Histoire : La princesse (Épisode 03)

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Histoire


Histoire ajoutée le 11/10/2022
Épisode ajouté le 09/11/2022
Mise-à-jour le 09/11/2022

Chapitre 3

Salut à tous! Voici la suite de La princesse, où l'étau se resserre pour notre chatouilleuse captive. Pour information je pense boucler cette histoire en 4 ou 5 chapitres, alors nous nous approchons de la fin! 
 Rien de plus à dire, si ce n'est que j'espère que vous apprécierez. 

Bonne découverte

Neotk



Après un repas on ne peut plus simple apporté par un garde peu bavard qu’elle n’avait jamais vu, la nuit fut mouvementée pour la princesse. Couchée sur une paillasse bien loin de son confort habituel, elle eut du mal à trouver le sommeil ; et quand ce fut le cas elle fit un cauchemar où elle avait trahi sa famille, qui, pour la punir, la chatouillait jusqu’à ce que mort s’en suive. Elle se réveilla en sueur et ne put se rendormir. Elle sentit un courant d’air en s’approchant des barreaux de sa cage, ce qui lui parut étrange étant donné qu’elle était en sous-sol. Elle regarda les escaliers et ressentit une profonde frustration. Le chemin à faire pour s’enfuir était si simple, si court, et pourtant elle ne pouvait pas le parcourir. Elle était totalement impuissante à cause de simples barreaux de fer, et il était dur de l’accepter. Elle ne pouvait s’enfuir et commençait à se demander ce qu’il adviendrait d’elle le lendemain. Elle ne voulait pas vendre les siens, et si on lui avait laissé le choix entre ça ou se faire tuer, elle aurait choisi la mort sans hésiter. Mais là il s’agissait de torture, et une torture qu’elle savait ne pas pouvoir supporter indéfiniment. Alors elle pensa à la mort. Malheureusement, il n’y avait rien dans cette cellule qui lui permettait de s’ôter la vie. Mais peut-être n’était-elle pas obligée d’en arriver là…


La nuit qui se déroulait en haut des escaliers était bien différente de celle de Nyssa. La joie des membres de la Ligue était significative, à la suite d’un discours de leur chef leur promettant que l’heure de la vengeance était proche. « Demain j’aurai les informations nécessaires pour commencer la traque. En attendant, cette nuit fera place à la fête ! » avait-elle dit. Tous ses fidèles avaient alors explosé de joie et commencé à célébrer comme si le Pharaon était déjà à leurs pieds. Il y eut un banquet et ils acclamèrent leur supérieure. B et ses deux complices participaient aux réjouissances mais évitaient quand même de trop se faire remarquer. Certains auraient pu y voir un manque d’enthousiasme, ce qui aurait pu déclencher des hostilités, mais par chance personne ne remarqua leur effacement. Le cuisinier s’éclipsa plus tôt de la fête tandis que B et le garde burent au triomphe de leur cause. Naboris arriva vers eux :


- « Eh bien messieurs, je me dois de vous féliciter. Malgré cet écart plus tôt dans la journée, c’est à votre travail qu’on doit la raison de cette fête. L’infiltration du palais et la capture de la princesse Nyssa se sont déroulées à la perfection grâce à vous. Je bois à votre santé ce soir ! »


Les deux hommes furent rassurés par ce contact très positif après la réprimande de l’après-midi et levèrent leurs verres. B se sentit alors plus légitime de pouvoir demander des renseignements :


- « Donc l’interrogatoire se passe bien apparemment. Quand pensez-vous que nous pourrons partir à la recherche du Pharaon ? »


- « Je lui ai laissé le choix ; expliqua Naboris ; si elle prend la bonne décision elle me livrera leur cachette dès l’aube. »


- « Et si elle ne prend pas la bonne décision ? »


- « Alors elle me dira ce que je veux savoir en deux heures, tout au plus. Ça se passera simplement avec beaucoup plus de cris de sa part… Mais c’est une fille lucide. Elle sait parfaitement qu’elle ne pourra pas me résister très longtemps. Si elle veut avoir l’occasion de dire au revoir à sa famille elle sait ce qui lui reste à faire. »


Un petit silence s’ensuivit, pendant lequel le garde parti chercher à boire pour festoyer avec ses collègues. B reprit alors la parole :


- « Chef est-ce que je peux vous poser une question ? »


- « Fais donc » répondit Naboris après un instant d’hésitation


- « Comment avez-vous eu l’idée d’utiliser cette… méthode en tant que torture ? C’est peu commun, vous en conviendrez. D’ailleurs je n’en ai jamais entendu parler ailleurs qu’ici. »


Le regard de la chef se perdit dans le vide pendant un moment avant qu’elle réponde :


- « Je ne veux pas faire de mal à une jeune fille sans défense et c’est efficace, c’est tout ce qui compte. Pour le reste ça me regarde. »


Puis elle se leva et ajouta à l’intention de tout le groupe :


- « Vous devriez tous aller vous coucher. Demain sera un grand jour ! Et j’ai besoin que chacun d’entre vous soit en forme pour m’aider dans notre quête ! »


Ainsi B n’eut pas de plus grande réponse à sa question et partit se coucher comme tout le monde. Après tout, il était vrai que demain serai un grand jour et qu’il fallait être reposé, mais cette réaction de la part de sa chef le surprenait. Cependant ça ne le regardait pas, il n’était là que pour suivre les ordres. Il chassa donc ces pensées de son esprit pour s’endormir paisiblement.


