, Alma continuant de réfléchir. Puis elle brisa le calme. « Tu penses que c’est vraiment universel ? Tout le monde ne réagit pas aux chatouilles, si ? »

Kiara se redressa légèrement, se demandant jusqu’où elle pouvait pousser la conversation sans éveiller les soupçons. « Pas forcément, je suppose. Peut-être que ça dépend des gens, de leur sensibilité. Mais je crois que, dans un bon contexte, tout le monde peut ressentir quelque chose. »

Alma sembla méditer cette idée, son regard s’éclairant légèrement. « Hum, c’est à tester, peut-être. Pour la science, bien sûr. »

Kiara retint un sourire, notant l’intérêt croissant d’Alma. Elle se contenta de hocher la tête, apparemment indifférente. « Peut-être, oui. Mais bon, c’est juste une petite réflexion parmi tant d’autres. Rien de bien sérieux. »

En vérité, Kiara sentait que la conversation s’orientait exactement comme elle l’espérait. Mais elle savait qu’il fallait avancer lentement pour arriver à ses fins. Alma n’était pas du genre à plonger tête baissée dans une idée sans y avoir mûrement réfléchi. C'était d'ailleurs l'essence même de ses études : réfléchir. Alma reposa sa tasse de café avec un léger sourire, comme si elle venait de tirer une conclusion philosophique satisfaisante à cette étrange discussion. Puis, contre toute attente, elle changea radicalement de sujet.

« Au fait, tu as vu l’e-mail de la proprio ? Elle veut qu’on vérifie les détecteurs de fumée avant la fin de la semaine. »

Kiara faillit laisser échapper un soupir de frustration, mais elle se reprit rapidement. Ce brusque changement de direction la laissait sur sa faim. Elle répondit distraitement :

« Hm, oui, j’ai vu. Je m’en occuperai demain. »

Mais elle n’avait pas l’intention de laisser la conversation glisser aussi facilement hors de ses mains. Elle se leva doucement, plaid sur les épaules, et alla s’allonger sur le canapé, le dos enfoncé dans les coussins. Ses longues jambes étendues en biais atteignaient le bout du canapé, où ses pieds recouverts de chaussettes fines, prolongées par des mitaines à orteils, semblaient presque souligner sa présence. Les orteils dans leurs chaussettes fines dépassaient donc des mitaines épaisses en laine.

Tout en prenant une posture décontractée, elle suivit le nouveau sujet d’Alma, essayant de ne pas paraître trop insistante.

« Les détecteurs de fumée, sérieusement… Je suis sûre qu’ils fonctionnent. On n’a pas besoin de tester des trucs aussi ennuyeux. »

Alma, assise à la table de la cuisine, leva un sourcil en direction de Kiara, à moitié amusée. « Peut-être, mais tu sais comment elle est. Si elle ne reçoit pas la confirmation, elle pourrait débarquer ici pour vérifier elle-même. Et franchement, je préfère éviter. »

Kiara se contenta de hausser les épaules, gardant une main nonchalante posée sur son ventre. Elle étira légèrement ses pieds, faisant bouger ses orteils juste assez pour que le mouvement attire l’attention dans le champ de vision d’Alma.

« Si elle vient, tu pourras lui expliquer ta théorie sur l’évolution des chatouilles. Peut-être qu’elle trouverait ça fascinant, qui sait ? » lança Alma, visiblement taquine.

Kiara sourit, détendue en apparence. « Je suis sûre qu’elle comprendrait mieux que toi. Elle a l’air du genre à savoir s’amuser, non ? »

Alma roula des yeux et retourna à son café. Kiara, frustrée mais patiente, continua de s’étirer sur le canapé, adoptant une posture encore plus relâchée, les pieds bien en évidence au bout du canapé. Elle bougeait les orteils distraitement, comme si elle jouait avec la texture de la mitaine.

Elle savait que ce genre de posture, bien qu’apparemment innocente, avait le potentiel d’attirer l’attention d’Alma, surtout si elle faisait mine de ne rien attendre.

La discussion continua sur des banalités pendant plusieurs minutes, mais Kiara remarqua que, peu à peu, Alma jetait des regards furtifs en direction du canapé, et plus précisément vers ses pieds. Elle fit mine de ne pas s’en apercevoir, continuant à bavarder comme si de rien n’était.

Enfin, Alma se leva de sa chaise et vint s’asseoir en face du canapé, sur la table basse. Elle posa ses coudes sur ses genoux et, comme par hasard, se retrouva face aux pieds de Kiara.