Le lendemain à l’aube, Naboris envoya le cuisinier installer le matériel dans la salle de torture avec pour ordre de réveiller la princesse quand il aurait terminé. Quand il descendit il la trouva allongée au milieu de la cellule et non sur sa paillasse, mais il n’y prêta pas attention. Il mit en place la table comme on le lui avait ordonné, et quand ce fut fait il alla réveiller Nyssa :


- « Aller Princesse debout. » dit-il sobrement debout devant les barreaux de la cellule


Il n’obtint aucune réponse alors il réitéra sa demande un peu plus fort mais toujours rien.


- « Princesse ? »


Il tapa sur les barreaux pour obtenir le même résultat. Le corps semblait inerte, étalé sur le sol dans une position peu commune, ce n’était pas le genre de posture qu’on adopte pour dormir toute une nuit. Il décida alors d’entrer pour s’assurer de l’état de santé de la captive. Il s’approcha, s’agenouilla pour lui secouer l’épaule en l’appelant mais toujours rien. Jusqu’à ce que la princesse se retourne subitement et le frappe au nez. Elle se releva sans que le cuisinier ait pu réagir et attrapa le tabouret à côté d’elle pour lui en assener un grand coup sur la tête. Elle se sentit un peu coupable d’infliger un tel traitement à quelqu’un, mais après tout il s’agissait de sa survie et de celle de sa famille. Elle s’était fait mal à la main en frappant, mais ça ne l’handicaperait pas pour la suite de sa fuite. Elle sortit de la cellule en fermant la porte derrière elle, laissant là le cuisinier à moitié inconscient. Elle remonta les escaliers et regarda autour d’elle avant de s’engager dans le couloir. Il n’y avait personne, le jour était à peine levé, tout le monde dormait encore. Elle prit alors à droite dans le couloir et marchait rapidement vers la sortie. Elle la voyait, elle n’était pas loin, elle allait s’en sortir. C’est alors qu’elle entendit une voix venir de la grande salle en approche du couloir. La voix de son bourreau en personne :


- « Il est long, je vais aller voir ce qu’il… EH VOUS ! »


Nyssa se mit alors à courir aussi vite qu’elle put, ce qu’elle n’avait pas l’habitude de faire. Elle essaya de toutes ses forces d’échapper à Naboris. Malheureusement cette dernière avait plus d’entraînement et des jambes plus longues pour l’avantager. Elle rattrapa la princesse juste après qu’elle fut sortie de la forteresse en la plaquant au sol. Les deux femmes se livraient à une lutte au sol acharnée. Poussée par l’énergie du désespoir, Nyssa ne déméritait pas, bien au contraire : elle réussit à se dégager de l’emprise de Naboris et se retourna pour se mettre en position dominante et entreprit de la frapper autant qu’elle le pouvait. Il faut dire que la chef de la Ligue ne se battait pas avec toute sa force, n’étant toujours pas décidée à blesser sa prisonnière, une décision qui faisait tourner cette bagarre à l’avantage de la princesse. Aucun garde ne vint intervenir, ils étaient tous trop occupés à se remettre des festivités de la veille. Cela arrangeait grandement Nyssa qui se voyait enfin partir d’ici. Quand soudain :


- « Aaaaaah »


Ce petit cri provenait de la princesse. Étant à court de solution non-violente, Naboris avait pincé les côtes de la princesse pour la déstabiliser, ce qui avait fonctionné. Elle renversa la vapeur, prenant à son tour une position dominante sur Nyssa et continua ses assauts. Quelques secondes suffiraient à l’essouffler et elle serait de nouveau maîtrisable.


- « Hahahahaaaaa arrêêêhêêêteeeheez »


La princesse retournait à l’état de petite enfance, complètement vulnérable, comme lors des petites bagarres avec ses frères. Le fait d’être chatouillée lui retirait la force physique nécessaire pour se dégager. Bien sûr elle gigotait avec vigueur, mais elle ne maîtrisait plus suffisamment son corps pour parvenir à se dégager.


- « Abandonnez ! Vous êtes beaucoup trop chatouilleuse pour réussir à reprendre le dessus ! Vous voulez discuter des conditions de votre séjour c’est ça ? Revenez avec moi et on en parlera ! » ironisa Naboris


Il était vrai que la princesse était en manque d’options viables, et le temps pressait. Un garde allait finir par arriver en renfort ou alors elle perdrait son souffle sous les chatouilles ce qui la rendrait à nouveau docile, en tout cas ce serait bientôt la fin. Alors elle tenta quelque chose qui ne lui serait jamais venu à l’idée auparavant : elle combattit le feu par le feu.