Elle plissa les yeux légèrement, observant les mitaines à orteils avec une curiosité apparente. « Tu sais, tes chaussettes… elles sont un peu étranges, non ? »

Kiara se redressa légèrement sur les coudes, feignant l’innocence. « Ces vieilles choses ? Elles sont super confortables, je te signale. Et en plus, c’est parfait pour garder les pieds au chaud sans étouffer les orteils. »

Alma eut un sourire amusé. « On dirait des petits gants pour pieds. »

Kiara rit doucement. « Exactement. J’en ai plusieurs paires. Tu devrais essayer, c’est la meilleure invention du monde. »

Alma croisa les bras, son regard fixé sur les pieds de Kiara, presque sans s’en rendre compte. « Hm… Peut-être. Mais, franchement, c’est assez étrange de te voir jouer avec tes orteils comme ça. T'as l'air de vraiment aimer ces chaussettes. »

Kiara haussa les épaules avec nonchalance. « Je suppose que j’aime bien sentir mes pieds libres, mais pas complètement nus. »

Alma leva un sourcil, son sourire en coin laissant entrevoir un soupçon d’intérêt renouvelé. Elle semblait hésiter entre continuer sur ce ton léger ou revenir sur la conversation précédente. Kiara, de son côté, se réjouissait en silence : elle avait finalement réussi à capter une fois encore l’attention d’Alma.

Alma reposa son café sur la table basse et se pencha légèrement en avant, observant les pieds de Kiara avec une curiosité non dissimulée. Elle tendit la main et attrapa doucement l’un des pieds, ses doigts effleurant la mitaine.

« Tu sais, » dit-elle d’un ton détaché, « ces mitaines pour pieds sont tellement étranges que j’ai envie de voir ce que ça donne en vrai. »

Kiara sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale, mais elle fit tout pour garder son calme. Elle haussa les épaules, feignant l’indifférence.

« Si tu veux, essaie. Mais fais attention, elles sont fragiles, » répondit-elle en croisant les bras derrière sa tête, toujours allongée sur le canapé.

Alma tira doucement sur la mitaine, découvrant lentement les orteils de Kiara. Elle l'observa un instant, comme si elle évaluait quelque chose.

« C’est vraiment… inhabituel. On dirait presque des chaussettes de yoga ou un truc dans le genre, » commenta Alma en glissant ses doigts sous le bord de la mitaine pour la retirer complètement.

Kiara, toujours allongée, fixait le plafond, faisant mine de ne pas prêter attention. Pourtant, elle pouvait sentir le léger contact des doigts d’Alma, ce qui lui demandait un effort considérable pour ne pas réagir.

« Oui, c’est un peu ça. Mais elles sont super pratiques, crois-moi. Et confortables, surtout. »

Alma observa la mitaine dans sa main, puis leva les yeux vers Kiara, un sourire énigmatique sur les lèvres.

« Tu es sûre que tu ne t’amuses pas juste à les porter pour attirer l’attention ? » demanda-t-elle, mi-sérieuse, mi-taquine.

Kiara tourna enfin la tête vers elle, les yeux plissés dans une expression amusée. « Attirer l’attention ? Pfff. Pas du tout. Mais maintenant que tu en parles, il semblerait que ça marche, vu comme tu sembles fascinée. »

Alma rit doucement et secoua la tête. « C’est toi qui parlais de rire et de relâchement tout à l’heure. Je pense que ce genre de chaussettes pourrait faire partie de ton discours artistique. »

Elle joua un instant avec la mitaine dans ses mains avant de reposer son regard sur le pied encore en chaussettes de Kiara. Elle tapota légèrement le dessus avec un doigt.

« Mais toi au fait, tu es chatouilleuse, Kiara ? » demanda Alma, presque innocemment, bien qu’une lueur malicieuse brillait dans ses yeux.

Kiara haussa un sourcil, essayant de dissimuler l’embarras qui montait en elle. « Pourquoi cette question tout à coup ? Tu veux me chatouiller ou quoi ? » plaisanta-t-elle, tout en espérant que cela détournerait l’attention d’Alma.

Mais Alma semblait avoir trouvé un nouveau fil à tirer. Elle tapota à nouveau le pied de Kiara, cette fois un peu plus doucement. « Pas forcément. C’est juste… intriguant, tout ce que tu disais tout à l’heure. La perte de contrôle, le rire. Peut-être que je devrais tester pour voir si tout ça tient vraiment debout. »

Kiara, malgré son apparence détendue, sentit son cœur s’accélérer. Elle avait réussi à susciter l’intérêt d’Alma, mais elle n’était pas sûre de ce qu’elle voulait réellement provoquer.

« Eh bien, bonne chance, » répondit-elle avec un sourire moqueur. « Mais je te préviens, je suis insensible. »

Alma haussa un sourcil, sceptique. « Insensible, vraiment ? »

Elle posa la mitaine sur la table, puis glissa ses doigts doucement sous le pied le plus découvert de Kiara, un geste à peine perceptible mais suffisant pour envoyer une onde électrique de sensation malgré la protection subsistante.

Kiara se raidit une fraction de seconde avant de retrouver son masque de sérénité. « Oui, vraiment. Rien ne me fait rire. Je suis un roc. »

Alma, désormais bien plus amusée qu’elle ne l’admettait, sourit en coin. « Un roc, hein ? »

Elle recula sa main, croisant à nouveau les bras, l’air de réfléchir. Kiara, toujours allongée, réalisa qu’Alma testait maintenant les limites de cette étrange dynamique. Mais elle n’était pas encore prête à céder. 

Kiara, toujours allongée sur le canapé, fit semblant de bâiller longuement. Elle étira ses bras au-dessus de sa tête, cherchant à jouer la carte de la nonchalance.

« Je crois que je vais faire une petite sieste », annonça-t-elle d’un ton traînant. « Ce plaid est trop confortable pour résister. »

Elle se retourna doucement sur le ventre, ajustant le plaid autour de ses épaules. Ses jambes restèrent tendues, et ses pieds, toujours l’un en chaussette fine et l’autre couvert à la fois par la chaussette et la mitaine, se retrouvèrent pointés vers le ciel, légèrement surélevés par l’accoudoir du canapé.

« Bonne chance avec Kant, ou avec tes réflexions profondes, ou que sais-je... » murmura-t-elle avant de poser sa joue contre l’accoudoir, feignant de s’abandonner au sommeil.

Alma, toujours assise près de la table basse, observa sa colocataire avec un mélange d’amusement et de curiosité. Elle prit son café, resta un moment immobile, comme perdue dans ses pensées, avant de se lever et de quitter la pièce.

Kiara ouvrit légèrement un œil pour s’assurer qu’Alma était partie, puis referma les paupières, satisfaite. Elle n’était pas réellement fatiguée, mais elle savait que cette posture et ce jeu d’indifférence pourraient semer une graine d’intrigue dans l’esprit d’Alma.

Le temps passa, dans un calme troublé uniquement par les bruits étouffés de la rue parisienne. Kiara, immobile, entendit des pas revenir dans la pièce. Elle garda les yeux fermés, se concentrant pour maintenir une respiration régulière, comme si elle dormait profondément.

Alma, maintenant revenue, s’était postée silencieusement au bout du canapé, juste en face des pieds de Kiara. Elle s’accroupit légèrement, les coudes appuyés sur ses genoux, observant les deux pieds qui semblaient presque l’inviter par leur immobilité parfaite.

Le pied gauche, toujours dans sa chaussette fine, avait un léger mouvement de flexion, comme si Kiara rêvait ou s’étirait inconsciemment. Le pied droit, encore couvert par la mitaine, restait immobile. Alma fixa ce tableau étrange, à la fois amusée et intriguée par l’insistance de Kiara à garder une apparente désinvolture autour de ce sujet.

Elle hésita un moment, ses doigts jouant machinalement avec le bord de la mitaine qu’elle avait précédemment retirée et laissée sur la table basse. Puis, lentement, presque comme une expérience scientifique, elle tendit la main vers le pied en chaussette fine.

Mais elle s’arrêta à quelques centimètres, réfléchissant. Devait-elle tester cette théorie ? Devait-elle interrompre ce qui semblait être un sommeil paisible ? Ou était-ce simplement une curiosité passagère, née de leur étrange conversation précédente ? Elle resta un moment figée, observant les pieds de Kiara comme si elle étudiait une œuvre d’art. Le pied gauche, recouvert de sa chaussette fine, semblait légèrement plus vulnérable, les orteils bougeant imperceptiblement.

Avec un mélange de curiosité et de précaution, Alma tendit finalement la main. Elle hésita une seconde, ses doigts suspendus à quelques centimètres du pied de Kiara, avant de glisser doucement le bout de ses doigts sous la voûte plantaire, juste assez pour frôler la chaussette fine.