Au lieu d’utiliser ses mains et ses bras pour se protéger, elle se livra complètement aux attaques et chatouilla Naboris en retour. Si on lui avait posé la question à un autre moment, Nyssa n’aurait jamais pu imaginer que la grande chef de la Ligue d’Alexandrie était chatouilleuse. Cela paraissait ridicule. Elle était grande, forte et dirigeait des dizaines d’hommes dans tout le pays, elle ne succomberait pas à des chatouilles, c’était grotesque.

Pourtant, lorsque la chatouillée devint le chatouilleur, lorsque les deux mains de la princesse entrèrent en contact avec les côtes de Naboris, l’effet fut immédiat. La guerrière tressaillit et son attaque en fut perturbée, puis elle se mit à rire. Les deux femmes se chatouillaient mutuellement et riaient presque aussi fort l’une que l’autre. De l’extérieur, la scène aurait pu paraître ridicule.

Nyssa réussit à renverser de nouveau son adversaire et la chatouilla au maximum de ses capacités.


- « Princeeeheeeesse vouhooous me surpreneeeez hahahaaa »


Bizarrement Naboris avait l’air à l’aise, bien qu’elle fut en position de faiblesse. Enfin plus pour très longtemps. Elle évinça Nyssa d’un coup de hanche, l’envoyant se coucher à sa gauche, jambes tendues vers elle. Avant que la princesse n’ait le temps de faire quoique ce soit, Naboris bloqua une des jambes avec les siennes et retira la sandale qui se présentait ainsi à elle.


- « NON PAS CA ! »


Mais c’était trop tard. Une main s’abattit sur la plante de la princesse tandis que l’autre maintenait la cheville correctement. Il y eut un grand éclat de rire, la princesse frappa Naboris de sa jambe laissée libre mais sans grand effet. Au milieu des spasmes, elle déchaussa maladroitement son bourreau pour taquiner également ses plantes mais c’était inutile : la chef de la Ligue n’était pas chatouilleuse sous les pieds.

Nyssa tenta de griffer les jambes de son adversaire, de se redresser pour frapper et mordre ce qui se présentait, mais la prise qui la maintenait au sol était très réussie et son adversaire résistait manifestement bien mieux à la douleur qu’aux chatouilles. Au bout de quelques secondes la prise se relâcha car un garde avait enfin entendu la bagarre, devenue plus bruyante depuis que les chatouilles avaient fait leur entrée dans le duel.

Personne ne dit un mot. Naboris remit rapidement la sandale de Nyssa avant que le garde ne l’exhorte à se lever. Puis il la raccompagna aux cachots dans le silence, suivis de loin par Naboris qui descendit avec eux.

Elle fut placée dans sa cellule, ce qui l’étonna puisqu’elle s’attendait à être transportée directement dans la salle de torture pour être mise au supplice. Le garde quitta la pièce au moment où sa supérieure arrivait. Elle prit la parole :


- « Princesse je dois dire que plus je vous côtoie, plus vous me surprenez. Vous êtes pleine de ressources, je pourrais engager quelqu’un comme vous dans ma Ligue. »


- « Je ne travaillerai jamais pour vous. Vous cherchez à tuer ma famille ! »


- « Seulement votre père. Mais vous devez savoir pourquoi je fais ça. Tout le mal qu’il a fait à notre pays... »


- « Le pays se meurt ! Il fait tout ce qu’il peut pour aider... »


- « Ça suffit ! Vous êtes encore une enfant vous ne pouvez pas tout comprendre. J’en reviens à ma proposition d’hier. Votre tentative de fuite était admirable, je ne vous en respecte que d’avantage, et par conséquent je ne retire pas mon offre. Maintenant que vous êtes de nouveau prisonnière, que choisissez-vous ? »


- « Je crois que nous n’avons pas la même définition d’admirable... » soupira la princesse


- « Au contraire vous pouvez être fière de vous. Vous avez dupé un garde, vous êtes échappée et avez été repérée simplement parce que je passais par là par hasard. Quelques secondes de plus et vous vous seriez enfuie. Vous avez même eu le cran de me chatouiller, moi ! »


- « Et j’ai perdu, je me retrouve ici. Arrêtez de me prendre en pitié et finissons-en. »


- « Vous avez perdu simplement parce que vous êtes infiniment plus chatouilleuse que moi. Mais soit, finissons-en puisque c’est ce que vous voulez. Vous allez me dire où se trouve votre père ? »


Il y eut un moment de suspens, qui ne marquait nullement une hésitation de la part de la princesse, il s’agissait plutôt d’un temps pour qu'elle trouve le courage nécessaire pour répondre :


- « … Jamais. »