La réaction fut presque immédiate : Kiara tressaillit légèrement, un mouvement si subtil qu’il aurait pu passer pour un réflexe inconscient. Alma sourit en coin, intriguée. Elle retira ses doigts un instant, guettant si Kiara bougerait davantage. Mais sa colocataire resta immobile, son souffle toujours régulier, bien qu’un peu plus rapide si l’on y prêtait une attention particulière.

Encouragée par l’absence d’opposition, Alma glissa à nouveau ses doigts, cette fois en les bougeant lentement sous l’arche du pied, un frôlement qui semblait calculé pour tester une éventuelle sensibilité.

Kiara eut un nouveau tressaillement, cette fois un peu plus marqué, et sa jambe droite bougea légèrement, comme pour échapper au contact. Pourtant, elle resta sur le ventre, les yeux fermés, déterminée à jouer le jeu de l'endormie.

Alma fronça les sourcils, amusée par la situation. Elle murmura doucement, presque pour elle-même :

« Alors, insensible, hein ? »

Ses doigts continuèrent leur exploration, traçant un chemin léger sur la chaussette fine, s’aventurant parfois près des orteils. Chaque mouvement provoquait un infime sursaut ou une contraction des muscles du pied, des signes que Kiara ne pouvait plus vraiment cacher.

« Tu sais, si tu veux vraiment faire semblant de dormir, tu devrais éviter de réagir comme ça, » ajouta Alma d’un ton taquin, ses doigts toujours en mouvement.

À ces mots, Kiara ouvrit un œil, mi-amusée, mi-surprise, et tenta de dissimuler un sourire.

« Je ne sais pas de quoi tu parles, » murmura-t-elle avec une pointe de malice, sa voix un peu étouffée par le coussin.

Alma recula légèrement, croisant les bras, mais elle ne pouvait plus cacher son amusement.

« Ah, donc tu es réveillée. Et tu étais là à prétendre être insensible, alors que visiblement, ce n’est pas tout à fait le cas. »

Kiara se retourna doucement sur le côté, un sourire en coin étirant ses lèvres. « Peut-être que je testais ta curiosité, » répondit-elle d’un ton léger.

Alma leva les yeux au ciel, mais son sourire trahissait son amusement. « Oh, je vois. Tu m’as tendu un piège, alors ? »

Kiara haussa les épaules, l’air faussement innocent. « Peut-être. Ou peut-être que tu es tombée dedans toute seule. »

Alma rit doucement et se leva, secouant la tête. « Tu es vraiment... pfff... »

Elle fit mine de s’éloigner, mais dans son esprit, la curiosité qu’avait éveillée sa colocataire restait bien présente. Kiara, quant à elle, se redressa sur le canapé, satisfaite d’avoir attiré l’attention d’Alma, même si elle savait que leur jeu ne faisait que commencer. Elle s’étira doucement sur le canapé, se remettant de leur échange tout en feignant un calme parfait. Alma, après s’être éloignée, disparut dans la cuisine pendant quelques instants. Le silence qui s’installa ne dura pas longtemps : des bruits de pas résonnèrent à nouveau, et Alma réapparut dans l’encadrement de la porte, une tasse vide à la main, un sourire énigmatique sur le visage.

Elle s’arrêta juste assez longtemps pour capter l’attention de Kiara, qui la regardait du coin de l’œil.

« En tous cas, » lança Alma avec une voix teintée de malice, « ne me dis plus jamais que tu es insensible… sinon, je te prouverai à nouveau le contraire. »

Kiara sentit un frisson parcourir son échine, mais elle se contenta de rire doucement, jouant la désinvolture.

« Oh, vraiment ? C’est une menace, ça ? » répondit-elle, en croisant ses bras derrière sa tête.

Alma haussa un sourcil, son sourire toujours présent. « Une promesse, plutôt. »

Elle tourna les talons, laissant Kiara seule dans la pièce, une légère tension flottant encore dans l’air. Kiara, désormais assise sur le canapé, fixa un moment l’endroit où Alma se tenait, son esprit parcouru par un mélange d’amusement et de satisfaction. Elle se mordilla légèrement la lèvre, un sourire malicieux sur le visage. Elle avait réussi à éveiller quelque chose chez Alma, un intérêt qu’elle ne pouvait plus ignorer. Mais elle savait aussi que sa colocataire ne laisserait pas les choses en rester là.

« Une promesse, hein ? » murmura Kiara pour elle-même, son esprit déjà en train d’imaginer comment les choses pourraient tourner.